CHALLAND Henri
Par Justinien Raymond
Né et mort à Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or) 1872-3 juin 1933 ; viticulteur et industriel ; militant socialiste ; maire de Nuits.
Venu comme lui du radicalisme républicain au socialisme, H. Challand fut un compagnon et un disciple de J.-B. Bouhey. Dès sa fondation en 1894, il fut, en qualité de secrétaire-trésorier, l’animateur du groupe républicain du canton de Nuits qui prit en 1895 le nom de groupe républicain-socialiste.
En 1913, il fut élu conseiller d’arr. du canton de Nuits comme candidat socialiste SFIO. Il était délégué cantonal et président du groupe d’études économiques du canton. Pendant la guerre de 1914-1918, il se rangea dans la minorité de la Fédération socialiste de la Côte-d’Or hostile au pacifisme de Barabant. En février 1921, membre du groupe d’Entente socialiste, il travailla à la reconstitution de la Fédération socialiste SFIO de la Côte-d’Or, démantelée par le départ de Barabant. Il parvint à reconstituer une section socialiste cantonale à Nuits en février 1922.
H. Challand fut un des fondateurs de la Société coopérative de consommation de Nuits. Il y rencontra le secrétaire général de l’Union des coopératives Daudé-Bancel. Challand lui ayant exposé les difficultés qu’il avait à écouler son vin, Daudé-Bancel lui conseilla de fabriquer du jus de fruits. Ce fut l’origine de la fabrique du jus de raisin Challand qui existe encore aujourd’hui à Nuits.
Viticulteur, il se fit aussi industriel, mais l’enrichissement qu’il y trouva ne l’éloigna pas du socialisme. Au témoignage de Robert Jardinier, il déclara dans un congrès fédéral : « Je suis possédant. Et, précisément parce que je suis possédant, je demande une juste contribution de la fortune acquise aux charges fiscales » (Le Socialiste côte-d’orien, 10 juin 1933).
Élu maire de Nuits-Saint-Georges en 1925, H. Challand accomplit une grande œuvre municipale : nouvelle adduction d’eau potable, construction d’un groupe scolaire, d’un nouveau quartier sous forme de cité-jardins, d’un pavillon antituberculeux à l’ancien hôpital, d’une vaste salle des fêtes. En 1931, il fut un des artisans du succès électoral socialiste dans le canton de Nuits où Jean Bouhey battit le candidat de droite, pour le conseil général.
Personnellement, Challand refusa tous les mandats du parti pour se consacrer tout entier à la ville de Nuits.
Par Justinien Raymond
SOURCES : Le Socialiste côte-d’orien — Les Cahiers bourguignons édités à Dijon pour la Fédération socialiste SFIO de la Côte-d’Or, n° 4, 1933, par J. Bouhey.