JEANNEROT Alice

Militante communiste depuis 1920, à Besançon (Doubs), Alice Jeannerot fit partie, pendant plusieurs années, du bureau fédéral du Parti communiste. Elle s’occupait également, durant cette période, de l’administration de l’organe de son parti, Le Semeur. Fondatrice, en 1925, du Secours rouge international du Doubs, elle écrivit dans L’Ouvrière des articles pour dénoncer les préjugés qui permettaient l’oppression de la mère et de la fille par le père. Elle fut la secrétaire départementale du SRI jusqu’à son exclusion du PC en janvier 1932, en raison de son « indiscipline caractérisée » : prise de position contraire aux décisions du Parti en ce qui concerne la défense de Lucien Carré*. Alice Jeannerot suivit les exclus du Parti dans leur essai de création d’une Fédération communiste indépendante (voir L. Renard*). En juin 1934, elle était secrétaire de l’Union des femmes contre la guerre et le fascisme à Besançon. Elle était assistée de P. Boyon, secrétaire administratif, et de G. Duremberg, trésorier.

Rejoignant les rangs de l’Opposition de gauche, elle donna, notamment en juillet 1934, dans La Vérité, organe de la Ligue communiste qui regroupait les partisans de Trotsky, une correspondance sur Besançon. Elle adhéra, en septembre, au Parti socialiste, suivant en cela la majorité de la Ligue, et devint la dépositaire à Besançon de La Vérité transformée en organe du groupe bolchevik-léniniste, tendance trotskiste organisée à l’intérieur de la SFIO. Elle fut, en mai 1935, inculpée de provocation de militaires à la désobéissance. Elle avait déjà été condamnée, en 1927, lors de la campagne déclenchée en faveur de Sacco et Vanzetti. Elle écrivit à Trotsky le 2 septembre 1936, pour lui demander de venir faire une conférence à Besançon dans le cadre du Cercle d’études d’informations internationales.