ALTHUSSER Louis, Pierre

Par François Matheron

Né le 16 octobre 1918 à Birmandreis, près d’Alger (Algérie), mort le 22 octobre 1990 à la clinique de la Verrière (Yvelines) ; philosophe, agrégé répétiteur de philosophie à l’École normale supérieure (1948-1980), dont il devint le secrétaire en 1950 ; membre du Parti communiste à partir de 1948, sans jamais y occuper de fonction dirigeante, principal animateur du « cercle Politzer » à l’ENS en 1948 ; directeur de la collection « Théorie » aux Éditions Maspero (1965-1980).

La vie de Louis Althusser, fils de Charles Althusser (1888-1975) et de Lucienne Althusser, née Berger (1899-1995), est à jamais marquée du sceau de la tragédie : celle du meurtre par étranglement de son épouse, Hélène Rytmann, le 16 novembre 1980. Hélène Rytmann était sa compagne depuis 1946, qu’il épousa en 1976. La tentation d’une histoire rétrospective est ici particulièrement redoutable, d’autant qu’il ne serait guère difficile, pour qui les rechercherait, de trouver des indices prémonitoires de cet acte irréparable : dans une lettre à Franca Madonia du 25 octobre 1961, Louis Althusser tint ainsi sur Hélène ces propos terrifiants : « Elle souffrait, elle appelait au secours de toute sa souffrance, et en même temps elle refusait le secours qu’on lui offrait avec une violence prodigieuse, elle se défendait contre la personne qu’elle appelait à l’aide comme elle se défendrait contre un homme qui viendrait vers elle pour l’étrangler ». De fait, rien ne nous fut épargné : réduction d’Althusser à un cas psychiatrique, tentative plus ou moins transparente d’en faire comme un symbole de la folie du marxisme, du communisme ou de la mélancolie du siècle, analyse du meurtre comme mise à mort du communisme, voire pur et simple délire interprétatif décelant dans les initiales AIE de l’expression « Appareils idéologiques d’État » comme l’écho anticipé du dernier cri d’Hélène (nous n’inventons rien !). On aura toujours raison de refuser cette histoire « au futur antérieur » et de proclamer l’irréductibilité du théorique et du politique au biographique. En un sens, pourtant, l’événement terminal éclaire bel et bien la matrice fondamentale de l’entreprise althussérienne : la tension insoutenable entre l’enfermement systématique dans un ensemble de structures de plus en plus étouffantes et l’exigence exacerbée d’une liberté n’ayant de comptes à rendre à personne.
Louis Althusser vécut à Alger jusqu’à l’âge de douze ans. Modeste paysan morvandiau, son grand-père maternel Pierre Berger (1856-1934), promu garde forestier, s’était installé vers 1870 en Algérie avec son épouse Madeleine (morte en 1951). Si leur fille cadette, Juliette, réussit à mener une carrière d’institutrice, l’aînée, Lucienne (1899-1985) dut y renoncer lorsqu’en janvier 1918 elle épousa Charles Althusser. Après avoir choisi la nationalité française au moment de l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, la très catholique et conservatrice famille Althusser avait dû s’expatrier en Algérie en 1871, où le futur grand père du philosophe, Joseph, fonctionnaire des Eaux et Forêts à Colmar (Haut-Rhin), avait obtenu un poste équivalent. Après son certificat d’études, Charles, le fils aîné, devint coursier à la Compagnie algérienne de banque ; encore caissier en 1914, il fut nommé directeur d’agence à Alger, avant d’être promu à Marseille (Bouches-du-Rhône) en 1930, puis à Lyon (Rhône) en 1936, où il entraîna successivement sa famille. Brillant élève, son frère cadet Louis poursuivit de plus longues études, entourées de l’aura d’un véritable mythe familial d’après lequel il aurait réussi le concours d’entrée à l’École normale supérieure de Saint-Cloud : la trajectoire future du philosophe Louis Althusser n’est sans doute pas étrangère à cette légende familiale, pas plus que la profonde méfiance du normalien de la rue d’Ulm à l’égard de l’ENS de Saint Cloud. Car l’existence de Louis Althusser n’est due qu’à la mort de son homonyme oncle, tué à la guerre en 1917. Lorsque Charles Althusser apprit à Lucienne Berger la disparition de ce fiancé tendrement aimé, il lui proposa immédiatement de l’épouser ; de cette union naquirent successivement Louis et Georgette (1921-1991) ; le frère et la sœur seront toujours très proches, jusque dans les grandes dépressions dont ils seront souvent simultanément affectés. Louis Althusser ne revint jamais sur les lieux de son enfance, et l’on ne peut qu’être frappé de son profond silence futur sur la guerre d’Algérie, y compris dans sa correspondance privée.
