MAULAVÉ Auguste, Émile

Par Jacques Cousin, Jacques Omnès

Né le 15 février 1895 à Ernée (Mayenne), mort le 15 juin 1944 à Larchamp (Mayenne) ; instituteur ; militant du Syndicat des membres de l’enseignement laïque, puis du SNI de 1932 à 1938.

Fils d’un bourrelier, Auguste Maulavé sortit de l’École normale d’instituteurs de Laval (Mayenne) en 1917 avec son brevet élémentaire. Très impliqué dans les milieux laïques et humanitaires locaux, il exerça toute sa carrière à Ernée, sa ville natale. Il y fut notamment à l’initiative de la création d’une section de la Ligue des droits de l’homme. Lors de la réunion de constitution, sous la présidence de Camille Lhuissier, le 20 novembre 1927, il recueillit une trentaine d’adhésions sur une centaine de présents et fut nommé secrétaire de la section locale.

Auguste Maulavé était, en 1932, secrétaire de la section socialiste SFIO. Il fut confirmé dans ses fonctions au début de 1939. On peut supposer qu’il continua à les exercer entre ces deux dates.

Il adhéra dès 1927 au Syndicat des membres de l’enseignement laïque et milita pour l’unité syndicale dès 1930, dénonçant dans le numéro de janvier de L’Émancipation la lutte des tendances au sein de la CGTU. Il opta pour la section mayennaise du Syndicat national (CGT) entre 1931 et 1932. Lors de l’assemblée générale du personnel enseignant réunie le 10 mars 1932, il fut nommé pour représenter le SN au comité mixte de Front unique créé ce même jour dans le but de coordonner les actions du syndicat de l’enseignement et de la section mayennaise du SN. Le 14 mai 1932, il fut appelé à compléter la commission administrative. À la CA du 24 mai 1934, il fut désigné comme délégué du SN à l’union départementale de la CGT en compagnie d’Auguste Beuneux.

Auguste Maulavé milita activement pour l’unité syndicale et pour un bloc uni de toutes les gauches rassemblées sur un programme bien défini, seul capable, selon lui, de prendre le pouvoir. Il écrivit régulièrement des articles sur ce sujet dans L‘Amical, la revue mensuelle du SN où il fustigeait, entre autres, la poignée de mandarins (cégétistes) solidement vissés à leur sinécure. Il acceptait l’idée que certains camarades désirent se concerter. « Ces fractions se forment fatalement dans toutes les organisations qui connaissent une certaine vitalité ». Afin de préparer l’assemblée générale de fusion, une commission mixte composée de deux délégations de 10 membres chacune fut réunie le 24 octobre et le 21 novembre 1935. Maulavé assista à la seconde au titre du SN. Les participants y discutèrent âprement des statuts du futur syndicat unifié et notamment de l’organisation ou non des tendances au sein de la structure. L’assemblée générale de fusion elle-même se déroula le 5 décembre 1935. Après adoption des statuts et désignation des délégués au congrès national de fusion, on procéda à l’élection de la commission administrative comprenant 10 ex-confédérés, parmi lesquels Maulavé, et 6 ex-unitaires.

Dans un article publié par La Voix Syndicale d’avril 1937, il répondit à René Sauleau, secrétaire de la section syndicale, qui avait écrit dans le bulletin de mars que les salaires des instituteurs avaient été « sacrifiés » par le Front populaire et que les syndicats avaient « abandonné le syndicalisme de lutte pour une collaboration un peu trop étroite ». Maulavé estimait au contraire que « les responsables du syndicalisme avaient agi au mieux de nos intérêts ». Il les félicitait de « leur compréhension, de leur bonne volonté envers le gouvernement Blum ». Enfin, il refusait de donner « aux aboyeurs de la réaction et du fascisme la satisfaction de tomber dans leur piège par trop grossier ». Au mois de janvier 1938, à la suite d’un changement de statuts proposé par Henri Micard, chaque canton eut à élire son propre représentant à la CA. Maulavé ne demanda pas le renouvellement de son mandat. Lorsque le renversement de tendance s’opéra à l’assemblée générale du 30 juin 1938, en faveur des partisans de la direction nationale, il publia le mois suivant dans La Voix Syndicale « de simples réflexions » contre les luttes de tendances qui détruisaient l’atmosphère fraternelle et écartaient les syndiqués de l’organisation.

Auguste Maulavé fut tué le 15 juin 1944 au cours d’un bombardement à Larchamp. Son acte de décès stipule qu’il est « mort pour la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article121160, notice MAULAVÉ Auguste, Émile par Jacques Cousin, Jacques Omnès, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 26 avril 2021.

Par Jacques Cousin, Jacques Omnès

SOURCES : Arch. dép. Mayenne, Fonds de la section départementale du SNI-PEGC, L’Amical, L’Émancipation, La Voix Syndicale - Les Nouvelles mayennaises, 19 février 1939 et 8 octobre 1944. — L’Oribus, n° 31, « Ernée, des usines et des hommes » - DBMOF, 1914-1939, notice par J. Omnès.

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