HÉMEURY Louis

Par Christian Bougeard, Alain Prigent, François Prigent

Né le 15 mai 1911 à Leuhan (Finistère), mort le 11 décembre 1999 à Quimper (Finistère) ; cordonnier ; maire communiste de Leuhan (1945-1977) ; conseiller général PCF de Châteauneuf-du-Faou (1964-1976) ; candidat PCF aux législatives en 1962, 1967 et 1968 à Châteaulin ; candidat PCF aux sénatoriales de 1971.

Louis Hémeury
Louis Hémeury

Le père de Louis Hémeury, Jean-Marie était cordonnier, tandis que sa mère était ménagère. Le 22 août 1934, Louis Hémeury épousa au Huelgoat (Finistère) Maria Derrien, avec qui il eut un enfant.

Formé dans les écoles laïques, Louis Hémeury obtint son certificat d’études primaires en 1923. Il devint artisan cordonnier, à Leuhan au Sud des Montagnes Noires, chez son père, dont il prit la suite. Durant l’entre-deux-guerres, il connut une certaine notoriété, en raison de ses performances de cycliste dans les compétitions régionales.

Proche des réseaux locaux de la résistance, Louis Hémeury avait été élu maire PCF de Leuhan en mai 1945, prenant la suite de François Le Roux, cultivateur radical élu sans discontinuer depuis 1907.

Il s’engagea fortement au PCF dans le sillage de Yves Blanchard, aviculteur, conseiller général de Châteauneuf-du-Faou entre 1945 et 1949. Il était également très lié à l’autre maire PCF du canton, Jean Thélant à Landeleau. Homme « pondéré et affable » selon les Renseignements Généraux, il resta à la tête de sa commune pendant trente-deux ans, sans jamais appartenir aux organes de direction de la fédération communiste du Finistère.

Réélu maire en 1947, 1953 et 1959, il fut candidat aux législatives en novembre 1962, épaulé par André Albert (ouvrier) dans la 6e circonscription du Finistère (Châteaulin-Carhaix). Ayant obtenu 5 199 voix soit 12,5 % des suffrages exprimés (contre 11,5 % pour Roger Thomas* en 1958), Louis Hémeury se désista en faveur du duo socialiste Hervé Mao* et François Philippot*, qui avait recueilli 5 454 voix au 1er tour. Dans cette circonscription détenue par la droite, Suzanne Ploux (UNR) l’emporta dans une quadrangulaire au second tour.

Candidat unique des gauches, il se présenta aux cantonales en 1964 pour tenter de reprendre le siège perdu par le PCF en 1951. Avec 2 526 voix (38,17 % des suffrages exprimés), il devançait Chaussy (MRP, 2 388 voix) et Hourmant (modéré, 1 704 voix). Au second tour, il l’emporta de 700 voix sur le MRP, recueillant 4 343 voix soit 54,3 % des voix. À 53 ans, il venait renforcer le groupe communiste composé de trois élus en 1964 (Alphonse Penven* et Michel Naviner*). En 1965, il entama un cinquième mandat de maire de Leuhan. En mars 1967, il devançait Hervé Mao aux législatives au 1er tour avec 18,5 % des suffrages exprimés avant d’être nettement battu dans son duel avec Suzanne Ploux, maire de Pont-de-Buis (61,1 % des voix).

En juin 1968, il fut candidat aux législatives dans la circonscription de Châteaulin, avec Albert André, cultivateur à Crozon, comme suppléant. Il obtint 11 940 voix soit 21,5 % des suffrages exprimés, alors que la FGDS ne présentait pas de candidat au 1er tour. Il fut battu au second tour dans une triangulaire obtenant 10 451 voix soit 22,1 % des suffrages exprimés. Il arriva en troisième position (perdant 1 500 voix sur le 1er tour) derrière Edouard Le Jeune, candidat centriste du PDM, et Suzanne Ploux (UDR), qui l’emporta avec 45.94 %.

En mars 1970, il fut réélu conseiller général PCF de Châteauneuf-du-Faou avec 51,9 % des voix face au centriste Le Meur. Au 1er tour, il avait obtenu 2737 voix (36,9 % des suffrages exprimés). Réduit à deux éléments en 1967 avec la perte du siège de Concarneau, le PCF disposait de trois élus en 1970 (victoire de Albert Poulichet* à Scaër) puis de cinq élus en 1973 (succès de Jean-Pierre Jeudy à Carhaix et Robert Jan* à Concarneau).

Réélu maire en mars 1971, il figurait également en seconde position sur la liste PCF aux sénatoriales en septembre 1971 aux côtés de Alphonse Penven, Albert Poulichet et Yvonne Folgoas, obtenant 9,9 % des voix (contre 19,6 % pour la liste socialiste, menée par Hervé Mao). En 1973, il fut à nouveau suppléant aux législatives à Carhaix, aux côtés de Jean-Pierre Jeudy, figure montante du communisme finistérien. Au premier tour, le tandem communiste recueillit 10 270 voix (soit 22,29 % des suffrages exprimés), devançant les candidats du PS (Mao et Le Bourdonnec), présents à la différence de 1968, qui obtenaient 9 518 voix. Au second tour, la députée sortante fut réélue. Les reports de voix à gauche furent médiocres, les candidats communistes obtenant 18 630 voix soit 40,44 % des suffrages exprimés.

Lors du renouvellement cantonal de 1976, Louis Hémeury était arrivé en tête avec 2 526 voix (31,8 %), contre 2 303 voix pour Hourmant, 1 844 voix pour Le Meur et 1012 voix pour Lepage (PS, 12,7 %). Au second tour, il fut battu par Joseph Hourmant de 67 voix, recueillant 49,63 % des suffrages exprimés. Le canton de Châteauneuf-du-Faou bascula au profit des socialistes en 1982 avec François Riou*, dont le père Mathieu Riou avait été conseiller municipal PCF durant 18 ans à Leuhan.

En 1977, son retrait de la vie politique locale s’accompagna du basculement à droite de Leuhan.

Fervent partisan du communisme municipal, Louis Hémeury avait été très actif dans la mise en avant des réseaux associatifs, notamment sportifs (terrain de football en 1955, piscine en 1965).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76470, notice HÉMEURY Louis par Christian Bougeard, Alain Prigent, François Prigent, version mise en ligne le 28 février 2010, dernière modification le 9 février 2022.

Par Christian Bougeard, Alain Prigent, François Prigent

Louis Hémeury
Louis Hémeury

SOURCES : Arch. Dép. Finistère. — Arch. de l’OURS, dossiers Finistère. – Fichier des militants PCF du Finistère (1945-1968), établi par Alain Prigent. — Notre Finistère, supplément de l’Humanité Dimanche. — Bretagne Nouvelle, hebdomadaire des fédérations du PCF de Bretagne (1968-1981). — Ouest-France. — Le Breton Socialiste. – Le Monde. — Mairie de Leuhan. – Stéphane Prat, Les élections législatives dans le Finistère (1958-1967), maîtrise d’histoire, Université de Bretagne occidentale, Brest, 2002. — Ronan Lollier, Élites politiques locales dans l’arrondissement de Châteaulin (1929-1953), Master 1, UBO, 2008.

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