Par Thérèse Burel
Syndicaliste cheminot du Loir-et-Cher.
Secrétaire de la section des cheminots de Salbris (Loir-et-Cher), Auguste Barré écrivait, le 3 mai 1918, à Passat* que leurs réunions syndicales ayant été interdites et leurs congés supprimés à Salbris, il n’avait pu réunir la section ni désigner un délégué. Le 8 mai 1918, Passat, secrétaire de l’UD, lui écrivait avoir constaté au congrès de Tours qu’il y avait environ 4 000 syndiqués au PO. Les 31 août-1er septembre 1918, le syndicat des cheminots de Salbris votait un ordre du jour par lequel les cheminots demandaient une indemnité de cherté de vie de 1 800 F, un traitement de début de 2 400 F, protestaient contre la « sentence politique » qu’était la condamnation de Malvy, « défi lancé à la classe ouvrière par la Haute-Cour » et lançaient un appel à tout le prolétariat organisé. Fin octobre 1918, Barré indiquait à Passat que le maire de Salbris lui avait dit que, d’ordre du préfet, leurs « réunions seraient sinon interdites, mais suivies de très près ». Leur ordre du jour, censuré, n’avait pas paru dans L’Avenir syndicaliste du Centre. Le réseau du Blanc-Argent, géré par le P.O., fut celui où la grève fut la plus dure en 1920 : grève du 1er mai et surtout grève du 10 mai au 4 juin ; les cheminots de Salbris et de Gièvres furent les plus nombreux à faire grève et demeurèrent grévistes le plus longtemps.
Par Thérèse Burel
SOURCES : Arch. Dép. Loir-et-Cher, série M. — L’Écho du Centre.