HEYNARD André, Jean, Arthur

Par Jacques Girault

Né le 16 octobre 1889 à Eymet (Dordogne), mort le 11 décembre 1973 à Lalinde (Dordogne) ; instituteur ; militant socialiste puis communiste de la Dordogne ; maire de Lalinde, conseiller général.

Fils d’un sabotier d’opinions radicales et de religion protestante (indiqué parfois comme pasteur), André Heynard, après des études au cours complémentaire d’Eymet, entra à l’École normale d’instituteurs de Périgueux en 1907. Après avoir effectué son service militaire à Marmande en 1909 dans un régiment d’infanterie, il se maria à Lalinde avec une institutrice en septembre 1913. Le couple eut deux enfants qui reçurent les premiers sacrements catholiques. Il fut remobilisé dans l’infanterie en août 1914, blessé à deux reprises, et termina la guerre comme lieutenant.

André Heynard enseigna successivement à Vanxainx, à Beaumont-de-Périgord avec son épouse, puis seul à Allas-les-Mines (1921-1924), enfin avec son épouse à Saint-Pompont (1924-1927), à Maurens et à Lalinde de 1927 à 1944, où il fut secrétaire de mairie. Il était syndiqué à la Fédération unitaire de l’enseignement.

Candidat socialiste SFIO au conseil d’arrondissement dans le canton de Beaumont-de-Périgord, lors d’une élection complémentaire en août 1920, il obtint 209 voix sur 1 123 votants. Revenu antimilitariste du front, partisan de l’adhésion à la Troisième Internationale, il milita dès lors dans les rangs du Parti communiste.

Militant de l’Association républicaine des anciens combattants, organisateur d’un défilé à Beaumont pour le 1er mai 1921, il fut déplacé, son poste d’instituteur étant supprimé, en dépit de l’intervention de Paul Bouthonnier au Conseil général. Lors de la conférence de la section communiste de Bergerac, le 21 novembre 1937, il contesta la tactique de la direction du Parti communiste qui avait demandé le désistement aux deuxièmes tours des élections pour les candidats radicaux-socialistes qui parfois avaient manifesté leur hostilité vis-à-vis du Front populaire. Il souhaitait que les communistes établissent « une discrimination entre les hommes du Front populaire ». Il exprima aussi, selon le rapport, ses doutes sur l’attitude de la politique communiste vis-à-vis de la religion et approuva les réticences de Paul Loubradou à propos des dernières déclarations de Maurice Thorez sur la liberté de l’enseignement.

Après la Seconde Guerre mondiale, André Heynard devint maire communiste de Lalinde (1945-1953) et représenta le canton de Lalinde au conseil général, du 30 septembre 1945 au deuxième tour de l’élection de 1949 où, le 27 mars, il fut battu. Membre de la première commission (administration générale) et de la commission départementale, il intervint notamment contre le licenciement du personnel des chemins de fer départementaux (deuxième session de 1948), participa au vœu protestant contre "la remise de la Ruhr aux industriels allemands" et protesta contre les méthodes du gouvernement à l’égard des mineurs en grève.

Il fut enterré civilement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87727, notice HEYNARD André, Jean, Arthur par Jacques Girault, version mise en ligne le 24 avril 2010, dernière modification le 6 juillet 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F7/12949. RGASPI, 517, 1, 1864. — Renseignements fournis par le fils de l’intéressé.— Note du Président du Conseil général.

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