FONVIEILLE-ALQUIER François [FONVIEILLE François, Louis, Bernard, écrit parfois FONTVIELLE dit]

Par Jacques Girault

Né le 10 février 1915 à Carcassonne (Aude), mort le 14 février 2003 à La Verrière (Yvelines) ; enseignant puis journaliste ; militant communiste ; résistant.

Son père, contrôleur des contributions directes, pacifiste, s’était « laissé tuer le 22 août 1914 » lors des premiers combats de la Grande Guerre. Sa mère était l’institutrice communiste Gabrielle Alquier-Fontvieille.

François Fonvieille, pupille de la Nation, fut élève des lycées d’Albi et de Carcassonne. Il obtint le baccalauréat en 1932 et réussit à plusieurs certificats de licence à la Faculté des Lettres de Montpellier (psychologie, morale et sociologie en 1933, logique, histoire de la philosophie, latin en 1934) et au diplôme d’études supérieures (philosophie option grec) en 1935.

Fonvielle fut le représentant des étudiants au comité antifasciste de Montpellier. Il écrivait dans Le Travailleur du Languedoc, organe de la région Aude-Hérault du Parti communiste. Il fut également responsable du comité Amsterdam-Pleyel. En 1938, il était professeur dans l’Aude.

Le questeur de la Chambre des Députés Edouard Barthe appuya sa demande de poste de professeur délégué en juillet 1936. L’administration répondit que son grade était insuffisant et qu’il ne pouvait postuler que pour une poste de surveillant d’internat. Aussi décida-t-il de partir sur un poste de professeur à l’Institut supérieur d’études françaises à Athènes (octobre 1936-septembre 1938). A Carcassonne où demeurait toujours sa mère, il reçut le 7 novembre 1938 sa nomination sur un poste de professeur adjoint de Philosophie au collège de Montluçon (Allier). Il se maria en octobre 1936 à Carcassonne avec une institutrice, fille d’un propriétaire. Le couple divorça en 1941.

Membre du Parti communiste, Fonvieille entra au comité de la section communiste de Montluçon-Est. Pendant la guerre d’Espagne, il participa à des
convois de fournitures d’armes en direction des républicains
espagnols. Nommé au lycée de Limoges, il fut arrêté et condamné par la Cour d’appel de Toulouse, le 3 juillet 1941, à un an de prison et à 200 F d’amende pour activités communistes. Il fut révoqué le 20 septembre 1941.

Passé dans la clandestinité, Fonvieille se rendit à Lyon où Georges Marrane le chargea d’aller renouer avec Georges Guinguoin qui dirigeait les maquis du Limousin. Devenu Fonvielle-Alquier sous le pseudonyme d’André, il créa Le Paysan patriote. Il devint le rédacteur en chef du journal de Haute-Vienne du Front national Valmy qui parut de septembre 1942 au 19 octobre 1944 puis de L’Echo du Centre. Il fit partie du Comité départemental de Libération et fut adjoint au maire de Limoges.

L’administration le réintégra comme professeur adjoint aux lycées de Limoges, le 12 février 1945 puis de Béziers, le 20 février 1945. Mais il ne reprit pas son poste. En effet, Marcel Paul, ministre communiste, le fit travailler comme scénariste et réalisateur de films industriels consacrés aux barrages hydro-électriques du début de la Quatrième République. Puis il poursuivit une carrière de journaliste à Paris, travaillant à Ce Soir puis à Libération jusqu’à la disparition du journal en 1964. Dans ce dernier, éditorialiste, il assura le billet de Une pendant plus de dix ans.

Il quitta le Parti communiste en 1956. Comme journaliste parlementaire, il collabora ensuite à différents journaux Combat, Les Nouvelles Littéraires, Témoignage Chrétien, Dire (revue de la Convention des Institutions Républicaines), Options (journal des cadres de la CGT). Il fut condamné pour offenses au chef de l’Etat pour un pamphlet "Réapprendre l’irrespect" qui critiquait le pouvoir personnel exercé par le Général de Gaulle en 1966. Parallèlement, il poursuivit une carrière d’écrivain.

Fonvieille-Alquier se remaria en octobre 1950 à Paris (Xe arr.) avec Marie, Lucienne Clavelle, connue dans les maquis du Limousin, qui travaillait à l’Humanité.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50614, notice FONVIEILLE-ALQUIER François [FONVIEILLE François, Louis, Bernard, écrit parfois FONTVIELLE dit] par Jacques Girault, version mise en ligne le 10 juin 2009, dernière modification le 30 juin 2013.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Le fichier de la BNF comprend une quinzaine de titres d’ouvrages sur des sujets historiques ou politiques, dont
-  Réapprendre l’irrespect, Paris, La Table ronde, 1966,
- Ils ont tué Jaurès, Paris, R.Laffont, 1968,
-  Les Français dans la drôle de guerre, Paris, R.Laffont, L’Histoire que nous vivons, 1971,
-  André Gide, Paris, Pierre Charron, Les géants de la littérature mondiale, 1972,
-  La grande peur de l’après-guerre : 1946-1953, Paris, R.Laffont, L’Histoire que nous vivons, 1973,
-  La fin des dogmatismes, Paris, Calmann-Lévy, Parti pris, 1973,
-  Plaidoyer pour la IVeme République, Paris, R.Laffont, 1976,
-  L’eurocommunisme, Paris, Fayard, 1977,
-  Une France poujadiste ?, Paris, Editions universitaires, 1984

SOURCES : Arch. Nat., F17/27612. — RGASPI, 517 1 1890. — L’Aube sociale, 1934. — Le Travailleur du Languedoc, 1934-1939. —l’Humanité, 20 février 2003. — Alain Guérin, Chronique de la Résistance, op. cit. — Renseignements fournis par le fils de l’intéressé. — Notes de Claude Pennetier.

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