PAYA Prosper, Albert

Fils d’un cultivateur, ancien élève de l’École normale d’instituteurs de Privas, Prosper Paya, qui était membre de la section ardéchoise du syndicat de l’enseignement (CGTU), distribua à ses élèves des tracts édités par la Fédération unitaire de l’Enseignement à l’occasion du cinquantenaire de l’école laïque et de Jules Ferry. Déclarant que ces tracts portaient « atteinte à la liberté de conscience » et incitaient « à la lutte de classes », le conseil municipal d’Uzer, sur proposition du maire, prit le 27 juin 1931 une délibération demandant des sanctions contre Paya. Le ministre de l’Instruction publique prononça le déplacement d’office de l’instituteur qui fut muté à Largentière. L’affaire prit valeur de symbole et fit beaucoup de bruit dans tout le département. Le syndicat mit le poste d’Uzer en quarantaine, les conseillers départementaux démissionnèrent et à la réélection, on présenta Paya, triomphalement plébiscité ; un grand meeting unitaire de protestation rassembla plusieurs centaines d’auditeurs à Uzer, ce qui amena le général Mangin à prendre un arrêté municipal interdisant les rassemblements de plus de quatre personnes sur le territoire de la commune.

Paya devint le 8 octobre 1932 secrétaire de la section socialiste de Largentière.