CHAMBOSSE Étienne

Étienne Chambosse appartenait à une famille ouvrière : son père était mineur et sa mère travaillait à la journée. Lui-même s’embaucha d’abord comme mineur à la compagnie de Blanzy puis, à la suite d’un accident de travail, dut quitter la mine. Il devint alors garçon boucher et ensuite carrier.
Depuis 1895 — il avait moins de trente ans — il était conseiller municipal de Sanvignes et il en devint maire en 1900, l’année où nous est pour la première fois attestée son adhésion au groupe socialiste de sa localité. On le considérait à vrai dire dans la fédération comme plus radicalisant que vraiment socialiste, mais cela ne l’empêcha nullement de conserver la municipalité de sa cité minière jusqu’à la guerre.
Candidat au conseil général le 31 juillet 1904, il arborait une fière devise : « Tout par devoir, rien par ambition ». En janvier 1909, il fut candidat au Sénat dans la circonscription de Charolles, et en juillet 1910 il manqua de peu d’être élu au conseil d’arr. Est-ce cette espérance de victoire ou quelque hostilité contre Pierre Merle qui ne se cachait pas d’être guesdiste ? Quelques mois avant les élections législatives de 1914, il fit savoir qu’il se présenterait comme socialiste indépendant contre Merle, candidat de la fédération SFIO dans la 2e circonscription de Charolles. Exclu de la SFIO par le congrès fédéral de Cluny en janvier 1914, il fut vigoureusement combattu comme renégat par les militants socialistes : le 1er juin 1914, dix-huit conseillers municipaux de Sanvignes sur vingt et un en exercice déclaraient dans une lettre signée envoyée au préfet qu’ils ne délibéreraient pas avec Chambosse. C’était la fin de sa carrière politique.