CARLIER Vincent, Paul

Par Justinien Raymond

Né le 29 avril 1859 à Paris, mort le 22 mai 1917 à Nanterre (Seine) ; ébéniste et sculpteur sur bois ; militant socialiste et député des Bouches-du-Rhône.

V. Carlier vint jeune dans les Bouches-du-Rhône et à Marseille. Entré dans l’action socialiste, il se dépensa pour soutenir les candidats ouvriers. En 1902, il fut le principal auxiliaire de Flaissières, secrétaire de son comité électoral, orateur chargé des questions doctrinales dans la plupart des réunions publiques. Son talent, sa courtoisie, son intégrité, son indépendance de caractère lui donnaient une grande autorité. En 1906, il fut désigné pour tenter de conquérir la 5e circonscription de Marseille où Flaissières avait échoué en 1902. La fédération socialiste SFIO l’épaula sur la promesse de son adhésion ultérieure. Carlier bénéficia du désistement de deux candidats républicains et, au second tour, battit le candidat de droite, Saint-Yves, avec 7 486 voix, soit 38,5 % du nombre des électeurs inscrits. Il avait fait campagne contre la politique de Clemenceau et exposé le programme collectiviste, « qui ne va pas jusqu’au communisme, mais s’en rapproche beaucoup ». Il adhéra au Parti socialiste SFIO et à son groupe parlementaire. Il participa aux congrès nationaux du Parti à Limoges (1906) et à Nancy (1907).
Carlier appartint notamment aux commissions du Commerce et de l’Industrie. En 1908 il déposa une proposition de loi tendant à accorder à l’État le monopole des assurances. En 1910, au cours du débat sur le budget, il demanda que la houille blanche fût exploitée par la collectivité au profit de tous. Il proposa de couvrir les charges des retraites ouvrières et paysannes par les revenus de ces monopoles des assurances et des forces hydroélectriques. Malgré cette activité, Carlier perdit son influence dans sa circonscription. Il se brouilla en outre avec tous les élus socialistes de Marseille. Cette division socialiste lui coûta son siège de député en 1910 : au premier tour, il fut battu avec 2 906 voix (15,7 % des inscrits) contre 6 538 (35,2 %) à Auguste Bouge, candidat de droite, et 2 591 (14 %) au Dr Morucci, socialiste indépendant. Il ne se présenta pas en 1914.
Carlier regagna bientôt la région parisienne où il mourut au cours de la guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article78614, notice CARLIER Vincent, Paul par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : V. Carlier collabora à Marseille à l’hebdomadaire L’Action socialiste, et surtout au quotidien La Journée qu’il dirigea et qui parut de 1902 à 1905.
Il a laissé quelques ouvrages : Souvenirs d’une période électorale à Salente, 1903. — L’Art et la propriété, 1908. — Trucs et truqueurs, s.d. — Voleurs et volés, s.d. — Propriété sociale, Paris, 1908, in-18. — C’est la faute à Ferrier, s.d., in-8° (Bibl. Mun. Marseille, cote n° 6 670).

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 2 III 53 C. et D. 54, 56 A. M 6/3 331. — Encyclopédie des Bouches-du-Rhône, t. XI, pp. III et 112. — Jean Jolly, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 874.

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