JANYSZEK Jean (JANYSCEK)

Par Pierre Schill

Né le 7 août 1902 à Maciejewo (Pologne), mort fin 1944 probablement au camp de Dora-Ellrich : mineur aux Houillères de Petite-Rosselle (Moselle) ; résistant du groupe « Mario » en Moselle annexée.

Son père arriva, avec sa famille, dans la Ruhr en 1914 pour exercer le métier de mineur. Jean Janyszek travailla aussi dans les mines de la Ruhr du 7 août 1918 au 31 décembre 1922. En 1923 toute la famille s’installa à Lens (Pas-de-Calais) et y resta jusqu’en 1927, date à laquelle ils vinrent s’installer dans le bassin houiller lorrain.

Sa future épouse arriva en France avec ses parents en 1922 à Homécourt. Son père travaillait dans les mines de fer puis dans les mines de charbon en 1927, date à laquelle la famille s’installa à Stiring-Wendel.

Jean Janiszek commença à travailler aux Houillères de Petite-Rosselle (Moselle) en mai 1927. En septembre 1939, sa famille fut évacuée à Béthune (Pas-de-Calais) où il continua à exercer son métier de mineur. La famille rentra en Lorraine à l’automne 1940 et Jean reprit son travail au puits Wendel des mines de Petite-Rosselle.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle alors annexé au Reich. Ce groupe affilié au mouvement de résistance Front national, avait été mis sur pied par l’instituteur messin Jean Burger* dont le pseudonyme de résistant était « Mario ». Son engagement était marqué par la double volonté de défendre son pays d’adoption et de combattre le pays qui avait envahi la Pologne. Jean Janyszek participait notamment, sous la houlette de Charles Landkocz*, à la collecte mensuelle d’argent destiné à subvenir aux besoins du groupe « Mario » (aide aux réfractaires, aux évadés, organisation d’actions de sabotage…). Son activité clandestine lui valu d’être arrêté le 1er mars 1944 sur son lieu de travail, et d’être emprisonné au Fort de Queuleu à Metz jusqu’au 20 mai. Il fut ensuite déporté au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé) où il resta un mois avant d’être transféré au Kommando de Kochem am Mosel où il travailla au creusement d’un tunnel. Ce Kommando extérieur du Struthof était réputé pour être l’un des plus difficiles. Au milieu du mois de septembre 1944, Jean Janyszek fut transféré au camp de Dora-Ellrich où il mourut probablement. Jean Schillo qui était déporté avec lui le vit monter dans un véhicule sanitaire et ne jamais revenir.

Jean Janiszek s’était marié en 1929 avec Hélène née Filirowicz dont il eut trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88956, notice JANYSZEK Jean (JANYSCEK) par Pierre Schill, version mise en ligne le 28 août 2010, dernière modification le 28 août 2010.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. des HBL, dossier personnel. — Renseignements fournis par Jean Geiger, président de l’ADIRP (Association des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes) de la Moselle, par la commune de Stiring-Wendel (Moselle), Joseph Janyszek, son fils et Robert Steegmann pour les informations concernant le camp de Natzweiler-Struthof. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance Lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965, 194 p. — Pierre Schill, « Les mineurs de charbon étrangers membres du groupe de résistance « Mario » en Lorraine annexée (1940-1945) », p. 242-261, dans Institut d’Histoire Sociale minière, Mineurs immigrés. Histoire, témoignages (XIXe-XXe siècles), VO Éditions, 2000.

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