MELGRANI Paul

Par Justinien Raymond

Né le 12 octobre 1863 à Cuttoli (Corse), mort le 5 juin 1918 à Paris ; publiciste ; militant socialiste.

Les études de pharmacie de Paul Melgrani ne débouchèrent sur aucune profession lucrative. Sa vie fut celle d’un bohême lettré, fréquentant les brasseries enfumées et tirant sa subsistance d’articles placés ici ou là, jusqu’au moment où il fut chargé de la rubrique du mouvement social au Petit Journal. Il sera également journaliste à La Petite République et au Socialiste.
À son arrivée à Paris, il adhéra à l’agglomération parisienne du POF au sein de laquelle on le disait neveu d’un archevêque. Il milita surtout dans le XVIIe arr. Au Parti socialiste de France en 1902, il adhéra en 1905 à la SFIO. Il vouait à J. Guesde un véritable culte et participa souvent à ses campagnes électorales. En 1899, au congrès général des organisations socialistes à Paris, salle Japy, il représenta quatre syndicats grenoblois adhérents du POF : ceux des boulangers, des ouvriers carrossiers, des chapeliers et des chauffeurs-mécaniciens. Au congrès de la salle Wagram (1900), il figura encore dans la délégation de l’Isère. Il participa aux congrès du POF et du PS de F. de 1900, 1901, 1903 et 1904. Il siégea également au congrès international d’Amsterdam (1904). Il représenta le département de l’Indre au congrès d’unité, à Paris (avril 1905), la fédération socialiste SFIO de la Corrèze aux congrès nationaux de Limoges (1906) et de Nancy (1907), celle de la Seine à Toulouse (1908), à Saint-Étienne (1909) et à Saint-Quentin (1911), celle du Nord à Paris (juillet 1910). Au début du siècle, il milita dans les départements des Hautes-Alpes et des Basses-Alpes dont les premiers groupes socialistes sous influence grenobloise adhérèrent au POF et constituèrent une seule fédération jusqu’en 1910.
P. Melgrani fut à plusieurs reprises candidat dans des situations électorales compromises. Aux élections municipales de 1900, dans le quartier du Pont-de-Flandre (XIXe arr. de Paris), face à deux autres socialistes, il ne recueillit que 153 voix sur 3 177 inscrits. Aux élections législatives de 1902, il en obtint 947 dans l’arr. de Digne (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) ; à celle de 1910, dans la 5e circonscription de la Seine (Neuilly-Boulogne), 3 189 sur 22 998 inscrits.
La vie de bohème et de militant parfois besogneux que menait P. Melgrani eut raison d’une constitution fragile et il mourut de tuberculose.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article83307, notice MELGRANI Paul par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 16 août 2022.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : P. Melgrani collabora à La Petite République jusqu’en 1897, au Socialiste, au Socialisme et au Droit du Peuple, de Grenoble.

SOURCES : Comptes rendus sténographiques des congrès socialistes. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., pp. 89, 92-93 et III, p. 177. — L’Humanité, 25 avril 1910. — Léon Osmin, Figures de jadis, pp. 59 à 64. — Michel Offerlé, Les socialistes et Paris, 1881-1900. Des communards aux conseillers municipaux, thèse de doctorat d’État en science politique, Paris 1, 1979. — État civil de Paris. — Note de Julien Chuzeville.

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