Après l’installation à Marseille en 1930, les études de Louis Althusser continuèrent de répondre pleinement aux attentes familiales. En 1936, il obtint les baccalauréats de Mathématiques et de Philosophie. De 1936 à 1939, il fut en classe préparatoire au lycée du Parc de Lyon, où il reçut notamment l’enseignement de Jean Guitton puis de Jean Lacroix en philosophie, et de Joseph Hours en histoire. Devenu « prince Tala » en 1937, c’est-à-dire représentant des khagneux catholiques, il chercha à fonder parmi eux une section de la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne). Mais s’il n’était pas insensible à ce que l’église appelait alors la « question sociale », il se situait pour l’heure résolument à droite et s’affirmait monarchiste, sans appartenir à aucune organisation. En juillet 1939, il fut reçu sixième à l’École normale supérieure, mais sa scolarité ne commença qu’à la Libération. De juin 1940 à mai 1945, il fut prisonnier de guerre en Allemagne, où il semble avoir subi sa première hospitalisation pour troubles psychiques, et connaître la première crise de ses convictions religieuses. Il joua en 1943 son premier rôle politique occulte auprès de Robert Dael, homme de confiance des Français au Stalag 10 A ; il se lia pour la première fois avec un militant ouvrier (Adrien Provost, alias René Michaud*), puis avec un militant communiste (Pierre Courrèges).
Les années 1945-1948 vont être celles de la mise en place d’un dispositif qui ne bougera guère par la suite. En 1947, il obtint son Diplôme d’études supérieures en rédigeant, sous la direction de Gaston Bachelard, un mémoire sur Hegel qui fixera pour toujours le cadre de sa lecture du philosophe allemand ; reçu deuxième à l’agrégation de philosophie en 1948, il fut immédiatement nommé agrégé répétiteur de philosophie (« caïman » dans le jargon local) à l’École normale supérieure, où il habita jusqu’en 1980. En janvier 1946, il fit la connaissance d’Hélène Rytman et tissa avec elle une liaison qui ne sera jamais exclusive ; victime d’une grave dépression, il fut hospitalisé à Sainte-Anne de mars à mai 1947, où il fut soigné pour psychose maniaco-dépressive : tout le reste de son existence, les hospitalisations reviendront à peu près tous les trois ans ; en novembre 1948, il adhéra au Parti communiste français ; en 1950, il entra en contact avec Laurent Stévenin, psychiatre et analyste, dont il sera le patient jusqu’en 1964. Le passage du catholicisme au communisme fut tout sauf linéaire. Si Louis Althusser était désormais clairement à gauche, il était toujours chrétien, assez proche du petit groupe d’origine lyonnaise « Jeunesse de l’Église », établi à Clamart (Seine) en communauté de vie sous l’autorité du père dominicain Maurice Montuclard*. C’est d’ailleurs surtout en 1949, après son adhésion au PCF, qu’il participa de très près aux activités du groupe, au point de publier un long article dans le dixième Cahier de Jeunesse de l’Église (« Une question de faits », repris dans Écrits philosophiques..., t. 1, p. 261-275). Et les analogies sont frappantes entre Jeunesse de l’Église et le futur rapport d’Althusser à la politique. Très méfiant à l’égard de toute forme de médiation, Montuclard exigeait une véritable « politique de la foi », centrée sur l’objectif d’une rénovation de l’église à partir d’une communauté de base. Par-delà· l’intérêt tardif de Louis Althusser, dans les années quatre-vingt, pour la Théologie de la libération, on ne peut que penser ici à son propre positionnement à l’intérieur du PCF. Et ce n’est pas céder aux charmes de l’illusion rétrospective que d’établir un lien entre l’« antihumanisme théorique » d’Althusser dans les années 1960-1970 et l’antihumanisme chrétien affirmé en 1949 par Maurice Montuclard.
