WALLERS Georges. Pseudonyme à l’ELI : COUTEAUX Albert, ou COUTEAU (version DBK)

Par Yves Le Maner, Claude Pennetier

Né le 17 septembre 1906 à Saint-Amand-les-Eaux (Nord), mort le 13 novembre 1987 à Saint-Amand-les-Eaux ; métallurgiste ; militant syndicaliste CGTU, puis CGT ; militant communiste ; élève de l’École léniniste internationale à Moscou en 1934-1936 ; volontaire en Espagne républicaine (1937-1939) ; résistant FTP.

Fils d’ouvriers, Georges Wallers, après avoir obtenu son certificat d’études, travailla comme manœuvre chaînetier. Au retour du service militaire, il entra à la chaînerie Turbot à Saint-Amand et participa en 1926 à sa première grève. Ce fut à cette occasion qu’il fit la connaissance d’Edmond Cher qui l’incita à adhérer au Parti communiste, à la CGTU et au Secours rouge international. Après avoir secondé Émile Damlencourt au bureau du syndicat unitaire des Métaux de Saint-Amand, il le remplaça au poste de secrétaire en 1931 (120 membres) et entra à la commission administrative de l’Union locale. Il fut secrétaire du comité de grève des chainetiers en 1932 et un des organisateurs de la marche des chômeurs sur Paris en 1933 et de la marche des chômeurs sur Lille en 1934. Ses trois sœurs et son frère travaillaient en usine. Il était célibataire en 1934.

Il fut également, mais sans succès, candidat aux municipales de 1935 sur la liste du Bloc ouvrier et paysan. En fait, le PCF l’avait envoyé suivre l’École léniniste internationale à Moscou. Un document autobiographique est signé de cette ville le 16 octobre 1933, or il y parle d’un mouvement qui a lieu en 1934 ; ler document est donc antidaté (pratique qui n’est pas unique). Sa venue à Moscou date de la mi-1934 et son départ du 15 janvier 1937. Sous le nom de Courteaux, il signa le 13 avril 1936 la lettre du collectif du secteur “I” (français), ses étudiants, ses professeurs et employés, à l’occasion du 10e anniversaire de l’École, et pour remercier la directrice, Klavdia Ivanovna Kirsanova. Un rapport fait le bilan de son travail le 13 juillet 1936 : il est présenté comme un camarade “discipliné”, travaillant “anarchiquement”, avec des “difficultés” en économie politique.

Georges Wallers s’engagea dans les Brigades internationales, pour combattre aux côtés des Républicains espagnols, le 24 février 1937. Son arrivée correspond à la décision d’envoyer un certain nombre de jeunes cadres, comme Auguste Lecœur ou Rol Tanguy, renforcer les BI. Il fut nommé officier et commissaire de bataillon à la 14eBrigade internationale. Revenu à Saint-Amand-les-Eaux en 1939 après la défaite des Républicains, il entra dans la Résistance au début de l’Occupation, fut l’un des principaux organisateurs du mouvement des Francs tireurs et partisans dans le Nord de la France et devint interrégional militaire de cette organisation. Arrêté le 1er juillet 1943, il fut incarcéré à la centrale de Loos-les-Lille puis déporté à Esterwegen, l’un des kommandos de Sachsenhausen en décembre 1943. Considéré comme “terroriste”, il fut transféré à la forteresse d’Ichterhausen en 1944.
Libéré en 1945, Georges Wallers fut élu secrétaire de l’Union locale CGT dès son retour à Saint-Amand-les-Eaux. Il conserva ce poste jusqu’en 1966, date à laquelle il cessa de militer. Il avait joué un rôle très important lors de l’instauration de la Sécurité sociale au lendemain de la guerre. Il fut président de la Caisse URSSAF de Valenciennes et vice-président de la caisse régionale de Sécurité sociale.

En 1978, Georges Wallers était membre de l’AVER.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89524, notice WALLERS Georges. Pseudonyme à l'ELI : COUTEAUX Albert, ou COUTEAU (version DBK) par Yves Le Maner, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 septembre 2010, dernière modification le 1er octobre 2016.

Par Yves Le Maner, Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 1747 : Questionnaire d’arrivé à Moscou, sans date (1934) ; Une page d’autobiographie, Moscou, le 16 octobre 1933 (date fausse) ; Évaluation, “1er cercle”, 13 juillet 1936 ; 531 1 176, 24. — Arch. AVER. — Hugo Iéria, Les militants ouvriers du Valenciennois de 1919 à 1939, Mémoire de Maîtrise, Lille III, 1974. — J.-M. Fossier, Nord-Pas-de-Calais, Zone interdite, Paris, Éditions Sociales, 1977. — Renseignements communiqués par Rémi Skoutelsky.

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