WALLISER Joseph, André (écrit parfois par erreur VALLIZERE Joseph)

Par Léon Strauss

Né le 20 juillet 1895 à Issenheim (Haute–Alsace annexée), mort le 23 avril 1966 à Mulhouse (Haut-Rhin) ; mineur ; militant syndicaliste CGT, puis CGTU, puis CGT réunifiée, puis FO, militant communiste de 1921 à 1939, puis socialiste de 1939 à sa mort ; secrétaire du syndicat des mineurs du Haut-Rhin CGT de 1920 à 1922, CGTU de 1922 à 1936, secrétaire de l’Union des personnels des Services publics du Haut-Rhin et secrétaire adjoint de l’UD CGT de 1936 à 1939 ; secrétaire général de l’UD CGT de 1944 à 1947, puis de l’UD CGT-FO de 1948 à 1954 , membre du Conseil économique et social ; conseiller municipal communiste de Mulhouse de 1935 à 1936, conseiller municipal socialiste de Mulhouse de 1945 à 1947. 

Joseph Walliser
Joseph Walliser

Fils d’Ernest Walliser, ouvrier de fabrique, et de Marie née Furtstenberger, aîné d’une famille catholique de neuf enfants, Joseph Walliser travailla d’abord comme mineur dans le bassin potassique puis se consacra à l’action syndicale.

Secrétaire du syndicat CGT des mineurs du Haut-Rhin en 1920, il adhéra au Parti communiste après le congrès de Tours. Très réticent à rompre l’unité syndicale en janvier 1922 et attaqué en conséquence par les communistes de Moselle, il fit adopter par l’Union locale de Mulhouse le 3 janvier le bloquage du transfert des cotisations à la CGT et à la CGTR en attendant la réunification. Après la scission, de 1922 à 1936, il fut secrétaire du syndicat CGTU des mineurs et secrétaire de l’Union locale CGTU de Mulhouse ainsi que de l’Union départementale CGTU du Haut-Rhin. En 1925, il participa activement à la campagne contre la guerre du Maroc. En janvier 1926, alors que la CGT le rendait responsable de l’échec des négociations sur les salaires avec la direction des mines domaniales de potasse d’Alsace, il accusa la CGT de servir « d’étrier à la direction ». Le 19 septembre 1927, après l’exécution de Sacco et Vanzetti, il accusa la délégation de l‘American Legion venue à Paris de venir occuper la France pour obtenir le paiement des dettes françaises à l’égard des Etats-Unis. Le 1er août 1931, il prit la parole devant le monument aux morts contre la guerre impérialiste.

Candidat aux cantonales en 1925 à Mulhouse-Nord, il obtint 605 voix et se désista pour le SFIO Muller-Moeglin. Candidat communiste à Mulhouse aux élections législatives des 1er et 8 mai 1932, il recueillit au premier tour 3 035 voix sur 28 857 inscrits et 24 086 votants. Il se maintint au second tour et obtint 1 717 voix. Tête de liste communiste au premier tour, il fut élu conseiller municipal de Mulhouse en 1935 au second tour sur la liste du « Bloc populaire » du maire socialiste Wicky, mais son mandat fut annulé l’année suivante. Délégué au congrès national de la CGTU en 1935 puis à celui de la CGT en 1936, ainsi qu’au congrès de fusion de la Fédération nationale des Travailleurs du Sous-Sol (Albi, 27-29 février 1936, le congrès d’unification départemental (Mulhouse, 11-12 janvier 1936) fit de lui le secrétaire permanent de l’Union des personnels des services publics et de santé du Haut-Rhin et trésorier adjoint puis secrétaire adjoint de l’Union départementale unifiée.

Le 13 juin 1936, au meeting de la Maison du Peuple à Mulhouse, il adjura les travailleurs à reprendre le travail là où un accord avait pu être signé pour ne pas donner au patronat le prétexte de rompre leur parole. Militant de la Fédération régionale des Libres-Penseurs d’Alsace et de Lorraine, il était en 1939, gérant de son organe Der Freie Gedanke.

