ROUX Paul

Par Marie-Louise Goergen

Cheminot de Loire-Inférieure [Loire-Atlantique] ; surveillant du Service électrique à la gare de Nantes-État ; soupçonné d’être un militant communiste pendant la Seconde Guerre Mondiale ; résistant.

Surveillant du Service électrique au service Voie et Bâtiments à la gare de Nantes-État, Paul Roux se défendit, dans une lettre au préfet de Loire-Inférieure datée du 24 septembre 1941, et suite à des dénonciations anonymes, de n’avoir « jamais appartenu à aucun parti politique » et d’avoir « toujours combattu l’ingérence politique dans l’organisation syndicale », mais admit avoir « toujours appartenu » et d’être « toujours sincèrement attaché » à la Fédération nationale CGT, dont il aurait été secrétaire du syndicat des cheminots de Nantes et délégué du personnel au 1er et 2e degré. Il y affirma également avoir « toujours pris position contre le communisme (1. comme français 2. comme syndicaliste en signant le manifeste de la CGT d’août 39) » et de continuer à défendre ce point de vue.
Le préfet le reçut en audience et nota à son sujet le 8 octobre : « Vu M. Roux. Affirme ne pas connaître de militants communistes parmi les cheminots de Nantes-État. Il est resté délégué du personnel auprès de la Direction à Paris après l’épuration qui a été effectuée. »
Selon Alya Aglan, Paul Roux fut à l’origine de l’extension du mouvement Libération-Nord à un groupe de huit cheminots de la région nantaise : René Fouché, surveillant SES à Nantes, Bernard Buton, à la gare de Challans, Georges Berthome, commis, Jean Barazer, facteur écriture, Joseph Loge, soudeur autogène, André Leray, chaudronnier au dépôt de Blottereau, Maurice Coupeau, Yvonne Marphay, assistante sociale. À ce titre, il fut à l’origine de petits sabotages : fin février 1941, il effectua un sabotage sérieux sur la voie ferrée Nantes-La Roche-sur-Yon, il réussit à mettre par terre 350 mètres de lignes aériennes téléphoniques (...) Déraillement d’une locomotive sur trois tentatives en juin, juillet, octobre 1941. Changement d’étiquettes de wagons avec Barazer [Libération-Nord en Loire-Inférieure, historique du Mouvement dans le département, signé par Marcel Febvre, p. 2], ou encore, en 1942, « introduction de 30 litres d’acide sulfurique dans le corps d’une machine qui sortait du lavage. Sabotage de 6 bobines de câbles téléphoniques qui devaient servir à l’installation de la ligne spéciale Nantes-Rennes-Bordeaux, par introduction d’acide azotique dans le corps du câble (p. 9)]. Il facilita l’évasion de prisonniers français, tout en rassemblant des informations sur les convois.
Décoré de la Médaille militaire, de la Croix de guerre et de la Croix du combattant volontaire [Première Guerre mondiale ?) il fut responsable de la section locale de la Résistance ferroviaire, chargée de la constitution du Comité de Libération des cheminots.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article8367, notice ROUX Paul par Marie-Louise Goergen, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 26 mars 2012.

Par Marie-Louise Goergen

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique 1693 W 127. — Arch. Fédération CGT des cheminots. — Alya Aglan, Le Mouvement Libération-Nord (1940-1947). Un engagement politique dans la Résistance, Thèse de doctorat, IEP de Paris, 1998, p. 206-207. — Notes de Jean-Pierre Bonnet.

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