BARATTE Émile, Julien

Par Yves Le Floch

Né le 8 septembre 1884 à Arras (Pas-de-Calais) ; premier secrétaire de la Fédération communiste de la Manche.

Fils d’un marchand boulanger, ancien combattant, marié à Arras en juin 1908, mécanicien à l’Arsenal de la Marine de Cherbourg (Manche) après avoir été employé, Baratte fut en 1919 candidat à Équeurdreville — où il demeurait — sur la liste socialiste aux élections municipales, tout entière élue. Secrétaire de la Fédération SFIO de la Manche en mars 1920, après l’exclusion d’Allanic (voir cette notice, ainsi que celle de Burnouf Alexandre), il fut cependant le représentant de ce dernier, avec Juhel, autre partisan de l’adhésion à la l’IC, dans la commission arbitrale qui annula, le 13 novembre, son exclusion. Délégué au congrès de Tours, il utilisa tous ses mandats pour l’adhésion à la IIIe Internationale (seules huit fédérations se trouvèrent dans ce cas, cf. A. Kriegel : Aux Origines du communisme français.) La Fédération se disloqua en fait mais, dans un premier temps, les seules sections qui subsistèrent furent celles du nouveau Parti communiste.

Réélu secrétaire fédéral au congrès de Cherbourg du 3 avril 1921 (À Lefèvre, secrétaire adjoint ; G. Madeline, trésorier ; F. Jolivet, trésorier adjoint), militant minoritaire du syndicat de l’Arsenal, Baratte s’attira les foudres de la répression. En mars 1921, une perquisition fut opérée chez lui qui se solda par la saisie de nombreux documents et circulaires. Le 7 juillet suivant, il passa devant le tribunal correctionnel de Cherbourg pour « provocation de militaires à la désobéissance » et « provocation au meurtre et au pillage » ; en fait, pour la diffusion de quelques numéros de La Voix paysanne contenant un article antimilitariste.

À la suite — selon l’organe régional du parti, Le Populaire normand — d’une malversation engageant la caisse fédérale, mais sous l’accusation de « collusion avec la dissidence », il fut exclu en octobre 1921 de la section communiste d’Équeurdreville. Refusant, dans un premier temps, de venir s’expliquer tant devant la section que devant le comité fédéral, il finit cependant par demander la constitution d’une commission arbitrale. Réunie le 29 novembre à Cherbourg, elle lui infligea un blâme et le releva de ses fonctions de secrétaire fédéral. Par la suite, les sources ne font plus aucune mention de lui, y compris du côté de la CGT et de la SFIO. Sa femme tenait une épicerie à Équeurdreville.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97873, notice BARATTE Émile, Julien par Yves Le Floch, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 19 avril 2020.

Par Yves Le Floch

SOURCES : Arch. Nat. F7/12992, F7/13001. (Manche), rapp. d’août 1921, F7/13091. — L’Avenir de la Manche — Cherbourg-Éclair, 25 mars 1920. — Le Populaire normand. — Note de Jacques Girault.

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