Il rompit avec le Parti communiste après le Pacte germano-soviétique et adhéra au Parti socialiste. Il fut de janvier à avril 1940 gérant de L’Ouvrier libre- Der Freie Arbeiter, organe de l’Union départementale des syndicats confédérés du Haut-Rhin. Réfugié à Béziers durant l’Occupation, il revint à Mulhouse à la Libération, signa le communiqué annonçant la reprise d’activité de l’Union des syndicats confédérés de Mulhouse dès le 4 décembre 1944 et, de 1945 à 1947, fut à nouveau conseiller municipal. Le 23 janvier 1945, il publia dans le Républicain du Haut-Rhin un avertissement aux anciens membres de l’Association des Employés d’Alsace et de Lorraine : le 11 janvier s’était tenue à Paris une réunion au sujet du régime local des Assurances sociales, au cours de laquelle on avait appris que l’Association en question n’était plus reconnue par le gouvernement. Fin mars 1945, il participe au CCN de la CGT à Paris et est reçu, avec Mohn* et Nillès*, par Pierre Laroque, qui annonça la parution prochaine de deux ordonnances sur le maintien provisoire du régime local, dont ils lui ont demandé le maintien des avantages et leur extension au reste de la France. Walliser représenta le Haut-Rhin au congrès national de la CGT en 1946 et au CCN de la CGT. Secrétaire général de l’Union départementale des syndicats CGT du Haut-Rhin, en 1947, signataire de la déclaration du bureau de l’UD pour le maintien de l’unité publié dans Le Républicain du Haut-Rhin du 13 décembre et dans Le Syndicaliste du 23 décembre 1947, il prit l’initiative de la scission et devint secrétaire de l’Union départementale CGT-Force ouvrière et gérant de son organe régional, Force Ouvrière, CGT, Strasbourg-Mulhouse. Il fut remplacé au début de 1951 par Edouard Waterkotte puis le 4 juillet 1954 par Antoine Faesch.

René Jaegle, de la Métallurgie, lui succéda en 1950 et ne fit qu’un très court mandat. Édouard Waterkotte fut à la tête de cette UD entre 1951 et 1954 et Antoine Faesch devint, le 4 juillet 1954, son secrétaire général, apportant ainsi un peu de stabilité.

Membre du Conseil économique et social de 1947 à 1951, Joseph Walliser fit partie de la commission administrative des hôpitaux civils de Mulhouse et du bureau d’aide sociale.

Après avoir, de longues années durant, souffert de violentes crises d’asthme, Joseph Wallizer s’éteignit le 23 avril 1966 à l’hôpital du Hasenrain à Mulhouse. Selon son désir, il fut incinéré le 26 avril à Strasbourg.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article135173, notice WALLISER Joseph, André (écrit parfois par erreur VALLIZERE Joseph) par Léon Strauss, version mise en ligne le 27 août 2011, dernière modification le 19 février 2012.

Par Léon Strauss

Joseph Walliser
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SOURCES : Arch. Nat. F7/13090, F7/13261. — Arch. Dép. du Bas-Rhin, 98 AL 638, 639 ; 102 AL47. — RGASPI, 495 270 8605, réponse à un questionnaire biographique, mais peu utile sans il s’est limité à annoter par endroit les questions, de plus peu lisible. — Le Mineur alsacien, 15 octobre 1920. — Die Volkstribüne, Metz, 14 et 22 janvier et 27 au 27 février 1922. — Freie Presse, Strasbourg, 7 janvier 1922. — La Voix du peuple, janvier 1936. — L’Alsace, 4 et 5 décembre 1944, 26 avril 1966. — La Presse libre, 8 avril 1945 ; — Le Républicain du Haut-Rhin, 24 décembre 1947. — Georges Lefranc, Les expériences syndicales de France de 1939 à 1950, Paris, 1950, p.183. — Encyclopédie de l’Alsace, Strasbourg, t. 12, 1986, p.7674. — Arch. Com. Mulhouse. — Lorentz, La presse alsacienne du XXe siècle, p. 145, 155, 304. – DBMOF. — Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 1er mars 1951, 4 mai 1966. — Informations transmises en octobre 2011 par Jacques Rimeize, secrétaire général de l’Union départementale FO du Haut-Rhin. — Notes de Louis Botella.

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