L’adhésion de Louis Althusser au Parti communiste en 1948 constitua un engagement sans retour, phénomène exceptionnel pour un « grand intellectuel » de cette génération. Mais contrairement à tant d’autres, il n’exerça jamais la moindre responsabilité dans les instances, officielles ou officieuses, du parti. Ni membre du Comité central, ni même secrétaire de cellule, il se tint également à l’écart d’institutions intellectuelles comme le Centre d’études et de recherches marxistes, et n’appartint au comité de rédaction d’aucune revue liée au parti. Et si ses archives contiennent bien une « Note pour Henri Krazucki* [alors responsable du secteur des intellectuels au secrétariat du Comité central]— orthographe exacte Henri Krasucki— sur la politique du Parti à l’égard des travailleurs intellectuels », datée de février 1965, tout indique qu’il s’agit là d’une initiative personnelle. Un tel phénomène n’est pleinement explicable qu’à partir des circonstances de l’adhésion d’Althusser au PCF. Tout enthousiaste qu’il soit pour le parti du prolétariat, il y entra en même temps avec un souci spécifique : la réhabilitation d’Hélène. Pour d’obscures raisons, celle-ci, selon elle membre du parti avant la guerre, ne parvint pas à s’y faire réintégrer, malgré les efforts d’Althusser pour vaincre l’hostilité à son égard. Bien plus, elle est exclue du Mouvement de la paix en 1950, et Louis Althusser fut invité à rompre avec cette « ennemie du Parti ». Avec ces pénibles événements, il savait désormais à quoi s’en tenir quant aux pratiques du parti : il en gardera cette « pensée de derrière » qui le conduira toujours à s’avancer masqué. Selon une structure typiquement althussérienne, l’enchantement est ici strictement contemporain du désenchantement. Et l’inacceptable procès d’Hélène n’avait pour lui rien à voir avec l’exécution de Rajk. Car Louis Althusser, quoi qu’il affirmât par la suite, fut bien entendu stalinien, comme le montre très clairement son œuvre posthume. Mais on chercherait en vain la trace d’une participation aux diverses formes de procès politique alors courantes dans le PCF. Et quant à son contenu, le stalinisme d’Althusser a une tonalité qui n’appartient qu’à lui. L’engagement communiste n’est jamais justifié par la moindre référence à un « sens de l’histoire » : au contraire, il insista toujours sur le dénuement du prolétariat, et sur l’extrême fragilité du parti condamné, pour survivre, à la vérité : « Vous chercheriez en vain ailleurs dans notre monde présent d’autres hommes que les communistes qui soient condamnés à la vérité ou à la mort, d’autres hommes dont la vérité soit, comme pour eux, la condition élémentaire de la moindre action, du moindre jugement objectif, la condition fondamentale de leur vie d’hommes » (« Lettre à Jean Lacroix », Écrits philosophiques..., t.1, p. 312 - 313). Ce type de rapport à la vérité est extrêmement éclairant : 1) Tout stalinien que fût Louis Althusser, ses archives ne contiennent aucune référence à la théorie des « deux sciences » (science bourgeoise et science prolétarienne). Et si l’on ne connaît pas sa position exacte dans l’« affaire Lyssenko », le moins qu’on puisse dire est qu’il ne fut guère enthousiaste ; bien plus, lorsque, en 1954, il évoqua tardivement cette question dans un projet d’intervention devant une conférence de section, c’est en des termes rigoureusement contraires à ceux employés, par exemple, par Louis Aragon* en 1948 : « lorsque la réaction... a crié ·à l’intervention de la politique dans la science, nous avons donné le sentiment de répondre mot pour mot en disant : oui il s’agit bien d’une intervention politique, mais c’est une intervention politique particulière, car elle est le fait du parti de la classe ouvrière — au lieu de développer en même temps et avec une force égale l’idée, totalement étrangère à nos ennemis, que cette intervention avait lieu pour des raisons scientifiques, et qu’elle était justifiée fondamentalement par le caractère scientifique de la biologie d’avant-garde ». 2) Ce devoir de vérité des communistes, et notamment des intellectuels communistes, est ontologiquement fondé sur le fait qu’il s’agit de « rendre aux hommes ce qu’ils [nous] donnent... Comme les travailleurs nous donnent le pain, ils nous donnent la vérité dont nous vivons » (« Lettre à Jean Lacroix », p. 306). Mais cette restitution de la vérité suppose d’abord son extraction douloureuse. Louis Althusser refuse la vision du marxisme comme « philosophie immanente du prolétariat » qu’il s’agirait simplement de recueillir et de développer. Si l’horizon d’Althusser est ici la « dette imaginaire de n’être pas né prolétaire » plus tard dénoncée dans la Préface de Pour Marx, on trouve déjà en germe l’idée, empruntée à Kautsky, et caractéristique de l’Althusser de la maturité, d’une extériorité de la science et du mouvement ouvrier.
