GUICHARD Paul

Originaire de Marseille (Bouches-du-Rhône), Paul Guichard s’installa à Digne (Basses-Alpes) vers 1922. L’année suivante, il était secrétaire de la section communiste locale et luttait contre la direction « droitière » de la Fédération des Basses-Alpes (voir Charles Baron*, V. Gérard* et J. Margaillan*). Il jouissait d’appuis nationaux car les colonnes de l’Humanité lui étaient ouvertes. Dans le numéro du 9 décembre 1923, il écrivait à propos du député communiste exclu Charles Baron* : « Je crie bien haut que si Baron au mois de janvier quitte la Ligue des droits de l’Homme, pour prendre la carte du Parti, ce sera dans un but électoral. De cela nous ne voulons pas car nous n’aimons pas les louches combinaisons. » La section communiste de Digne réunie le 15 décembre (neuf présents sur douze inscrits) vota par quatre voix contre trois son exclusion à la demande de Margaillan. Guichard partit à Paris où Treint approuva sa conduite et lui donna « l’assurance qu’un délégué du Parti viendra sur place pour exclure tous les Ligueurs (LDH) qui sont des éléments de provocation à la désunion » (L’Ami du Peuple, organe communiste basalpin, 6 janvier 1924). Le congrès de la Fédération communiste, réuni à Manosque le 13 janvier 1924, examinant « le cas de Guichard au sujet de son exclusion et de la fondation d’un journal l’Ami du Peuple, qui a commencé une campagne de polémiques sans avoir reçu l’autorisation de paraître soit du Comité directeur, soit de la Fédération nationale des JC », il fut décidé de suspendre Guichard pour six mois. Quelques jours plus tard, il était exclu du groupe JC de Digne. Marcel Guichard créa et dirigea l’Avant-Garde basalpine, organe indépendant de combat dont cinq numéros parurent entre le 27 janvier et le 9 mars 1924.