Née le 4 août 1829 à Bourg (Haute-Marne) ; demeurant à Paris ; blanchisseuse ; déportée en Guyane.
Elle était mariée, séparée de son mari. Elle tenta, le 19 juin 1871 — trois semaines donc après la fin des combats — d’incendier la maison, sise, 28, avenue d’Italie, XIIIe arr. où, pensait-elle, habitait son amant, garçon boucher, dont elle voulait se venger (elle-même demeurait au n° 22). On trouva dans sa chambre « des papiers, journaux et chansons, contenant des écrits communistes » et l’on fit mine de croire qu’il s’agissait d’« une de ces malheureuses créatures dévouées à la Commune qui ont voulu incendier Paris » alors que l’affaire se réduisait à une banale histoire de droit commun.
D’après le commissaire du gouvernement, « son attitude à l’audience a dénoté chez elle [Marie-Jeanne Gourier] un manque presque complet d’intelligence qui la rendrait digne de pitié ». Elle fut condamnée à mort, le 27 octobre 1871, par le 4e conseil de guerre ; sa peine fut commuée, le 3 février 1872, en travaux forcés à perpétuité. Transportée aux îles du Salut, elle fut amnistiée en 1880.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/741, n° 5412 et H colonies 44. — Gazette des Tribunaux, 23 septembre 1871.