Les années cinquante sont à la fois des années de stabilisation et de maturation. Si le rayonnement d’Althusser restait assez limité, il acquit en revanche une solide réputation intellectuelle. Très impliqué dans la vie interne de l’ENS, dont il occupa, à partir de 1950, la fonction mal définie de Secrétaire, le caïman de philosophie y devint vite un personnage irremplaçable, et la direction de l’École le soutiendra toujours efficacement lors de ses dépressions. Très attentif à la question de l’enseignement de la philosophie, il publia par exemple une contribution au numéro spécial de la revue Esprit (juin 1954) consacré à la réforme de l’enseignement. Membre du bureau de l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public, il participe régulièrement à ses activités, et publie plusieurs articles dans sa Revue de l’enseignement philosophique  : « À propos du marxisme » et « Note sur le matérialisme dialectique » (1953), destinés à présenter à la corporation, qui ne la prend guère au sérieux, une philosophie marxiste scientifique dégagée des spéculations du jeune Marx, et pensée comme fondamentalement distincte du matérialisme historique ; « Sur l’objectivité de l’histoire (Réponse à Paul Ricœur) » (1955). Mais pour l’heure, il s’occupait surtout de philosophie politique classique, il déposa un projet de thèse sur « Politique et philosophie au XVIIIe siècle français », fit un cours apprécié sur les conceptions de l’histoire au XVIIIe siècle ; en 1959, il publia son premier livre : Montesquieu, la politique et l’histoire, centré sur une analyse des positions de classe de Montesquieu, et sur une critique du mythe de Montesquieu théoricien de la « séparation des pouvoirs ». Politiquement, Louis Althusser n’était lié ·à aucun groupe d’opposition interne au PCF. En un sens cependant, le solitaire de la rue d’Ulm défendit très tôt des positions oppositionnelles. En 1948, il reprit en mains le « cercle Politzer* » fondé par des élèves de l’ENS : structure informelle invitant notamment des conférenciers communistes, ce cercle présentait l’avantage de n’être pas directement dépendant de l’appareil du parti. Il rédigea un « Rapport de la cellule ENS-Langevin à la conférence de section du 5e arrondissement », daté « 15 au 16 mai 1954 » extrêmement critique à l’égard des thèses et des pratiques du parti. Si la « condamnation des déviations du camarade Lecœur* » est fondée, leur existence est due : « 1) à l’insuffisance idéologique existant à tous les niveaux du parti... 2) à la confiance trop paresseuse des camarades vis-à-vis des dirigeants... 3) au caractère encore trop souvent formel de la nécessité de la critique et de l’autocritique ». De même, si la « déviation gauchiste » de la théorie des deux sciences a été abandonnée, « nous pensons que "dans son fonds" cette question n’a pas encore été éclaircie de façon satisfaisante » et que les justifications données par le « camarade Kanapa* ne sont pas admissibles ». La cellule demanda donc essentiellement « que le Parti renforce son aide aux intellectuels pour qu’ils étudient et assimilent de mieux en mieux les principes du marxisme-léninisme ; que le Parti accorde une plus grande attention aux questions idéologiques ». Pour le dire autrement : l’absence à peu près totale de réflexion théorique conduirait infailliblement à une alternance de déviations « gauchistes » et « opportunistes ». Ce que Louis Althusser exprima dans un texte inédit de la même époque intitulé « Sur le problème du front uni idéologique ». Si une politique de « front uni » politique a un sens, le mot d’ordre de « front uni idéologique », alors en vogue dans le parti, n’en avait selon lui aucun, et revenait à renoncer purement et simplement à ce qui fait la spécificité d’un parti communiste : la théorie marxiste. Mais en quoi cette théorie, au juste, consiste t-elle ? C’est en posant cette question qu’Althusser deviendra lui-même. La pensée de Louis Althusser parvint à maturité au début des années soixante, alors qu’apparaissait au grand jour la crise du « Mouvement communiste international », et que le PCF, compromis par ses ambiguïtés pendant la guerre d’Algérie, était fortement critiqué sur sa gauche, notamment par le « mouvement étudiant ». Les idiomes quant à eux, se transformaient : le champ intellectuel, envahi par les sciences humaines, fut rapidement dominé par la grande vague du « structuralisme », et le dialecte d’après-guerre, notamment sartrien, perdait son hégémonie. Étranger à toute tentation de repli sur la philosophie pure, ou de simple défense des principes du marxisme, Althusser allait au contraire élaborer une stratégie visant à mettre le marxisme à la hauteur des enjeux nouveaux. Extrêmement attentif aux préoccupations des nouvelles générations de normaliens, le caïman de philosophie allait répondre aux attentes de ceux qu’il appelait familièrement ses « jeunes chiens » dans sa correspondance avec Franca Madonia, entretenant avec eux un rapport qui ne sera jamais à sens unique. Fait rarissime à l’époque, il organisa avec eux des séminaires de recherche : sur le Jeune Marx en 1961-1962, sur « les origines du structuralisme » en 1962-1963 (lui-même parlant de Lévi