Par Alain Dalançon
Né le 16 décembre 1906 à Cernoy [Cernay]-en-Berry (Loiret), mort le 17 mai 1994 à Nice (Alpes-Maritimes) ; répétiteur, professeur adjoint puis AE ; militant socialiste ; militant syndicaliste de la FGE et de la CGT, du SNES et de la FEN.
Son père, Armand Waïss, docteur en médecine, avait signé la pétition contre les irrégularités du procès de Dreyfus, parue dans L’Aurore le 29 janvier 1898, alors qu’il était encore étudiant ; sa mère, Rose Brousse, était sans profession.
Jean Waïss était maître d’internat quand il épousa le 16 juillet 1928 à Châtellerault (Vienne) Denise Jaeck, femme de service.
Répétiteur au collège Jules-Ferry à Coulommiers (Seine-et-Marne) dans les années 1930, il militait au Parti socialiste SFIO, était le secrétaire de la section de cette ville en 1936, et fut un animateur du Rassemblement populaire et de l’unité d’action antifasciste dès 1934. Militant du Syndicat des répétiteurs et professeurs adjoints et de la Fédération générale de l’enseignement, il fut élu en mai 1938 secrétaire général de l’union locale CGT de Coulommiers. Divorcé, il se remaria dans cette ville le 5 septembre 1935 avec Renée, Marthe Bertier, sans profession, fille d’un libraire, ancien combattant, officier de la Légion d’honneur
Devenu professeur adjoint en 1938, il fut muté en octobre 1944 du collège de Carpentras (Vaucluse) à Avignon (Vaucluse), où il divorça de sa seconde épouse en janvier 1945 et se remaria au mois d’août suivant avec Jeanne Biscarlet, dont il divorça en mars 1953 à Nice.
Après la Libération, Jean Waïss militait au Syndicat national de l’enseignement secondaire et participait aux congrès nationaux. À celui de 1947, il intervint en faveur de la grève des examens pour obtenir le reclassement des enseignants, critiquant véhémentement les 56 milliards engloutis dans le budget de la guerre.
Militant « autonome » à partir de 1948, il était secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale du Vaucluse en 1949 et résidait 9, rue de la République à Avignon.
Aux élections à la commission administrative nationale du SNES en mai-juin 1949, il battit de 17 voix seulement le militant communiste cégétiste Marcel Bonin pour le secrétariat de la catégorie des adjoints d’enseignement-PA. Il fut alors muté AE à Paris aux lycées Turgot et Jean-Baptiste Say puis Voltaire, pour pouvoir s’occuper de sa nouvelle fonction. Les « cégétistes » menèrent une campagne d’explication, fondée sur la popularité de Bonin et les résultats qu’il avait obtenus ; une pétition demanda son retour. L’année suivante, Bonin fut réélu en présentant une liste d’union composée de deux « cégétistes », un « autonome », mais sans partisan de la CGT-FO, à la différence de la liste concurrente de Waiss. Ce dernier n’en fut pas moins élu membre de la CA du SNES sur la liste « A » en 1950 et 1951 et suppléant en 1952.
Il avait obtenu sa mutation comme AE à Nice (Alpes-Maritimes) à la rentrée 1950.
Par Alain Dalançon
SOURCES : Arch. Nat. F7/13028. — Arch. IRHSES. — Arch. Mun. Avignon (Florence Patras). — État civil, Cernay-en-Berry, Coulommiers, Châtellerault. — L’Aurore du 29/01/1898. — Le Populaire du 14/06/1936 et du 18/05/1938. — Notice non signée du DBMOF, dont renseignement communiqué par son fils, Guy Waïss.