PORTE Louis, Célestin, Eugène, Marcel [pseudonymes dans la résistance : Kléber, Aristide, Morel, Jourdan]

Par Antoine Olivesi

Né le 31 janvier 1909 à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône), mort le 29 décembre 2000 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) ; ouvrier poudrier ; militant syndicaliste ; conseiller municipal puis maire communiste de Saint-Chamas ; conseiller général du canton d’Istres ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP), Commissaire Technique Inter A, lieutenant-colonel.

Fils d’un ouvrier à la Poudrerie nationale de Saint-Chamas, Louis Porte était l’aîné de huit enfants d’un second lit. La famille vivait également des ressources procurées par un petit jardin. Il obtint son Certificat d’études puis commença à travailler à l’âge de douze ans, comme agriculteur, et ensuite comme ouvrier poudrier qualifié à partir de 1927. L’influence laïque de son père, radical-socialiste, puis électeur de Félix Gouin*, fut plus marquante que l’éducation catholique maternelle. Autodidacte, Louis Porte lut beaucoup et fut particulièrement imprégné par les œuvres de Jaurès.

Militant à la CGTU dès 1927, il collectait les timbres à la Poudrerie de Saint-Chamas. Il devint par la suite trésorier puis secrétaire général du syndicat CGT réunifié des poudriers. Membre des Jeunesses communistes à partir de 1927 également, il adhéra au Parti communiste en février 1934, parrainé par ses camarades Louis Cote et Denis Moutet, devint membre du bureau politique de la cellule puis de la section communiste de Saint-Chamas.

Aux élections municipales de 1935, il fut élu conseiller sur la liste de Front commun dirigée par Marceau Gautier* socialiste SFIO mais membre de la CGTU et partisan d’une politique d’union de la gauche.

Louis Porte fut parfois sanctionné pour ses activités politiques et syndicales (trente jours de mise à pied, par exemple, à la suite d’une grève) et participa aux mouvements à l’époque du Front populaire. Certains conflits sociaux entraînèrent des heurts avec les gardes mobiles. Il participa à la grève du 30 novembre 1938 à la Poudrerie nationale, grève des bras croisés, les services de sécurité étant, cependant, assurés.

Mobilisé en 1939 dans la marine, il fut ensuite affecté dans l’infanterie à Nice. Il fut déchu de son mandat de conseiller municipal par décret du 25 janvier 1940. Après la défaite, il passa dans l’action clandestine avec Pierre Doize*, dans le secteur Miramas-Saint-Chamas. Rapidement devenu suspect, il évita l’arrestation et, grâce à Mathilde Péri, rejoignit les FFI du Massif central, d’abord à Ussel (Corrèze), puis dans la Haute-Vienne et le Puy-de-Dôme en 1943-1944. Il participa à plusieurs actions militaires sous les pseudonymes de Kléber, Aristide, Morel, Jourdan et fut nommé, en mars 1944, commandant inter-régional de la 12e région militaire, affecté à l’état-major FTPF.
En juin 1944, il intègre le trio de direction du Comité militaire interrégion A (CMIR), en tant que Commissaire Technique (CT), aux côtés de de François Cuissard dit Grenier, Commissaire aux opérations (CO), Jean Sicard, alias Fournier, Commissaire aux effectifs (CE). En tant que commissaire technique, Porte succède à un dénommé Berger. Il a le grade de lieutenant-colonel FTP.

Après la Libération, il fut intégré en qualité de lieutenant de réserve dans l’armée française, décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze, et de combattant volontaire de la Résistance.

Il reprit en novembre 1945 son emploi à la poudrerie de Saint-Chamas qu’il occupa jusqu’à l’âge de la retraite en 1964. Il reprit également ses activités syndicales et politiques. Membre du comité national fédéral des Travailleurs de l’État, il demeura secrétaire général du syndicat CGT local, à Saint-Chamas, qui regroupait environ 800 adhérents. Réélu conseiller municipal en 1945, il devint maire de Saint-Chamas le 15 mars 1959 et fut réélu en 1965 et en 1971. Il n’était plus maire en 1977. Porte fut également élu conseiller général communiste du canton d’Istres en mars 1964 et réélu en mars 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127013, notice PORTE Louis, Célestin, Eugène, Marcel [pseudonymes dans la résistance : Kléber, Aristide, Morel, Jourdan] par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 4 février 2020.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 486690. Dossier Louis Porte (nc) .— Arch. Dép. Bouches-du-Rhône V M2/290. — Rouge-Midi, avril-mai 1935 et 1945. — A. Odru, Maquis de Corrèze, op. cit [Iconographie]. — Archives privées Roger Champrobert. Rapports internes aux FTP sur l’agent de liaison Monique, août-septembre 1944 .— Attestation de Louis Porte, ex lieutenant colonel des FFI, membre de la CT Inter Régional A, et R 6 (Auvergne), faite le 23 juin 1946 pour Alphonse Rozier (archives Alphonse Rozier, Clermont-Ferrand) .— Entretien avec Louis Porte.

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