GEFFROY Francis

Par Alain Prigent

Né le 7 août 1911 à Plufur (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), mort le 7 novembre 1998 à Bégard (Côtes-d’Armor) ; cultivateur ; membre du comité régional du PCF des Côtes-du-Nord (1937-1939) ; délégué au congrès du PCF à Arles en 1937 ; militant communiste ; syndicaliste CGPT.

Francis Geffroy
Francis Geffroy

Petits cultivateurs, ses parents étaient des catholiques pratiquants et conservateurs, implantés à Lanvellec, fief du marquis de Rosanbo jusqu’en 1945, date à laquelle le communiste Isidore Teurnier* devint maire et conseiller général. Francis Geffroy suivit donc sa scolarité primaire chez « les frères » à Lanvellec, obtenant son certificat d’études en 1923.

La très grave crise qui frappa l’agriculture bretonne au début des années 1930 eut une résonance particulière dans l’ouest des Côtes-du-Nord, tout particulièrement dans le Trégor. Militant CGPT et abonné à La Charrue Rouge, Francis Geffroy participa aux luttes paysannes qui se développèrent de 1934 à 1937, en particulier aux rassemblements unitaires (CNP-CGPT) contre les ventes-saisies à Plouigneau (Finistère) et à Bégard (Côtes-du-Nord), initiés par Tanguy Prigent* et Francis Marzin*.

Francis Geffroy adhéra aux jeunesses communistes en mars 1934. Trésorier adjoint du rayon du PCF de Lannion, il fut désigné pour faire partie du bureau du meeting de Lannion avec Marcel Cachin* en 1935. Pendant quinze jours, il suivit l’école régionale de formation des cadres intermédiaires du PCF à Concarneau en 1936. En mai 1936, il participa activement à la campagne de Marcel Hamon*, qui se désista en faveur de Philippe Le Maux*, syndicaliste CGPT, qui devint le premier député SFIO des Côtes-du-Nord. Plus jeune délégué de la région des Côtes-du-Nord au Congrès d’Arles en 1937, il remit à Marcel Cachin un buste de Lénine en granit gris sculpté par les ouvriers des carrières du département. Les autres membres de la délégation étaient René Houzé*, Francis Marzin, Jean Le Hénaff* (conseiller général PCF de Guingamp en 1945) et Yvonne Gouriou*.

En 1937, il fut candidat sous l’étiquette communiste aux municipales partielles de Plufur (mairie PCF après 1959), mais se retira finalement au second tour. Élu au comité régional du PCF entre 1937 et 1939, Francis Geffroy était fiché par la police comme un des militants communistes actifs à la déclaration de guerre. Mobilisé le 3 septembre 1939, il fut fait prisonnier le 14 juin 1940 à Épernay. Évadé de la ferme près de Stuttgart où il était affecté, il gagna la Suisse avec trois autres camarades, avant de rejoindre clandestinement la Bretagne en novembre 1943.

Après la guerre, Francis Geffroy et son épouse, qui eurent six enfants, ouvrirent un petit commerce à la gare de Plounérin (épicerie, quincaillerie, mercerie), tout en maintenant une activité dans l’aviculture. Sans avoir de responsabilités, il continuait à militer au PCF jusqu’à son décès en novembre 1998. À l’instar de chefs-lieux de canton comme Callac ou Bégard par exemple, la commune de Plounérin fut dirigée par les socialistes (Lestic en 1945 puis Albert Lahellec à partir de 1959), avant l’émergence de Armand Duval, maire communiste entre 1977 et 2001. Un de ses fils, Roland Geffroy (professeur) fut élu maire communiste de Saint-Quay-Perros entre 1995 et 2008, à la suite du socialiste Yves Guégan.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50510, notice GEFFROY Francis par Alain Prigent, version mise en ligne le 4 juin 2009, dernière modification le 8 juin 2009.

Par Alain Prigent

Francis Geffroy
Francis Geffroy

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W135. — Bibliothèque Marxiste de Paris, bobine 841, mars 1938. — Christian Bougeard, Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. — Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. — François Prigent, « La Charrue Rouge : réseaux, pratiques et identités socialistes dans le Trégor des années 1930 », in Annie Antoine et Julian Mischi (dir), Sociabilités et politique en milieu rural, Rennes, Presses Universitaire de Rennes, 2008, pages 179-189. — Note manuscrite rédigée en septembre 1995, remise par Roland Geffroy.

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