MERCIER Maurice

Par Louis Botella, notice complétée par Jean-Michel Steiner

Né le 12 mai 1907 à Roanne (Loire), mort le 6 août 1972 à Cahors (Lot) ; ouvrier apprêteur ; syndicaliste CGTU puis CGT ensuite Force ouvrière (FO), secrétaire du syndicat du Textile du Roannais, co-secrétaire général puis secrétaire général de la Fédération FO des Textiles (1952-1972), membre de la commission exécutive confédérale (1954-1971) ; résistant ; communiste.

Maurice Mercier
Maurice Mercier

Fils de Claudia Tallanquier, dévideuse âgée de 17 ans. Originaire de Bourg de Thizy (Rhône) Claudia Tallanquier était la fille d’Antoine Marie et Julie Antoinette Corneloup, tous deux tisseurs. Maurice fut reconnu et légitimé par Théodore Mercier, ouvrier manoeuvre, qui épousa sa mère le 24 août 1918 à Roanne.

Maurice Mercier commença à travailler à treize ans. Après avoir exercé différents métiers sur les ports, dans la mine, il fut embauché dans le textile. S’engageant très jeune dans l’action syndicale, il fut, à vingt ans, secrétaire du syndicat CGTU de la teinturerie et de l’apprêt de Roanne, sa ville natale.

Il devint ensuite secrétaire de l’Union locale. Membre du bureau du comité du rayon communiste de Roanne, il fut délégué au congrès régional du Parti communiste tenu le 11 janvier 1935. Précisant la situation dans le Roannais, il souligna la difficulté de maintenir l’unité d’action entre socialistes et communistes. Il insista sur les graves difficultés surgies entre confédérés et unitaires rencontrées pour la réalisation de l’unité syndicale et s’en prit à Ernest Gastal, secrétaire confédéré de la Bourse du Travail.

Candidat sans succès aux élections municipales de Roanne en 1935, Maurice Mercier fit une brève apparition en Saône-et-Loire à l’occasion des élections législatives des 26 avril-3 mai 1936. Il se présenta dans la 1re circonscription de Charolles où il recueillit 504 voix (3 % des inscrits) et se retira au 2e tour au profit du candidat socialiste Desmurs.

Il était considéré comme un « propagandiste actif et violent dans ses propos, susceptible de porter atteinte au moral de la Nation ». Il quitta Roanne en 1937 pour s’installer à Paris, où il fut élu secrétaire fédéral au sein de la Fédération CGT du Textile.

En 1938, il fit partie d’une délégation de l’Union des syndicats ouvriers [CGT] de la région parisienne qui se rendit en Espagne, lors de la guerre civile.

Lors de la mobilisation, il fut incorporé au centre 131 à Saint-Étienne. Démobilisé le 25 juillet 1940, il resta à Saint-Étienne où il fut successivement terrassier, ouvrier mineur. Dans le cadre de la répression contre les menées anti nationales et l’appartenance à une organisation liée à la IIIè Internationale son logement fut perquisitionné le 15 décembre 1940.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fit partie du bureau confédéral CGT illégal et participa aux activités de plusieurs commissions du CNR (Conseil national de la Résistance). Il fut toujours en première ligne au sein de la Résistance.

En 1945, alors membre du bureau de la Fédération CGT du Textile et de la commission administrative de la confédération, il démissionna de la CGT et ne se syndiqua à nouveau qu’après la scission intervenue en décembre 1947 au sein de cette confédération.

Il fut un des fondateurs, en janvier 1948, de la Fédération nationale FO des Textiles de France et d’Outre-mer. Après le décès de Maurice Vanhonacker, la fédération fut dirigée conjointement par Ernest Vigreux et Maurice Mercier. Après le retrait d’Ernest Vigreux, préférant se consacrer à son union locale d’Armentières (Nord) et à son syndicat de base, Maurice Mercier assuma seul, jusqu’au congrès de juin 1972, la fonction de secrétaire général de la fédération.

Lors du congrès tenu à Caillac (Lot), il fut remplacé par Francis Desrousseaux, venant du Nord, et il fut nommé président d’honneur.

Il fut également membre de la commission exécutive confédérale de1959 à 1971.

Il fut promu chevalier de la Légion d’honneur en novembre 1971.

Sa santé chancelante ne lui permit pas de profiter de sa retraite car il décéda, en août 1972, dans le Lot, devenu son département d’adoption.

Le 24 février 1927, à Roanne, il épousa Marie Louise Angèle Valendru dont il divorça par jugement du Tribunal Civil de Villefranche-sur-Saône (Rhône) le 19 décembre 1945. Il se remaria à Villeurbanne (Rhône) le 13 avril 1946 avec Hélène Angèle Clara.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138562, notice MERCIER Maurice par Louis Botella, notice complétée par Jean-Michel Steiner, version mise en ligne le 13 mars 2016, dernière modification le 12 août 2022.

Par Louis Botella, notice complétée par Jean-Michel Steiner

Maurice Mercier
Maurice Mercier
Maurice Mercier en 1935
Maurice Mercier en 1935
Prononçant l’éloge funèbre de Claudius Richetta en février 1935.
Maurice Mercier en décembre 1940
Maurice Mercier en décembre 1940
Vu par le service anthropométrique de la Sûreté stéphanoise

SOURCES : Arch. P. Po, 309809. — Arch. Dép. Loire, 10 M 296 ; 85W84, internements (1940-1944) — 3E188_80_1, Roanne, naissances 1907 — 3E188_91_2, Roanne, mariages, 1918 — Arch. Com. Roanne, 3 M 75. — G. Lachapelle, Les élections législatives, op. cit. — Force ouvrière, 21 mars 1957, 23 avril 1959, 29 novembre 1961. — FO Hebdo, 1er décembre 1971, 7 juin et 6 septembre 1972. — Comptes rendus des congrès confédéraux FO de 1950 à 1969. — Notes de Gilles Morin.— État civil.

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