MINGUZZI Andrea

Andrea Minguzzi fils d’Antoine et de Jeanne, née Bedeschi, arriva en France en 1926, sans passeport, avec d’autres antifascistes. Il habita à Sartrouville où il milita dans la section locale de l’Association Franco-Italienne des anciens combattants. Un arrêté ministériel du 22 mai 1929 lui signifiait son expulsion en raison de son « activité révolutionnaire ». Il revint, habita rue Berthe, à Paris XVIIIe arr. (Seine), obtint des sursis trimestriels renouvelables de séjour jusqu’au 21 juillet 1938. Dès que le coup d’état fasciste de Franco fut connu, Andrea Minguzzi partit combattre en Espagne dans les Brigades internationales. En 1936 il intégra la Section italienne de la colonne “Francisco Ascaso”, organisée par la CNT-FAI de Barcelone. Le 28 août 1936 il combattit dans la bataille du Mont Pelado. Incorporé dans la XIIe Brigade Garibaldi, nommé lieutenant, blessé à la tête en février 1937, il resta en Espagne jusqu’en septembre de la même année.

Antifasciste, militant dans des organisations libertaires, il était adhérent à la Ligue internationale des droits de l’homme et à l’association Franco-Italienne des anciens combattants, il exprimait selon un rapport des Renseignements généraux « des opinions anarchistes ». Il laissa passer la date d’expiration de son titre de séjour, en situation irrégulière, il fut arrêté par la police, incarcéré. Il comparut devant la 17e Chambre du Tribunal correctionnel, le 25 janvier 1939, fut condamné à six mois de prison pour infraction. À l’expiration de sa peine, conduit au camp d’internement de Gurs (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), il fut libéré lors de l’arrivée des troupes allemandes en juillet 1940.

De retour à Paris, il obtint de la préfecture de police, une autorisation de séjour valable jusqu’au 3 janvier 1942. À compter du 4 novembre 1941, cimentier aux Ets Joubert et Cormes 74, rue Saint-Lazare, à Paris IXe arr., il fut envoyé à Coulommiers (Seine-et-Marne) pour travailler sur un chantier des troupes allemandes.

Les autorités d’occupation demandèrent à la préfecture de police, l’établissement d’une liste des ex-Brigadistes en Espagne. Établie par la 3e section des Renseignements généraux, elle fut prête le 19 septembre 1941. Le conseiller Karl Boemelburg, commandant SS-Sturmbannführer qui dirigeait la SIPO et la Gestapo sur le territoire français, décida d’une opération d’ensemble dans le département de la Seine. Elle se déroula le 24 décembre 1941, André Minguzzi figurait sur la liste, mais était inconnu à cette date dans un hôtel ou garni du département de la Seine. Il fut arrêté le 19 juillet 1942, interné à la caserne des Tourelles, à Paris XXe arr., transféré le 5 novembre 1942 au camp d’internement de Rouillé (Vienne), d’où il fut traduit à Ventotene (Campanie, Italie).
Après la guerre il retourna vivre à Alfonsine où il mourut le 5 octobre 1954.