Strauss et de Michel Foucault*, son ancien élève, dont la récente Histoire de la folie a produit sur lui un véritable éblouissement), sur Lacan et la psychanalyse en 1963-1964, et sur Le Capital en 1964-1965. Il assura par ailleurs la présentation du premier séminaire de ses anciens élèves Bourdieu* et Passeron en 1963, et, en 1964, invita Lacan, chassé de Sainte-Anne, à installer son séminaire à l’ENS : acte inaugural d’une alliance dont l’impact sera durable, rendue visible par la publication de son article « Freud et Lacan » en décembre 1964. Très sensible aux préoccupations épistémologiques de ses normaliens, il incita par exemple Pierre Macherey* à publier un article sur « La philosophie de la science de Georges Canguilhem », dont il rédigea lui-même une « Présentation ». Le travail de Louis Althusser sur Marx commence avec sa traduction des Manifestes philosophiques de Feuerbach en 1960. Il s’agit pour lui de penser le « commencement » de Marx, qui est feuerbachien et non pas hégélien ; par-delà· les enjeux historiographiques, c’est un projet philosophico-politique qui se dessine ici : « Il importe de bien reconnaître l’origine de ces concepts feuerbachiens... pour ne pas attribuer à Marx l’invention de concepts et d’une problématique qu’il ne fait qu’emprunter ». La critique de Hegel en général attribuée à Marx, et notamment l’idée de « renversement » de la dialectique hégelienne, est en réalité feuerbachienne, et Marx « s’est séparé de Feuerbach lorsqu’il a pris conscience que la critique feuerbachienne de Hegel était une critique « du sein même de la philosophie hégelienne » (« Les Manifestes philosophiques de Feuerbach »). Dans ce texte de 1960 apparaît pour la première fois chez Louis Althusser un concept, emprunté selon lui à son ami Jacques Martin, et qui fonctionnera bientôt comme un signe d’appartenance — celui de « problématique » : comprendre une philosophie, ce n’est pas seulement savoir ce que l’auteur a voulu dire, c’est reconstituer la problématique dans laquelle il a pensé, souvent à son insu ; comprendre la pensée du Marx de la maturité, c’est reconstituer sa problématique et sa rupture avec la problématique feuerbachienne. Ainsi s’élabora le concept de « coupure épistémologique », promis à un bel avenir : toute science s’institue par un acte de rupture avec sa préhistoire idéologique. Si c’est Feuerbach qui renverse et « dépasse » Hegel, les catégories de la dialectique marxiste doivent ·être radicalement étrangères à celles de la dialectique hégelienne ; d’où par exemple le refus, d’ailleurs ancien chez Althusser, du vocabulaire idéologique de l’aliénation ; d’où encore le concept de « surdétermination », emprunté ·à Freud : toute contradiction est surdéterminée, c’est-à-dire déterminée par des facteurs hétérogènes, alors que la contradiction hégélienne, qui est aussi celle de la « tradition marxiste », est toujours simple. Et s’il y a bien, conformément à la lettre des classiques, « détermination en dernière instance par l’économie », il faut immédiatement ajouter que « ni au premier, ni au dernier instant, l’heure solitaire de la "dernière instance" ne sonne jamais » (« Contradiction et surdétermination », 1962).
Toute l’œuvre de Louis Althusser peut être placée sous le signe du « retour à Marx », parallèle au « retour à Freud » opéré par Lacan. Et ce retour à Marx est pensé comme une tâche politique : le grand pari d’Althusser est celui d’une rénovation du PCF à partir de la théorie. 1) Revenir au texte de Marx, c’est tirer un trait sur la tradition marxiste, et sur tout ce qui tient lieu de « théorie » à l’intérieur du PCF. 2) Résolument opposé à l’exaltation des œuvres de jeunesse de Marx, les plus philosophiques, ce retour veut être une recherche de la philosophie présente dans les œuvres de maturité de Marx, où elle n’est cependant jamais exposée en tant que telle. Si la philosophie de Marx est à la fois présente et absente dans ses textes, l’entreprise althussérienne peut indifféremment se présenter comme un retour et comme un recommencement, voire comme un commencement. Et si Marx, Nietzsche et Freud furent des « enfants sans pères » (« Freud et Lacan »), Louis Althusser et les althussériens purent indifféremment se penser comme des enfants sans pères et comme les meilleurs fils du plus fécond des pères. 3) Un communiste ne connaît que deux devoirs fondamentaux : l’un envers la « science marxiste-léniniste », l’autre à l’égard de la connaissance de ses conditions d’application (« Problèmes étudiants », La nouvelle critique, janvier 1964). Il n’a donc aucun devoir fondamental à l’égard du parti lui-même, ou plutôt le devoir militant n’oblige nullement à reconnaître que la ligne politique du parti est fondée sur une théorie juste. Par là même, la position althussérienne dépasse de beaucoup la simple exigence de liberté de penser que le PCF reprendra à son compte à partir de 1966 : il ne s’agit pas simplement du droit des intellectuels à développer librement leurs recherches, il s’agit du devoir de fonder la politique du parti sur des principes authentiquement marxistes. L’immense succès de la Préface de Pour Marx en 1965 viendra notamment de sa capacité à marier lyriquement proclamation libérale et intransigeance théorique en une synthèse qu’Althusser appellera plus tard « critique de gauche du stalinisme ». Lorsque Louis Althusser écrivit, de 1960 à 1964, les articles qu’il regroupa dans Pour Marx, les communistes chinois accusaient les Soviétiques et leurs partisans de « révisionnisme ». S’il se garda bien de reprendre publiquement à son compte cette accusation infamante, ses écrits n’en ont pas moins une tonalité nettement « chinoise », mise en évidence par quelques références calculées à l’opuscule philosophique de Mao Tsé Toung De la contradiction. Mais cette dimension passe paradoxalement par l’exacerbation d’une théorie, elle, fort peu chinoise, celle d’une extériorité de la théorie marxiste par rapport au mouvement ouvrier, autrefois défendue par Karl Kautsky. Car si le mouvement ouvrier réel, incarné par le PCF, est englué dans l’idéologie bourgeoise, le salut ne peut venir que d’un bataillon de théoriciens capables de mener le combat de la « pratique théorique ». De fait, les véritables militants althussériens seront organisés autour du cercle de la rue d’Ulm de l’Union des étudiants communistes, de plus en plus sensible aux influences chinoises. Leur mot d’ordre est alors celui de la défense de la Science contre l’idéologie, et plus spécifiquement contre l’idéologie « humaniste » présente dans la critique khroutchévienne du « culte de la personnalité » et de la « violation de la légalité socialiste » : le marxisme, écrit Louis Althusser en 1963, en une formule extraordinairement ambiguë, est un « anti-humanisme théorique ». C’est d’ailleurs « Marxisme et humanisme » qui marque l’entrée publique d’Althusser sur la scène politique : six numéros de La Nouvelle critique consacreront au moins un article à examiner les thèses d’Althusser. Le principal acte politique de la vie de Louis Althusser est sans doute la fondation de la collection « Théorie » aux éditions François Maspero*, l’éditeur « gauchiste » honni du PCF. Contrairement à ses affirmations postérieures, il s’agit d’un choix délibéré, et non de la conséquence du refus des Éditions sociales de publier Pour Marx et Lire Le Capital. Ces deux ouvrages, édités à la fin de 1965, assurent une célébrité instantanée, nationale et internationale, à leur auteur. À l’intérieur du PCF, l’althussérisme est désormais identifié comme un courant spécifique, opposé ·à celui représenté par Roger Garaudy* : au Comité Central d’Argenteuil de 1966, toutes les interventions contiennent au moins une référence, plus ou moins critique, à l’« antihumanisme théorique ». La conjoncture politique, quant à elle, évolua rapidement, avec un mouvement gauchiste en pleine expansion ; en décembre 1966, le cercle de l’UEC de la rue d’Ulm rompt avec le PCF, pour fonder l’Union des jeunesses communistes (marxistes léninistes) (UJCML), et Louis Althusser publia un article non signé sur la Révolution culturelle chinoise dans les Cahiers marxistes-léninistes, leur « organe théorique et politique ». Nullement prêt cependant à suivre ses élèves, de moins en moins althussériens, sur le terrain politique, il s’estima désormais investi d’une responsabilité historique : celle de la rénovation du mouvement ouvrier par le biais du travail théorique. Mais un tel objectif impliquait un système de contraintes particulièrement rigide : il convenait, pour l’atteindre, de faire justement le silence sur les enjeux stratégiques, toute attaque frontale contre la direction du PCF conduisant à un irrémédiable isolement. Lorsque Louis Althusser emploie le mot « parti » dans ses textes de 1966-1967, il maintient l’ambiguïté sur la réalité désignée par ce mot ; et quand il organise autour de lui un « groupe Spinoza » calqué sur le modèle des groupes clandestins de l’époque, il lance un mot d’ordre très symptomatique : « pour ceux qui y sont, rester dans le parti ; pour ceux qui n’y sont pas, n’y pas entrer ». S’il publia peu en 1966-1967, son activité n’en fut pas moins intense. Il chercha à organiser un vaste réseau de groupes de travail théorique, programmé en juin 1966 dans une conférence sur la conjoncture philosophique ; il forma avec ses plus proches disciples (notamment Alain Badiou*, Étienne Balibar* et P. Macherey), un collectif de travail sur la philosophie marxiste ; il lança le projet, finalement inabouti, d’une revue « Théorie » ; il soutint activement la fondation des Cahiers pour l’analyse, revue du Cercle d’épistémologie de la rue d’Ulm fondée par ses élèves les plus théoriciens, où il publia un célèbre article sur Rousseau ; il élabora avec éclat un « Cours de philosophie pour scientifiques » auquel se pressa un public nombreux ; il organisa un groupe de travail sur l’école, dont sortira, après maintes péripéties, L’École capitaliste en France de Baudelot et Roger Establet* ; il rédigea de nombreux projets de manuels de marxisme qui ne lui donnèrent finalement pas satisfaction ; il renonça au dernier moment à publier plusieurs textes, et même un livre (La tâche historique de la philosophie marxiste) dont il avait pourtant déjà corrigé les épreuves. La plupart de ces entreprises seront toutefois interrompues par Mai 1968 et par ses conséquences.
Si Louis Althusser, hospitalisé dès les premières manifestations, ne joua aucun rôle dans les événements, il lui fallut désormais choisir son camp : en dépit de tout, ce sera celui du PCF. Tel est le sens fondamental de la publication de son article « Comment lire Le Capital  » dans l’Humanité du 21 mars 1969. Par-delà· les moments d’exaltation, la seconde moitié des années soixante est peut-être d’abord celle du désenchantement. Subjectivement appréhendée comme la catastrophe de ce qu’il estime ·être la révélation publique de son imposture, la publication de Pour Marx et de Lire Le Capital, immédiatement suivie d’une grave dépression, est à peu près contemporaine d’un ensemble d’autres ruptures. Sa relation amoureuse avec Franca Madonia, initialement vécue comme la solution de l’ensemble de ses problèmes subjectifs, fut en voie d’épuisement à partir de 1965. En juillet 1964, Louis Althusser et Hélène fixèrent ensemble pour toujours le récit des origines de Louis (cf. L’avenir dure longtemps, Le Livre de poche p. 410-428). Après le suicide, en août 1963, de son ami Jacques Martin, soigné lui aussi par Laurent Stévenin, Althusser rompit petit à petit avec ce dernier : à l’automne 1964, il prit pour analyste un ancien analysé de Lacan, devenu son adversaire, René Diatkine, qui devint également l’analyste d’Hélène. Intellectuellement, il se sentit pris en tenailles par le système de contraintes qu’il s’était pourtant donné, comme il l’écrivit à Franca Madonia le 17 septembre 1966, commentant la nouvelle version de son article sur le peintre Leonardo Cremonini : « Évidemment, c’est devenu très pédagogique... Mais je crois que je ne peux pas faire autrement, en octobre 1966, après tout ce qui s’est passé cette année. Tout ce que j’écris est épluché et pris à la lettre. Servitude du rôle objectif que je suis forcé de tenir, maintenant que je l’ai joué. »
Les années soixante-dix furent d’abord celles de l’« autocritique » de Louis Althusser, commencée dès 1967. Affectés d’une « déviation théoriciste », Pour Marx et Lire Le Capital auraient interdit de penser le rapport de la politique et de la théorie. Après diverses tentatives de conceptualisation, la philosophie, définie comme « Théorie de la pratique théorique » dans Pour Marx, devient « lutte de classe dans la théorie » dans Réponse à John Lewis. Mais il ne faut pas s’y tromper : ce langage politique, aux accents beaucoup plus « maoïstes » que celui de ses premiers écrits, est entièrement surdéterminé par le réengagement définitif d’Althusser dans les rangs du PCF. Quand M.A. Macciocchi publia en 1969 la traduction française de ses Lettere dall’interno del PCI a Louis Althusser, il lui interdit de reprendre ses propres lettres ; sa « Réponse à Michel Verret* » sur Mai 1968 (La Pensée n° 145) pouvait bien être sévère à l’égard de la politique du parti, l’essentiel est qu’elle se présente comme une critique interne ; son article de 1972 sur les maîtres auxiliaires pouvait bien ·être très provocateur à l’égard des positions du parti sur l’école, l’essentiel est qu’il ait été publié dans France nouvelle, journal du PCF. Et l’immense succès de l’article de 1970 sur les appareils idéologiques d’État s’explique de la même façon. L’hégémonie diffuse de l’althussérisme au début des années 1970, contemporaine de la remise en ordre de l’Université avec l’appui du PCF, est historiquement liée à la neutralisation du potentiel subversif de la pensée du maître. Quant à ce dernier, beaucoup plus lucide, sa vision de la situation est tout sauf triomphante. Tout en continuant à assurer la préparation des exercices d’agrégation de philosophie, Louis Althusser cessa progressivement son activité d’enseignement. S’il continua, non sans scepticisme, à vouloir peser sur la politique du PCF, il ne chercha plus à organiser autour de lui un groupe de normaliens : sa conférence sur le XXIIe congrès du PCF fut ainsi prononcée, en décembre 1976, devant le cercle UEC-Philosophie de la Sorbonne. Intellectuellement, les années 1970 furent d’abord des années de désarroi, où Louis Althusser écrivit beaucoup, mais n’était guère satisfait du résultat. Le début de la décennie fut marqué par une forte crispation, incarnée par la Réponse à John Lewis, ou par le manuel de marxisme publié ·à titre posthume dans le recueil Sur la reproduction ; mais c’est également le moment où il rédigea l’un de ses plus beaux écrits : Machiavel et nous, animé par une tendance rigoureusement inverse. Dans la seconde moitié de la décennie, il chercha à élaborer une nouvelle vision de la philosophie, de plus en plus centrée sur la notion d’aléatoire, rédigeant deux manuels inaboutis en 1976 et 1977. Politiquement, il adopta une position de plus en plus critique à l’égard des thèses et des pratiques du parti : défense du concept de dictature du prolétariat lors de conférences prononcées en Espagne en 1976 ; reprise, plus nuancée, du même thème dans 22e Congrès (1977) ; conférence sur la crise du marxisme lors d’un colloque organisé ·à Venise par le journal italien Il Manifesto. Après la rupture de l’union de la gauche et l’échec électoral des élections législatives de mars 1978, il publia en avril dans Le Monde trois violents articles sur le fonctionnement interne du PCF, repris dans le volume Ce qui ne peut plus durer dans le parti communiste, et suivit de près les activités des collectifs « Pour l’Union dans les luttes ». Alors que la première moitié de la décennie fut celle de l’« autocritique », la seconde fut plutôt celle de la destruction. Et si « anti-althussérien » que soit le projet d’écriture autobiographique, il n’est, rétrospectivement, guère plus étonnant que la première autobiographie, Les faits, ait été écrite dès 1976.
