ROUSSEAU Vital

Par Didier Bigorgne, Henri Manceau, Justinien Raymond

Né le 30 août 1860 à L’Ecaille (Ardennes), mort en 1916 et inhumé à Montcy-Notre-Dame (Ardennes) ; professeur de philosophie ; militant socialiste (POSR, puis SFIO) ; maire de Montcy-Notre-Dame et conseiller général des Ardennes (1904-1910).

Vital Rousseau était le fils de Pierre Nicolas Jules Rousseau, instituteur, et de Jeanne Marie Nocton, mère au foyer. Après des études au séminaire, il devint professeur de philosophie au lycée Chanzy de Charleville. Le 27 septembre 1890, il épousa Victorine Saingery, sans profession, à Montcy-Notre-Dame. Le couple s’installa dans le village.

Vital Rousseau milita au cercle d’études sociales L’Etincelle de Charleville affilié à la Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes qui adhéra à la FTSF, puis au POSR. Il participa à la fondation du journal fédéral L’Emancipation le 30 décembre 1888 et rédigea la chronique politique sous les initiales JBR. Il poursuivit sa collaboration du temps de L’Emancipateur à partir du 5 juillet 1891, puis dans Le Socialiste Ardennais qui lui succéda en juin 1895. Il s’illustra par des articles dans lesquels il attaquait violemment l’Eglise et l’Armée, et s’engagea dans le combat dreyfusard. Il était alors franc-maçon, initié à de la loge La Fraternité de Charleville.

Aux élections législatives de 1902, Vital Rousseau représenta la Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes dans l’arrondissement rural de Rethel : il échoua en obtenant 2531 voix sur 15154 inscrits au premier tour. En revanche, il conduisit la liste socialiste à la victoire à Montcy-Notre-Dame aux élections municipales de mai 1904 et devint maire du village. Le 31 juillet suivant, il fut candidat à l’élection pour le Conseil général dans le canton de Charleville. Il obtint 2427 voix sur 8132 inscrits et 5678 votants au premier tour, et fut élu au scrutin de ballottage en réunissant 3234 voix sur 5884 votants. Au Conseil général des Ardennes, il siégea à la première commission, dite de l’Instruction, de l’Assistance Publique et de la Mutualité.

Avec l’unité, Vital Rousseau adhéra au Parti socialiste SFIO. Au congrès d’unification départemental qui se tint le 5 juin 1905 à Charleville, il s’opposa à son groupe L’Etincelle qui avait déposé le 22 mai une motion invitant les députés socialistes des Ardennes, Albert Poulain* et Elysée Lassalle*, à refuser leur adhésion au groupe parlementaire unifié en raison des déclarations antipatriotiques de Gustave Hervé*. Il fit alors adopter à l’unanimité un ordre du jour engageant les deux élus à s’inscrire au groupe socialiste ; en contrepartie, il demanda au congrès de condamner les doctrines de Gustave Hervé et d’accepter l’unité.

Vital Rousseau fut de nouveau le candidat de son parti, dans l’arrondissement de Rethel, aux élections législatives de 1906. Il fut éliminé au premier tour en recueillant 1134 voix sur 14903 inscrits et 12489 votants au premier tour. Avec le succès de la liste socialiste aux élections municipales de mai 1908, il fut réélu maire de Montcy-Notre-Dame

Dans le courant de l’année 1909, Vital Rousseau se brouilla avec Poulain, alors délégué fédéral du parti et député, qu’il jugeait trop réformiste. Ce désaccord lui coûta cher. Il ne reçut pas l’investiture de la fédération socialiste pour défendre son siège de conseiller général aux élections cantonales des 24-31 juillet 1910. Supplanté par Charles Boutet* qui fut facilement élu, Rousseau quitta le département des Ardennes après avoir obtenu une mutation pour le lycée de Pontarlier (Jura).
Aujourd’hui, une rue de Montcy-Notre-Dame porte aujourd’hui le nom de Vital Rousseau.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article85246, notice ROUSSEAU Vital par Didier Bigorgne, Henri Manceau, Justinien Raymond, version mise en ligne le 19 mars 2016, dernière modification le 23 novembre 2022.

Par Didier Bigorgne, Henri Manceau, Justinien Raymond

Sources : Arch. Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes (médiathèque de Charleville-Mézières).— L’Emancipation, 1888à 1891.— L’Emancipateur, 1891 à 1895.— Le Socialiste Ardennais, 1895 à 1910. — Presse locale.— Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes II, op. cit., pp. 16-18.— Etat civil de L’Ecaille et de Montcy-Notre-Dame.

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