KACZKA Szajldla [épouse HANDSCHUH, alias JACUBOWICZ. Pseudonyme Line]

Par Daniel Grason

Née le 13 septembre 1923 à Lodz (Pologne) ; sténodactylo ; agent de liaison des FTP ; déportée à Ravensbrück (Allemagne), puis à Mauthausen (Autriche).

Szajldla Kaczka, juive polonaise vivait 15 rue Royale à Saint-Cloud (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine). Pendant la guerre, elle était agent de liaison de Jean Debrais dit Roger, l’un des cadres des FTP intrépide et courageux. À la suite de plusieurs chutes, repérée, Szajldla Kaczka fut prise en filature.
Elle était interpellée le 14 janvier 1943 alors qu’elle entrait dans le domicile de refuge de Jean Debrais 5 boulevard Zamenhoff à Malakoff (Seine, Hauts-de-Seine), elle fut interpellée. Les policiers saisissaient dans les domiciles de Malakoff et de Saint-Cloud : des munitions de guerre et de chasse, des chargeurs de pistolets, une crosse de mitraillette et de nombreuses cartes d’état-major, des engins explosifs à mises à feu par mèches ou par dispositifs électriques et de nombreuses pièces détachées (boîtes, tubes métalliques, détonateurs, allumeurs, etc.) ainsi que des produits chimiques pour la confection d’engins, des cartouches de poudre noire, des cartouches de poudre noire, de tolamite et d’ablonite, des engins incendiaires et des produits chimiques pour la confection de ces engins. Un corps d’engin d’un type inconnu a été enlevé par les Services du Laboratoire Municipal.
Lors de son interrogatoire dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police Szajldla Kaczka a été battue très durement à de multiples reprises. Elle dut être emmenée à l’hôpital Rothschild dans le XIIe arrondissement. Livrée aux allemands qui l’interrogèrent à nouveau, puis incarcérée, elle était le 26 juillet 1943 emmenée à la gare de l’Est.
Elles étaient cinquante-huit femmes enfermées dans des wagons voyageurs aux fenêtres grillagées. Le 27 elles arrivaient à Sarrebruck, elles furent probablement enfermées sous bonne garde, dans une salle de la prison. Elles prirent la direction de Berlin, de là elles étaient dirigées sur Furstenberg où des camions les transportèrent à Ravensbrück.
Le 1er août, elles étaient immatriculées, à partir de février 1944, les déportées de la série des « 21000 » étaient placées dans un Block spécial, le Block 32, réservé aux « NN », Nacht und Nebel, ce qui signifiait condamnées à disparaître. Trente femmes de ce convoi étaient transférées en avril 1945 à Mauthausen (Autriche), Szajldla Kaczka dite Line, matricule 21680 et ses compagnes ont été libérées par la Croix-Rouge le 22 avril 1945.
La commission d’épuration de la police siégea alors que des déportés n’étaient pas encore rentrés. Concernant l’hospitalisation de Szajldla Kaczka en février 1943 à la fondation Rothschild, il était écrit : « Dans la procédure, il est mentionné que Kaczka avait dû subir des manœuvres abortives et que son était nécessiterait une intervention chirurgicale. En fait, le docteur Hertz chef de service dans cet établissement a fourni le certificat dont copie est jointe et dans lequel il conclut à un avortement criminel provoqué par les coups ».
L’un des tortionnaires, l’inspecteur principal adjoint Gaston Barrachin a été jugé en octobre 1945, condamné à mort, il fut exécuté.
Szajldla Kaczka a été homologuée combattante des Forces françaises de l’intérieur (FFI), et Déportée, internée, résistante (DIR).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188534, notice KACZKA Szajldla [épouse HANDSCHUH, alias JACUBOWICZ. Pseudonyme Line] par Daniel Grason, version mise en ligne le 11 janvier 2017, dernière modification le 25 avril 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 2309, KB 5. - Notes de Jean-Pierre Besse. – Bureau Résistance GR 16 P 315528. – Jean-Marc Berlière avec Laurent Chabrun, Les policiers français sous l’Occupation, Éd. Perrin, 2001. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004.

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