BUFFET Jean

Par Jean-Pierre Besse

Né le21 mai 1911à Ternant (Nièvre), mort le 31 août 1981 à Saint-Seine (Nièvre) ; ouvrier boulanger ; militant communiste et résistant à Paris ; déporté.

Fils d’un journalier, né dans une famille nombreuse (huit frères et sœurs), Jean Buffet travailla dès l’âge de onze ans dans les fermes puis apprit le métier de boulanger à Saint-Seine (Nièvre). Au début des années 1930, il s’installa à Paris en espérant mieux gagner sa vie. En 1934, il rencontra Denise, originaire de la Sarthe, qui travaillait comme domestique et bonne à tout faire. Ils vécurent en union libre à partir de mars 1934 puis se marièrent en avril 1935 à la mairie du XVIe arrondissement. Leur premier enfant naquit en septembre. Ils vécurent d’abord 5 rue du Docteur Potain dans le XIXe puis au 12 de la même rue.

Syndiqué à la CGT depuis 1934, Jean Buffet travaillait dans une boulangerie du Sentier. Il adhéra au Parti communiste en 1936, il souhaita un moment partir dans les Brigades internationales mais il ne fut pas retenu. Il militait dans le XIXe arrondissement où son épouse adhéra au PC en 1939.

De retour d’exode, le couple avait laissé les enfants dans la famille dans le Nièvre, ils participèrent à la reconstitution clandestine du PC. Une ronéo était cachée par intermittence à leur domicile. Jean Buffet passa à l’Organisation spéciale dès sa création.

Le 31 août 1942, Jean Buffet fut arrêté alors qu’il se rendait 2, selon sa fille, ou 28 selon le rapport de police, rue Ramponneau dans le XXe arrondissement dans l’appartement qui était loué au nom de Monsieur Souliasse et qui renfermait en réalité des armes et des explosifs. Deux policiers l’attendaient et l’un le blessa grièvement au poumon. Il fut transporté à l’hôpital Tenon où la police ne put, dans un premier temps, l’interroger, son état étant jugé très grave. Il fut opéré le lendemain et la balle extraite du poumon. Le rapport d’arrestation le signalait comme un « terroriste connu de nos services ». A peine guéri, il fut transporté à la Santé puis à Romainville enfin à Compiègne. Il fut déporté au départ de la gare de l’Est le 1er avril 1943 vers Mauthausen. Tous les hommes arrêtés en même temps que lui dans ce que la BS2 appela "l’affaire Boisseau" se trouvaient dans le même convoi et tous étaient classés « NN ». Il fut transféré par la suite à Gusen puis à Ebensee d’où il fut libéré le 6 mai 1945.

Son épouse Denise Rattier, née le 18 avril 1913 à La Bazoge (Sarthe), orpheline à six ans, placée dans des fermes à partir de douze ans puis à Paris à partir de quinze ans, quitta le domicile conjugal dès l’arrestation de son mari.

Elle vécut alors dans la clandestinité changeant très souvent de planque. Elle ne put le supporter et revint chez elle où elle fut arrêtée le3 janvier 1943. Transférée au Dépôt puis à la Santé enfin à Romainville, elle fut déportée le 28 avril 1943 vers Ravensbrück d’où elle fut libérée le 9 avril 1945 par la Croix rouge.
Le couple reprit ses trois enfants et récupéra le logement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88222, notice BUFFET Jean par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 5 juin 2010, dernière modification le 5 juin 2010.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : Arch. PPo., BS2 carton 14 GB 106.— La fondation pour la mémoire de la déportation, Le Livre mémorial…op.cit. — Témoignage fourni par la mairie de Saint Seine.— État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable