FESNEAU Henri

Par Madeleine Rebérioux

Né le 16 juillet 1873 à Autun (Saône-et-Loire) ; mort à Couches (Saône-et-Loire) le 8 septembre 1949 ; sculpteur sur bois ; libre penseur ; socialiste, puis communiste.

Autun où naquit Henri Fesneau possédait plusieurs usines d’ébénisterie. Fils d’un ouvrier sculpteur, Henri Fesneau continua le métier de son père. Les contacts étaient fréquents avec le faubourg Saint-Antoine à Paris, et l’influence libre penseuse, ouvriériste, un peu anarchisante du POSR s’implanta de bonne heure et pour différentes raisons à Autun. Fesneau militait depuis environ 1900 dans le « groupe d’études sociales autunois » qui possédait une belle bibliothèque, d’inspiration générale assez libertaire.

Le groupe adhéra à la fédération SFIO en juin 1906 seulement et sa vie fut toujours assez mouvementée : il déclina rapidement à partir de 1910-1911 pour se repeupler de nouveaux camarades en 1919-1920. Propagandiste infatigable, Fesneau parcourait le Morvan à bicyclette depuis août 1906, comme membre de la commission de propagande de la fédération. Candidat aux élections législatives à Autun I en 1910, il obtint 1 790 voix. En 1913, il se présenta au conseil général dans le canton d’Épinac et obtint au premier tour 709 voix. Aux élections d’avril 1914, présenté à nouveau par le comité fédéral, il ne déposa pas sa candidature en temps voulu (était-ce volontaire ?) et publia, sur le conseil de Claude Forest, mais sans l’accord du comité fédéral, une affiche appelant à voter pour le candidat radical. Il avait été en 1912 délégué au congrès de Lyon de la SFIO.

La spontanéité de son sens révolutionnaire, son peu de souci des doctrines, sa formation ou plutôt son imprégnation allemaniste ressortent assez bien de cet appel « aux socialistes » de Bussy coupables de « blanchir chaque année » et d’abandonner « la route tracée par nos braves ancêtres ». Il nous faut, concluait-il, « ne plus payer d’impôts (ce qui est assez logique) ; l’expropriation des grands monopoles et industries qui rapportent aux exploiteurs plus que nous rapporte la pomme de terre et le sarrasin ; une petite pension à cinquante ans, prélevée sur la part que gaspillent les parasites ; pas de guerre avec nos frères de misère, Russes, Japonais, Allemands ou autres ». Ajoutons qu’en 1912 encore, le préfet rangeait Fesneau parmi les anarchistes à signaler dans le département.

En 1920, comme la très grande majorité du groupe autunois (71 voix contre 11), Fesneau opta pour la Troisième Internationale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article113208, notice FESNEAU Henri par Madeleine Rebérioux, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 15 janvier 2022.

Par Madeleine Rebérioux

SOURCES : Arch. Dép. Saône-et-Loire, dossier « Affiches » et 41 M 6. — Lettre de M. Frétiaux, instituteur à Autun de 1920 à 1923 et ami personnel de Fesneau. — Le Socialiste de Saône-et-Loire.

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