En étranglant son épouse Hélène le 16 novembre 1980, Louis Althusser rompit évidemment les liens ordinaires de la communauté. Il n’en continua pas moins à écrire, notamment son autobiographie L’avenir dure longtemps, publiée après sa mort en 1992, mais aussi des textes philosophiques centrés sur le concept fascinant, mais assez énigmatique, de « matérialisme aléatoire ». Et par delà l’horreur du meurtre terminal, on ne peut qu’être frappé par la démesure constitutive de l’existence de Louis Althusser : démesure de l’homme révélée par exemple par les Lettres à Franca ; démesure du concept, animé d’une insoutenable tension entre des tendances contradictoires. Et l’on comprend pourquoi Althusser s’est secrètement identifié à Machiavel, le premier, selon lui, à avoir tenté de « penser l’impensable », le « commencement à partir de rien d’un Nouvel ·état absolument indispensable et nécessaire »... et pourtant impossible.
La réédition de ses écrits et correspondances furent le résultat du dépôt de toutes ses archives auprès de l’IMEC, par son neveu et délégataire testamentaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9962, notice ALTHUSSER Louis, Pierre par François Matheron, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 24 octobre 2022.

Par François Matheron

ŒUVRE : Montesquieu, la politique et l’histoire, Paris, PUF, 1959. — Pour Marx, Paris, Maspero, coll. Théorie, 1965, rééd. La Découverte, 1996. — Lire Le Capital (en collaboration), Paris, Maspero, coll. Théorie, 1965, rééd. PUF, coll. Quadrige, 1995. — Lénine et la philosophie, Paris, Maspero, coll. Théorie, 1969. — Philosophie et philosophie spontanée des savants (1967), Paris, Maspero, coll. Théorie, 1974. — Éléments d’autocritique, Paris, Hachette Littérature, coll. Analyse, 1974. — Positions, Paris, ·Éditions sociales, 1976. — XXIIe Congrès, Paris, Maspero, coll. Théorie, 1977. — Ce qui ne peut plus durer dans le parti communiste, Paris, Maspero, coll. Théorie, 1978. — L’avenir dure longtemps, suivi de Les faits, Paris, Stock/Imec, 1992, nlle édition augmentée Le Livre de Poche, 1994. — Journal de captivité, Paris, Stock/Imec, 1992. — Écrits sur la psychanalyse, Paris, Stock/Imec, 1993, réédition Le Livre de Poche, 1993. — Sur la philosophie, Paris, Gallimard, coll. L’infini, 1994. — Écrits philosophiques et politiques, Paris, Stock/Imec, t.1 1994, t.2 1995. — Sur la reproduction, Paris, PUF, Actuel Marx Confrontation, 1995. — Psychanalyse et sciences humaines, Paris, Stock/Imec, 1996. — Solitude de Machiavel et autres essais, Paris, PUF, Actuel Marx Confrontation, 1998. — Lettres à Francaï, Paris, Stock/Imec, 1998. — Principaux textes non repris dans les livres : « Problèmes étudiants », La nouvelle critique n° 152, 1964. — « Matérialisme historique et matérialisme dialectique », Cahiers marxistes-léninistes n° 11, 1966. — « Sur la révolution culturelle », Cahiers marxistes-léninistes n°· 13, 1966 (publié anonymement). — « Sur le travail théorique. Difficultés et ressources », La Pensée n° 132, 1967. — « À propos de l’article de M. Verret sur « Mai étudiant », La Pensée, n° 145, 1969. — « Avertissement aux lecteurs du Livre I du Capital », in K. Marx, Le Capital, Livre I, Garnier-Flammarion, 1969. — « Sur une erreur politique. Les maîtres auxiliaires, les étudiants travailleurs et l’agrégation de philosophie », France nouvelle, n° 1393-1394, juillet-août 1972. — « Histoire terminée, histoire interminable », Préface à D. Lecourt, Lyssenko. Histoire réelle d’une « science prolétarienne », Paris, Maspero, 1976.

SOURCES : Archives de Louis Althusser, Institut Mémoires de l’édition contemporaine. — Jacques Rancière, La leçon d’Althusser, Paris, Gallimard, coll. Idées, 1974. — Yann Moulier Boutang, Louis Althusser. Une biographie, t. 1, Paris, Grasset, 1992. — Notes François Boddaert.

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