Né le 3 juin 1847 à Bagnolet (Seine), mort le 9 janvier 1942 en URSS ; herboriste ; communard ; installé en URSS en 1928.
Né en 1847 à Bagnolet (Seine), y demeurant, 54, Grande-Rue ; célibataire ; herboriste.
Pendant le 1er Siège, il était sergent à la 2e compagnie de marche du 28e bataillon de la Garde nationale (Bagnolet). Il rendit ses armes après l’armistice, dit-il. Il paraîtrait ne pas avoir repris de service sous la Commune, mais il était signalé comme ayant été employé à la mairie du XXe arr., au service des laissez-passer et de l’approvisionnement. Le 22 mai, les fédérés l’auraient empêché de sortir de Paris et conduit à la Roquette. Le surlendemain, pour sortir, il aurait consenti à prendre un fusil. On l’arrêta le 28 mai, à Belleville, XIXe arr., rue de Paris.
Il s’était toujours signalé par ses opinions « exaltées » ; dans le courant de 1870, il avait assisté à l’enterrement civil d’un sieur Antoine, libre penseur, et sur sa tombe avait prononcé un discours « dans lequel il a donné libre cours à ses idées irréligieuses et antisociales ».
Il fut condamné, le 12 février 1872, par le 19e conseil de guerre, à cinq ans de détention, qui furent réduits à quatre ans le 6 juin 1874.
En 1928, Adrien Lejeune fut accueilli par l’Union Soviétique. Il mourut en 1942, dans sa quatre-vingt quinzième année, et fut enterré à Novossibirsk, capitale de la Sibérie. Ses cendres furent rapatriées et inhumées le 23 mai 1971 au cimetière du Père-Lachaise à l’occasion de la célébration du centenaire de la Commune. Il était, « officiellement », le dernier communard connu.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/761. — Le Monde, 12 avril 1956, 25 mai 1971. — Gavin Brown, Adrien Lejeune, le dernier communard, L’Harmattan, 2008.