ROUSSEAU Robert, Lucien

Par Thérèse Burel

Né le 19 juillet 1912 à Josnes (Loir-et-Cher), mort le 28 février 1988 à Blois (Loir-et-Cher) ; instituteur, puis professeur ; militant syndicaliste CGTU, SNI, CGT puis SNES ; secrétaire du Front populaire et du comité « Paix et Liberté » de Blois.

Fils d’un meunier devenu ouvrier agricole et d’une couturière, parents de trois enfants, Robert Rousseau reçut les premiers sacrements catholiques. Élève de l’EPS d’Onzain (Loir-et-Cher), il fut reçu au concours d’entrée à l’École normale d’instituteurs. Détaché de toutes les idées religieuses, il fut nommé à Blois en octobre 1931 et, sauf l’interruption de son service militaire, en 1933-1934 comme élève-officier de réserve à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), y resta jusqu’à la déclaration de guerre.

Robert Rousseau adhéra d’abord à la Ligue internationale des combattants de la paix, à l’instigation du secrétaire local Schaeffer, puis, en 1935, au mouvement Amsterdam-Pleyel et fut secrétaire du comité « Paix et Liberté » jusqu’à la guerre. Animateur et organisateur de ce mouvement à Blois, il participa aussi à la fondation de comités « Paix et Liberté » dans différentes communes de Loir-et-Cher. En mai 1937, il estimait les adhérents au nombre de 400. Il édita un bulletin ronéoté jusqu’à la déclaration de guerre. Secrétaire du Front populaire et secrétaire de « Paix et Liberté », il participa à l’organisation, en 1936-1938, de réunions et meetings à Blois et à Seur. Il faisait aussi partie des Amis de l’Union soviétique.

Aux élections législatives de 1936, il vota pour le candidat communiste au premier tour puis pour le radical-socialiste, candidat du Front populaire.

Ayant adhéré à la CGTU, à la Fédération de l’Enseignement, animée par Marcel Bisault, membre du conseil syndical de la section, il fut secrétaire du groupe des jeunes où il était partisan des positions de la confédération contre celles de la fédération (tendance École émancipée). Il participa à l’aide aux ouvriers en grève en 1936 et fut membre de la commission exécutive (ou bureau) de l’UL-CGT à partir de 1937 et jusqu’à la guerre. Le 15 mai 1938, au congrès de l’Union locale des syndicats de Blois, il présenta le rapport sur la CGT et le Rassemblement populaire. Gréviste le 30 novembre 1938, il fut sanctionné d’une retenue de huit jours de salaire.

Il était alors membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs, chargé des affaires corporatives propres aux jeunes. Il fut membre du conseil syndical réunifié jusqu’aux élections du printemps-été 1939. Il fut à l’origine de la constitution d’un comité local du 150e anniversaire de la Révolution française et en fut nommé secrétaire. Hostile aux thèses pacifistes de la direction du SNI, il fut un des animateurs des signataires des motions d’opposition présentées aux congrès du SNI en 1938 et e, 1939.

Mobilisé comme lieutenant d’infanterie, Robert Rousseau fut fait prisonnier en juin 1940. En captivité en Allemagne (Oflag XB puis oflag de représailles à Lübeck), il fit des études supérieures de lettres et d’histoire. A son retour en mai 1945, il fut instituteur à Sambin, puis à Chitenay jusqu’en 1957. En 1953-1954, il avait obtenu une délégation rectorale d’histoire au lycée Henri IV à Paris. Licencié d’histoire, il fut intégré comme professeur certifié au collège, puis au lycée d’Onzaine (Loir-et-Cher) où il exerça de 1957 à 1968, date de sa retraite.

Il se maria religieusement le 31 juillet 1945 à Josnes avec une institutrice. Leurs enfants ne reçurent pas de sacrements religieux.

Depuis la Libération, il faisait partie du bureau du SNI de Loir-et-Cher et y soutenait les thèses de la CGT. Il fut délégué du personnel jusqu’en 1957 puis appartint au Syndicat national de l’enseignement secondaire et fut secrétaire de la section syndicale (S1) de son établissement.
A partir de 1945, il fut membre du comité directeur des Anciens combattants et prisonniers de guerre de Loir-et-Cher.

Il participa aux recherches sur les militants du département pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article129924, notice ROUSSEAU Robert, Lucien par Thérèse Burel, version mise en ligne le 12 avril 2014, dernière modification le 27 mars 2021.

Par Thérèse Burel

SOURCES : Arch. Dép. Loir-et-Cher, fonds de la BT de Blois. — Le Progrès de Loir-et-Cher. — Notes de Robert Rousseau. — Renseignements fournis à Jacques Girault à la fin des années 1970.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable