TUTIN Émile, Alphonse, Amédée

Par Jean Gaumont

Né le 20 février 1861 à Verneuil-sur-Serre (Aisne), mort au Pizou (Dordogne), le 14 juillet 1948 ; ouvrier dessinateur ; mutualiste ; coopérateur.

Après avoir obtenu le certificat d’études primaires, Tutin travailla avec son père qui était charron, mais ambitionnait pour son fils la carrière militaire. Engagé volontaire au 3e régiment du génie, il en sortit avec le grade de sergent-fourrier en 1885. Il rejoignit alors sa famille à Courbevoie et exerça successivement plusieurs métiers : charron, menuisier, maçon, commis d’architecte avant de devenir auxiliaire des Ponts et Chaussées, puis surveillant de travaux. S’instruisant entre-temps aux cours du soir, il devint lui-même professeur aux cours professionnels de l’Association philotechnique de Courbevoie.

Comme son père, Émile Tutin devint vite un coopérateur actif à la même Société que lui, en 1885, « La Confiance » de Courbevoie dont il fut administrateur, avec les fonctions de secrétaire et de président jusqu’en 1891. Dès son entrée à « La Confiance », il obtint de cette Société qu’elle adhérât au 1er congrès coopératif convoqué en juillet 1885 à Paris par De Boyve*. En 1887, il accéda au secrétariat du premier Magasin de Gros jusqu’à la liquidation, en 1895, de cet organisme, prématurément créé. Membre élu suppléant du comité central de la jeune Union coopérative par le congrès de Paris en 1889, il en devint titulaire en 1900. Ayant délaissé Courbevoie pour Suresnes en 1891, Tutin y fut aussitôt membre de « L’Abeille suresnoise », vieille société fondée en 1868 par Frédéric Clavel*. Après avoir occupé de nouveaux emplois dans l’industrie, Tutin était devenu archiviste chez le constructeur Donnet. À l’Union coopérative, il se trouvait chargé d’établir les statistiques et le répertoire des coopératives françaises que publiait l’Almanach de l’Union. Secrétaire adjoint avec Soria*, il se vit confier diverses fonctions.

Après la réalisation de l’unité coopérative (Tours, décembre 1912) dont il avait toujours été un fervent partisan, il fut élu membre du premier conseil central de la nouvelle Fédération nationale (FNCC), réélu en 1913 au congrès de Reims. Une réorganisation de la FNCC en 1920 l’amena à quitter ce poste pour occuper celui de membre de la Commission de surveillance des organismes coopératifs centraux, Fédération et Magasin de Gros, puis Banque des Coopératives à partir de 1922. Il occupa ce siège jusqu’en 1935, année de la réorganisation générale du mouvement coopératif français. Il fut membre de l’Association philotechnique de Courbevoie depuis 1886 et de celle de Puteaux depuis 1920 jusqu’à sa retraite professionnelle en 1928.

Retiré au Pizou, en Dordogne, il y mourut à l’âge de quatre-vingt-sept ans. « Une belle et noble vie, écrivit J. Gaumont (Coopérateur de France, 10 février 1962), tout entière vouée au bien social, sans fanfare, modestement, silencieusement. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133306, notice TUTIN Émile, Alphonse, Amédée par Jean Gaumont, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 13 septembre 2012.

Par Jean Gaumont

SOURCES : Renseignements autobiographiques. — Jean Gaumont, Histoire de la coopération, op. cit., t. II, livres IX à XII.

ICONOGRAPHIE : Almanach de la Coopération française, 1897, p. 93.

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