LAVAL François [LAVAL Marius, François]

Par Olivier Dedieu, Jacques Girault

Né le 22 juin 1899 à Montpellier (Hérault), mort le 28 octobre 1948 à Montpellier ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI, militant mutualiste dans l’Hérault.

Fils de Pierre Laval, coiffeur et d’Elisabeth Malaval, sans profession, François Laval fut instituteur et secrétaire de mairie à Valergues (Hérault) dans les années 1930. Membre du conseil fédéral de la section de l’Hérault du Syndicat national à partir de 1926, il devint secrétaire général du syndicat en 1927. Il faisait alors partie de la tendance favorable à l’adhésion à la CGT et afficha une hostilité marquée aux anciens amicalistes. En 1929, il fut élu membre du Conseil départemental de l’enseignement primaire. Il quitta ses fonctions de secrétaire général du syndicat en 1932 et resta membre du conseil syndical jusqu’en 1936, date à laquelle il décida de ne pas se représenter. À partir de 1933-1934, il exerçait la responsabilité de l’action sociale dans le bureau syndical puis en 1934-1935 la responsabilité du bulletin.

En 1933, un rapport de police classa Laval parmi les promoteurs du front unique contre le fascisme et membre de la SFIO mais il n’existe pas d’autre trace d’un éventuel engagement partisan. Partisan de l’aile gauche du syndicat, il afficha très tôt sa volonté de favoriser la réunification syndicale alors que le syndicat des membres de l’enseignement (CGTU) dénonçait en 1932 son « attitude ultra-gauchiste » pour expliquer la baisse de ses adhérents. Après la réunification syndicale, il fut sollicité en 1936 pour reprendre la direction de la section départementale du Syndicat national des instituteurs, mais refusa. Il redevint membre du conseil syndical en 1938.

Après 1936, Pierre Laval affichait des positions proches de celles de Marcel Valière et des partisans de la tendance « Ecole émancipée ». Il siégeait toujours au conseil départemental de l’enseignement primaire. Il fut suspendu pendant quelques jours après la grève du 30 novembre 1938. Lors de l’assemblée générale de la section du 20 juin 1939, dans le débat d’orientation, il se montra favorable à la motion présentée par la section de l’Ardèche dominée par des « Amis de l’École émancipée ». Il fut déplacé d’office sous le régime de Vichy pour ses prises de positions politiques et syndicales.

Après la guerre, instituteur à Montpellier où il habitait 2 rue des Micocouliers, membre du conseil syndical de la section du SNI, il devint le secrétaire de la section en 1945-1946. Il la représentait dans les réunions des instances nationales du SNI. Aux réunions du conseil national, il intervenait régulièrement (sur les traitements à Pâques 1945, sur les questions laïques en juillet 1945). Assesseur à la première séance du congrès national, le 27 décembre 1945, le lendemain, dans la discussion sur les rapports entre politique et syndicalisme, il fit une déclaration en faveur de l’indépendance du syndicalisme. Le 30 décembre, il était désigné par les délégués au conseil national comme membre de la commission nationale des conflits. Il annonça lors du congrès national de Grenoble, le 24 juillet 1946, que sa section voterait contre le rapport moral présenté par le secrétaire général. Deux ans plus tard, lors du congrès du SNI les 22-24 mars 1948, il nota que, sur la question de la laïcité, le bureau national n’encourageait pas les cartels d’action laïque sur le plan national.

Membre du conseil d’administration de la Ligue des droits de l’Homme de Montpellier, Laval devint, en 1947, le président de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale et le resta jusqu’à son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136926, notice LAVAL François [LAVAL Marius, François] par Olivier Dedieu, Jacques Girault, version mise en ligne le 5 mai 2011, dernière modification le 22 juin 2022.

Par Olivier Dedieu, Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Hérault, 1 M 1127, 927 WP 523, 1000 W 170. — L’Ecole libératrice. — Dedieu (Olivier), « L’École émancipée dans l’Hérault. L’hégémonie d’une tendance syndicale. 1935-1945 » , Midi Rouge, Maitron Languedoc-Roussillon, Montpellier, n°13, juin 2009.

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