OOGHE Alfred, Joseph

Par Pierre Vincent

Né le 30 septembre 1935 à Billy-Montigny (Pas-de-Calais), mort le 23 octobre 2003 ; agent Mouvement ; membre de la direction de la Fédération CGT des cheminots (1963-1979).

Fils d’un mineur de fond [houilleur suivant l’acte de naissance] devenu aiguilleur au chemin de fer des mines, d’où il fut révoqué après la grève des mineurs de 1948, Alfred Ooghe naquit dans une famille de cinq enfants, trois frères et une sœur ainsi qu’un cousin adopté après le décès de ses parents. Ils étaient tous engagés au PCF ; l’un de ses frères, Jean, fut un dirigeant important, membre du comité central et sénateur.

Alfred Ooghe aida d’abord son père, devenu après sa révocation concierge du cimetière de Billy-Montigny (Pas-de-Calais). Le 24 septembre 1956, il entra en gare de Douai (Nord) comme homme d’équipe auxiliaire. Après l’examen de facteur, il revint à Billy-Montigny en 1961, devint facteur mixte et entra dans la filière Mouvement. Ce fut aussi le moment du retour à Douai, puis dans diverses autres gares jusqu’à son détachement à la Fédération comme permanent en 1968. Il devint ensuite chef agent Mouvement en 1982 et termina sa carrière en 1990.

Dès son entrée à la SNCF, le jour même, il prit sa carte syndicale et, le mois suivant, il devint le receveur de l’équipe de triage. Puis ce fut un parcours de militant somme toute assez classique : il devint successivement secrétaire de syndicat, secrétaire adjoint de secteur puis secrétaire du secteur de Douai. Dans le même temps, il fut délégué, au niveau local en 1959, auprès du directeur de la Région Nord en 1961. À cette époque, il devint membre du conseil national de la Fédération CGT des cheminots.

En 1963, il représenta l’Union Nord au collectif national Exploitation. En 1968, le secrétaire fédéral de la Région Nord, Émile Jamet, quitta la Fédération pour l’école de la CGT à Courcelle. Alfred Ooghe le remplaça comme secrétaire d’Union puis, l’année suivante, il prit la place de Gaston Gilles comme membre du bureau fédéral, chargé de l’Union Nord. La réforme des structures SNCF fit disparaître la structure en Unions de Région, la mesure devenant effective pour le Nord en 1974. Il devint le responsable fédéral en charge de la diffusion de la Vie ouvrière et de la commission fédérale du logement. Il participa régulièrement aux travaux de la commission du statut, notamment par la mise à jour de la réglementation du personnel contractuel. En 1979, il fut détaché à la Vie ouvrière comme responsable du service des ventes jusqu’en 1986, date à laquelle il rejoignit le service achat du comité central d’entreprise de la SNCF.

En 1988, il reprit son service à la SNCF à la Surveillance générale de Paris-Nord au service de la solvabilité. Il occupa un temps la responsabilité des retraités à Paris-Nord puis, après son départ dans la région de Cosne-sur-Loire (Nièvre), il devint responsable de l’Union Loisirs-Solidarité-Retraite (ULSR).

Au plan politique, il fut, à l’âge de seize ans, secrétaire du conseil local de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF) puis passa au secrétariat départemental. Il adhéra en 1951 au PCF, où il remplaça sa grand-mère comme trésorier de cellule. Il fut secrétaire à l’organisation puis membre du comité fédéral du Pas-de-Calais.

Alfred Ooghe s’était marié en février 1957 à Montigny-en-Gehelle (Pas-de-Calais) avec Eugénie Bougeard. Sa femme travaillait dans le textile, puis devint gérante contractuelle en gare de Sallaumines (Pas-de-Calais), avant de cesser de travailler lorsqu’il partit à la Fédération. Ils eurent quatre enfants, trois filles et un fils qui devint lui aussi cheminot.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7170, notice OOGHE Alfred, Joseph par Pierre Vincent, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 19 février 2015.

Par Pierre Vincent

SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — La Tribune des cheminots. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Notes de Jean-Pierre Bonnet. — Renseignements communiqués par Alfred Ooghe.

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