MÉTRAL Henri, Alexandre

Par R. Pierre

Né le 6 juin 1875 à Chanos-Curson (Drôme), mort le 15 mai 1955 à Tersanne (Drôme) ; ouvrier-tuilier, ouvrier en chaussures, cafetier ; militant syndicaliste, socialiste puis communiste.

Henri Métral était, au début du siècle, secrétaire général de la chambre syndicale fédérée des mouleurs en métaux reconstituée à Romans le 9 juin 1901. Il s’embaucha par la suite dans une tuilerie où il créa avec ses camarades un syndicat dont il fut secrétaire et qui fit appliquer la loi sur la journée de dix heures. Membre de l’Alliance républicaine socialiste (guesdiste) de Romans dès 1901, Henri Métral fit partie du comité électoral lorsque pour la première fois, le 17 mai 1903, les socialistes présentèrent aux élections cantonales un candidat, Priez, contre l’industriel Figuet.

Quittant vers 1906 Romans pour Valence où il exerça le métier d’ouvrier en chaussures, Métral devint, le 18 janvier 1907, secrétaire du syndicat des Cuirs et Peaux qu’il représenta en 1908 au congrès de la CGT à Marseille. Il fut cette même année candidat sur la liste socialiste aux élections municipales. Mais, licencié peu de temps après à la suite d’une grève, il dut quitter Valence pour Grenoble devint en 1909 secrétaire du syndicat des Cuirs et Peaux. Il fut candidat à Romans l’année suivante sur la liste socialiste dirigée par Jules Nadi. Cependant il était acquis au syndicalisme révolutionnaire ; correspondant à Romans de la Bataille syndicaliste, il fut porté en 1912 à la direction de la Bourse du Travail, ce qui facilita un rapprochement avec la Bourse de Valence (voir André Saillant) et la constitution de l’Union interdépartementale des syndicats Drôme-Ardèche.

Métral fut mobilisé en août 1914 pour toute la durée de la guerre ; revenu à Romans à la démobilisation, il milita à la section socialiste en faveur de l’adhésion à la IIIe Internationale et passa au Parti communiste. Installé à Tersanne dans le nord de la Drôme, il se qualifiait d’agriculteur-tuilier lorsqu’en 1924 il fut candidat aux élections législatives sur la liste du Bloc ouvrier et paysan. Il fut par la suite le porte-drapeau du Parti communiste à toutes les élections cantonales et entra en 1935 au conseil municipal de Tersanne ; il tenait dans cette ville un café-restaurant, avec « transports automobiles dans toutes directions ». Dans une région rurale où s’exerçait fortement l’influence socialiste, ce vieux militant ouvrier de type original contribua à constituer un petit foyer communiste paysan rayonnant sur quelques communes voisines, Hauterives, Lens-Lestang, où il obtint en 1937 la majorité des voix lors de l’élection du conseiller général.

Agé de plus de soixante-dix ans, fidèle à son passé, il soutenait encore, en septembre 1945, la candidature, dans le canton du Grand-Serre, de son ami Louis Cuzin, maire communiste de Lens-Lestang.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article121944, notice MÉTRAL Henri, Alexandre par R. Pierre, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par R. Pierre

SOURCES : Arch. Dép. Drôme, 80 M 4, 13 M 265 bis et 341, M 87, 3 M. — Le Réveil romanais, 1901-1903. — Le Prolétaire, le Journal de Valence, 30 décembre 1908. — La Voix populaire, 1936-1937 et 22 septembre 1945. — R. Pierre, Les Origines du syndicalisme et du socialisme dans la Drôme, Éd. sociales, 1973, pp. 117, 187.

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