ADAM Philippe, Antoine

Par Pierre Schill

Né le 19 décembre 1894 à Moyeuvre-Grande (Lorraine annexée), mort en déportation le 1er avril 1945 au camp de concentration de Dachau (Allemagne) ; conducteur de locomotives ; membre du comité directeur de la section Exploitation du syndicat unitaire des cheminots de Basse-Yutz (aujourd’hui Yutz, Moselle) ; militant communiste ; résistant.

Fils d’un mineur, Philippe Adam quitta sa ville natale pour s’installer à Thionville (Moselle) à l’été 1922 et travailler au dépôt des chemins de fer comme conducteur de locomotives. Il commença à militer au Parti communiste et se présenta aux élections municipales des 5 et 12 mai 1929 à Thionville sur la liste du Bloc ouvrier et paysan. Il obtint 512 voix sur 2 415 suffrages exprimés. Au second tour il rassembla 627 voix sur 2 336 suffrages exprimés et ne fut pas élu. Il se présenta à nouveau aux élections municipales des 5 et 12 mai 1935 sur la Liste Républicaine et d’action populaire (gauche). Il obtint au premier tour 531 voix sur 2 686 suffrages exprimés pour 2 791 votants et ne maintint pas sa candidature au second tour.

Parallèlement à cet engagement politique, il milita au sein du syndicat unitaire des cheminots. À la fin de l’année 1934, il était membre du comité directeur de la section Exploitation du syndicat unitaire des cheminots de Basse-Yutz, qui comptait alors environ 600 adhérents.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Philippe Adam fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle, alors annexée à l’Allemagne. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied, au cours de l’été 1941, par l’instituteur messin Jean Burger, aidé par les cheminots Charles Hoeffel et Georges Wodli. Son activité clandestine lui valut d’être arrêté par la Gestapo le 30 août 1943 et d’être emprisonné au SS-Sonderlager du Fort de Queuleu dans la banlieue messine avant d’être transféré au camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé) à la mi-août 1944 puis d’être déporté au camp de concentration de Dachau (Allemagne) où il mourut le 1er avril 1945. Il obtint à titre posthume le titre de déporté politique.

Marié le 21 septembre 1920 à Moyeuvre-Grande (Moselle) avec Sophie Metz, il fut père de quatre enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9679, notice ADAM Philippe, Antoine par Pierre Schill, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 26 avril 2023.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 303 M 155 et 310 M 95. — Arch. Com. Thionville, 1 K 14. — Arch. Direction interdépartementale d’Alsace du secrétariat d’État à la Défense chargé des Anciens combattants : fichier du camp de Natzweiler-Struthof (renseignements fournis par Thierry Heidmann). — François Goldschmitt, Alsaciens et Lorrains à Dachau, t. IV, Le Bon Dieu au KZ, 1946. — Union des syndicats des cheminots A-L CGT, Heimat unterm Hakenkreuz, Strasbourg, 1953. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965. — État civil.

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