GARAND M

Par Gérard Raffaëlli

Instituteur, il était secrétaire du groupe stéphanois du « Centre syndical d’Action contre la guerre » composé pour l’essentiel de syndicalistes révolutionnaires hostiles à la guerre contre l’Allemagne et pacifistes à tout prix, parmi lesquels Arnaud, Garnier et Thévenon.

Au nom de son organisation, il prit position le 23 septembre 1938 contre le manifeste du PCF sur la question des Sudètes : « Sous le prétexte de faire une politique d’intimidation à l’égard de l’Allemagne, la France devrait accepter les risques d’être entraînée dans la guerre et cela pour empêcher les 3 500 000 Allemands des Sudètes de redevenir Allemands, même si cela correspond à leur volonté. » Le 26 septembre, il dénonça la « position de certains dirigeants de la CGT qui n’aboutit à rien moins qu’à préparer le prolétariat Français à accepter la guerre sous prétexte de lutter contre le fascisme »..., et il revendiqua pour « les peuples et les minorités asservies le droit de disposer d’elles-mêmes ».

Le 1er octobre 1938, toujours au nom du Centre syndical d’action contre la guerre, il salua les accords de Munich : « Tous les fauteurs de guerre, tous ceux qui s’opposaient violemment à la prise en considération des légitimes revendications des Sudètes... seront déçus : la paix est sauvée... »

Garand fut très représentatif d’un courant, fort dans la Loire, héritier du syndicalisme révolutionnaire d’avant-guerre et du pacifisme des années 1917-1918, viscéralement hostile à la guerre, mais qui n’avait sans doute pas apprécié correctement la nature exacte du régime hitlérien. Cette attitude, qui empruntait, mais dans des conditions différentes, au « défaitisme révolutionnaire » des années 1917, devait conduire certains syndicalistes à des positions équivoques sous le régime de Vichy.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article92076, notice GARAND M par Gérard Raffaëlli, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 2 novembre 2010.

Par Gérard Raffaëlli

SOURCE : La Tribune Républicaine, 23 et 26 septembre 1938, 1er octobre 1938.

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