GUICHET Érasme, Jean-Baptiste

Par Justinien Raymond

Né le 4 mars 1859 à Châteauneuf-lès-Martigues (Bouches-du-Rhône) ; assassiné le 21 septembre 1910 à Aix (Bouches-du-Rhône) ; instituteur public ; militant socialiste du POF dans les Bouches-du-Rhône, conseiller d’arrondissement, conseiller général.

Erasme Guichet fut élevé par un grand-père victime du coup d’État du 2 décembre 1851. Après avoir fait ses études à l’École normale d’Aix, il fut pendant vingt-deux ans instituteur, à partir de 1880, rue de l’Évêché à Marseille. Radical-socialiste, il avait été, en 1881, secrétaire du comité Camille-Pelletan et, pour cela, déplacé en banlieue. Il devint ensuite l’un des membres actifs du Parti ouvrier à Marseille et dans la région. Propagandiste inlassable, par la parole et par la plume, il fut toujours élu sur le programme du POF. Les rapports préfectoraux le donnent comme ambitieux mais intelligent et habile.

En 1895, il fut battu de justesse dans le canton de Martigues. En mai 1897, il fut élu conseiller d’arr. dans le 3e canton de Marseille et réélu en novembre 1898. Il présida le conseil d’arr. Après la démission de Ch. Roux, il fut, en 1898, élu conseiller général du canton de Martigues et, réélu sans concurrent en 1901 et en 1907, il devint secrétaire du conseil général.

Dévoué et compétent, E. Guichet défendit cultivateurs, marins, pêcheurs, ouvriers ; il anima plusieurs groupes socialistes et syndicats. Il se préoccupa des problèmes de l’étang de Berre et du canal du Rhône, des travaux d’adduction d’eau à Châteauneuf-lès-Martigues. En 1902, il fut question d’une candidature Guichet dans la 1re circonscription de Marseille, contre Carnaud jugé alors trop ministériel. Mais Guichet se borna à faire campagne pour Flaissières dans la 5e circonscription.

Deux ans après, grâce à la protection de G. Baron, député, Guichet fut nommé directeur de l’asile d’aliénés de Montperrin près d’Aix. Il se heurta à l’économe également protégé par Baron. Guichet voulut mettre fin à la corruption qui régnait dans l’établissement, aux trafics qui s’opéraient avec des fournisseurs attitrés. Il les dénonça et la presse lui fit écho. Il mit en cause Baron qui fut impliqué dans les polémiques. Le 21 septembre 1910, quelques mois après l’échec électoral de Baron, député sortant, un employé de l’asile, congédié la veille, tua Guichet à bout portant de trois coups de revolver. Ce crime déchaîna un scandale politique : Baron y fut impliqué, mais sa carrière était déjà terminée.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article81262, notice GUICHET Érasme, Jean-Baptiste par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 31 octobre 2021.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : E. Guichet collabora au Petit Provençal.

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 2/II 50 bis et, 53 B. — E. Castre, Le Conseil général des Bouches-du-Rhône, Marseille, 1912, 343 p. (p. 317). — G. d’Oussouville, Historique du Conseil général et des Conseils d’arrondissement des Bouches-du-Rhône, Marseille, 1902, 544 p. (pp. 373-376). — Les Dictionnaires départementaux. Les Bouches-du-Rhône, Paris, 1902, 1193 p. (pp. 572 et 573). — Le Petit Provençal, 22 et 23 septembre 1910.

ICONOGRAPHIE : G. d’Oussouville, op. cit.

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