LAYRE Emmanuel, Auguste

Par Jean-Michel Gaillard

Né le 26 septembre 1889 à La Grand-Combe (Gard) ; ouvrier métallurgiste puis mineur ; syndicaliste CGT puis CGTU ; militant communiste du Gard.

Emmanuel Layre en 1937

Emmanuel Layre était l’enfant naturel d’Irma, Eugénie, Louise Layre, couturière, native de la Grand-Combe. Ouvrier aux forges, il se maria le 2 décembre 1911 avec Ernestine, Antoinette Arizio, fille de chaudronnier, à Alès, où ils habitèrent.

Secrétaire depuis 1916 du syndicat CGT de l’usine de Tamaris-la-Royale (Alès) qu’il avait reconstitué, Emmanuel Layre avait obtenu à la tête de son syndicat des augmentations appréciables pour les ouvriers sous forme de primes et d’allocations de cherté de vie. Il fut muté à Bayonne en septembre 1917 par mesure disciplinaire, ce qui provoqua une grève massive de 2 000 métallurgistes du 26 au 29 septembre pour obtenir sa réintégration. Malgré son échec, cette grève témoignait du mécontentement de la classe ouvrière gardoise à cette époque. Revenu dans la région après la guerre et ayant opté pour la CGTU, il devint mineur à Saint-Martin-de-Valgalgues (Gard). De là, il organisa la propagande dans la région en faveur de la CGTU et fut notamment à l’origine de la fondation du syndicat des mineurs unitaires de Saint-Jean-de-Valériscle le 30 juillet 1922 et du syndicat des métallurgistes unitaires d’Alès créé le 1er octobre 1922. L’année suivante, il devait accéder au poste de secrétaire de la section syndicale unitaire des mineurs de Saint-Martin-de-Valgalgues, poste qu’il devait occuper de nombreuses années. Élu délégué mineur peu après, il écrivit dès la fondation du journal en juillet 1931 dans La Tribune des Mineurs du Gard, organe mensuel du syndicat régional unitaire des mineurs du Gard. C’est là, qu’en mars 1932, il fit un rapport sur son accident du puits de Saint-Martin survenu le 23 février 1932 : en tant que délégué mineur, il y dénonça vigoureusement le peu de cas que faisaient les Compagnies de l’action des délégués mineurs puisqu’il avait signalé le 12 février 1932 une zone d’insécurité, là même où il devait avoir son accident. Il était alors secrétaire de la cellule communiste des mineurs de Saint-Martin-de-Valgalgues qui comptait vingt-huit membres. En octobre 1937, il fut candidat aux élections des conseillers d’arrondissements pour le canton d’Alzon.

Fervent partisan de l’unité syndicale, Emmanuel Layre en fut un des initiateurs dans le Gard. C’est lui en effet qui mena avec Louis Chapon les négociations avec le syndicat des mineurs CGT de Saint-Martin-de-Valgalgues dirigé par Casimir Pardini, négociations qui devaient aboutir dès le 19 août 1934 à la création d’un syndicat unique regroupant 300 membres et dont il devint secrétaire. Spécialisé dans les questions juridiques, Emmanuel Layre s’occupait aussi de la permanence juridique du syndicat pour les mineurs accidentés et devait être porté au poste de secrétaire juridique des Fédérations régionales et nationales du Sous-sol. C’est pourquoi, aussi bien dans Le Paria de la Mine, organe du syndicat des mineurs CGT de Saint-Martin-de-Valgalgues que dans La Tribune des Mineurs du Gard, on trouvait régulièrement ses articles sur les aspects juridiques des accidents du travail et les droits des travailleurs. Militant fort actif et fort connu, il était en général l’un des rapporteurs les plus en vue des congrès. Ainsi en fut-il du congrès national des mineurs tenu à Alès les 30-31 mars et 1er-2 avril 1938, au cours duquel il parla des caisses de secours, des accidents du travail, des allocations familiales et des maladies professionnelles. Il en fut de même, le 26 mars 1939, au dernier congrès avant la guerre de l’Union locale des syndicats ouvriers d’Alès, union dont il était secrétaire juridique. Il devait être déchu de son poste de délégué mineur fin 1939.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article116581, notice LAYRE Emmanuel, Auguste par Jean-Michel Gaillard, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 5 octobre 2022.

Par Jean-Michel Gaillard

Emmanuel Layre en 1937

SOURCES : Arch. Dép. Gard, 6 M 2044, 14 M 973, 14 M 982. — La Tribune des Mineurs du Gard. — Le Cri d’Alès. — Le Cri du Gard, 9 octobre 1937 [photographie]. — R. Bourderon et R. Huard, La Révolution russe vue du Gard, Université nouvelle de Nîmes, 1967. — État civil de la Grand-Combe, 1889, Naissances, Acte n°339 ; État civil d’Alès, 1911, Mariages, Acte n°216 (Filae). — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.

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