RASSEL Julien

Rassel fut le véritable chef du Parti ouvrier à Caudry jusqu’en 1899, date à partir de laquelle il fut supplanté par Eugène Fiévet. Il fut très actif ; les rapports de police le qualifient de « vieux lutteur » (Arch. Dép. 154 M 75, 143) et brossent un portrait pittoresque de ce militant qui « aime les phrases ronflantes qu’il souligne par de grands gestes et des effets de torse... » (ibid., 154 M 66, 28) ; « il crie, hurle, lance des bourdes et des fautes monstrueuses » (ibid., 154 M 75, 143).
Il parut dans maintes manifestations du POF. En 1894, il fut au bureau d’une réunion publique où parla Jules Guesde à Escaudœuvres. En 1896, il participa au congrès national de Lille ainsi qu’aux congrès nationaux de 1897, 1899 et 1900. En 1899, il était au congrès départemental de Sens (avril) et au congrès national d’Épernay (août) : mais, à ce dernier, il s’est rendu de sa propre initiative, sans délégation, Fiévet l’ayant supplanté. En décembre 1899, il assista au premier congrès général des organisations socialistes françaises à Paris, salle Japy, représentant les 1re et 2e circonscriptions de Cambrai au nom du POF et le syndicat guesdiste des verriers de Dorignies-lès-Douai.
En 1900, Rassel fut élu conseiller municipal d’Escaudœuvres et il participa peu après au congrès régional du Parti ouvrier à Caudry, assesseur de J. Guesde, président du congrès, auquel il était étroitement lié et qu’il accueillit souvent chez lui. Il fut réélu conseiller municipal en 1904. En 1901, il fut délégué au congrès national du POF à Roubaix. À cette date, il entra en compétition avec Fiévet en vue de la désignation du candidat à la députation dans la 2e circonscription de Cambrai où il s’était déjà présenté en 1898. En 1902, sa candidature fut définitivement écartée. Mais il se présenta et continua à militer. À deux reprises, il fut candidat de principe au Sénat : en 1897 et en 1905. Il participa aux congrès nationaux du Parti socialiste de France de 1903, 1904 et 1905. En avril 1905 il fut un des représentants du Nord au congrès national d’unité à Paris, salle du Globe, et peu après accéda à la première commission administrative permanente de la fédération socialiste SFIO du Nord. Il représenta encore cette dernière aux congrès nationaux de Limoges (1906) et de Nancy (1907).