ROMATIER Sébastien, François, dit Joannès

Par Jacques Gans, Jean Gaumont

Né et mort à Lyon (Rhône) : 7 octobre 1859-26 décembre 1940 ; employé de commerce ; coopérateur ; membre du comité électoral d’Édouard Herriot (radical socialiste).

Le père du petit Joannès, Henri, originaire de Crémieu dans l’Isère, était ouvrier tisseur de soie aux Brotteaux ; il avait fait partie jusqu’en 1870 des cercles ouvriers républicains, puis il avait adhéré à la coopérative de consommation « l’Alimentaire du Clos-Bissardon », fondée en 1864.
Marié, Romatier allait être l’un des coopérateurs actifs de cette société : on l’élut administrateur et, de 1885 à 1894, il fut secrétaire du conseil. Il gagna sa vie dans une importante maison de soieries où il obtint au bout de quelques années un poste assez avantageux à la réception et à la vente.
À Lyon, à cette époque, la tendance des consommateurs était de s’isoler par îlots de maisons et par groupes de rues et d’y constituer des coopératives opposées les unes aux autres en concurrence commerciale et souvent même en rivalité d’idées, de méthodes, certainement aussi en opposition de personnes. Si on se sert alors du terme de coopératives, c’est un peu par abus de mots : rien du système Rochdalien pour l’esprit et la méthode. Romatier donna son adhésion à « l’Espérance ouvrière » fondée en 1866 dans le même esprit que toutes celles de la Croix-Rousse ; il fut secrétaire du conseil de 1900 à 1920.
En 1916, il apprit la signature du pacte d’unité coopérative quatre ans auparavant. Lorsque la fédération régionale du Sud-Est créée en 1911 eut repris quelque activité en 1916 et qu’il eut assisté à quelques-unes des réunions éducatives dans son quartier, il prit avec décision le parti de l’action coopérative telle qu’il l’avait entendu exposer et se fit lui-même, malgré ses cinquante-sept ans, propagandiste et organisateur. Fin 1916, un comité intercoopératif était fondé avec vingt-cinq sociétés, et il en fut le président. On décida d’organiser le ravitaillement de la population par le moyen d’un office coopératif dont les décisions devaient être exécutées par son principal membre, « l’Avenir régional ». Ce Comité parvint à créer un consortium qui consentait à agir en faveur d’une action collective en liaison avec la municipalité et ses services du ravitaillement. À ce titre Romatier fut élu au conseil d’administration de la fédération régionale. Lorsque le secrétariat fédéral devint vacant, il fut désigné pour occuper ce poste. Du début de 1918 à février 1920, Romatier, tout en continuant son travail dans la maison qui l’occupait, assura ses fonctions de secrétaire fédéral. Le succès des congrès régionaux de 1918, 1919 et 1920 fut sa récompense.
Il demanda alors à être remplacé et accepta seulement un poste de trésorier adjoint. « L’Espérance ouvrière » ayant disparu, il adhéra à « l’Avenir régional » quand cette société eut ouvert des magasins dans son quartier de la Croix-Rousse. Les assemblées générales de « l’Avenir régional » l’élurent à leur conseil d’Administration. Il y demeura jusqu’à la chute de la Banque des Coopératives, à la suite de laquelle le personnel fut renouvelé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article85154, notice ROMATIER Sébastien, François, dit Joannès par Jacques Gans, Jean Gaumont, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

Par Jacques Gans, Jean Gaumont

SOURCES : Renseignements autobiographiques. — Le Coopérateur de France, 10 octobre 1959.

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