SABIN Jean, Jules, Jacques

Propriétaire-viticulteur à Lagarrigue, bourg de la commune de Sénouillac, Sabin milita dans la vieille fédération socialiste du Tarn qui, à l’heure où l’unité sonna sur le plan national, la réalisait déjà en fait dans le département. Il la représenta au congrès national de Saint-Étienne (1909). C’est sous le nom de Sabin que le socialisme connut ses premiers succès électoraux dans l’arr. de Gaillac. En 1904, Sabin devint maire de Senouillac. En 1907, il fut élu conseiller d’arr. pour le canton du chef-lieu par 1 318 voix. Il en deviendra bientôt le conseiller général. Aux élections législatives de 1910, il fut élu député, recueillant à chacun des deux tours de scrutin, 3 772 et 6 963 voix. Par 3 926 et 8 121, il fut réélu en 1914. Porté par son milieu social vers la démocratie politique, Sabin a été poussé jusqu’au socialisme par le prestige de Jaurès et par son combat pour la paix : il l’accueillit en juin 1914 à Gaillac au cours d’un grand rassemblement contre le danger de guerre. Jaurès mort et la guerre déchaînée, Sabin prit position pour la défense nationale et la participation des socialistes au cabinet d’union sacrée. À partir de la fin de 1916, son nom est régulièrement absent des votes qui divisaient le groupe parlementaire socialiste. Il s’éloignait d’un parti dans lequel se réveillait l’esprit de classe. En 1919, il ne figura pas sur la liste des candidats socialistes et, avec les élections de novembre, se termina sa carrière parlementaire : il ne fit pas acte de candidature, quitta le Parti socialiste et abandonna toute action politique.