FRISZBERG Frania, [alias LE MOAL Hélène], épouse NEGRIN

Par Daniel Grason

Née le 13 décembre 1905 à Krzemieniec région d’Opole (Pologne), morte à une date inconnue ; dactylographe ; résistante ; déportée.

Fille d’Aleksander et de Claire née Goldart, Frania Friszberg, célibataire, demeurait 19 avenue d’Italie à Paris (XIIIe arr.), mais avait loué un logement au 11 rue Constance à Paris (XVIIIe arr.). Elle fut reçue aux épreuves du baccalauréat en Pologne. Elle vint en France où elle suivit des cours à la faculté des lettres et au conservatoire des arts et métiers, elle travaillait comme gouvernante chez des particuliers ce qui lui assurait 1200 francs de revenus par mois.
Elle fit partie du réseau de renseignement et d’action du Komintern (Internationale communiste). Le 4 juillet 1942, elle se présenta au domicile de Robert Beck 43 rue Gazan, (XIVe arr.), une souricière était tendue par deux inspecteurs de la Brigade spéciale 2, ils l’arrêtèrent. Interrogée dans les locaux des Brigades spéciales, elle refusa de donner la raison de sa visite chez Robert Beck.
Porteuse d’une carte d’identité au nom de Hélène Le Moal née le 13 décembre 1905 à Auray (Morbihan) avec sa photographie, elle affirma qu’elle s’était procurée cette carte pour passer en zone libre et qu’elle était juive. Sur un cahier des pages étaient écrites en anglais et en espagnol, une note était dactylographiée en russe. Sur un petit carnet de poche figuraient des annotations au crayon qui selon les policiers se rapportaient à des écoutes de la radio anglaise.
Frania Friszberg expliqua que « les notes en langues étrangères » étaient « des exercices ». Quant à « La feuille dactylographiée en russe », elle avait « trait à des soins de beauté ». Elle donna des explications sur une carte de métro hebdomadaire qui était en sa possession. Elle refusa de dire à qui elle rendait visite lors de ses déplacements. Elle affirma qu’elle n’avait jamais été membre d’un parti politique et qu’elle était venue pour la première fois en France en 1924, qu’elle effectua plusieurs aller et retour avec la Pologne, elle revint pour la dernière fois en 1937 et resta en France.
Elle fut livrée au Sonderkommando IV de la Geheime Feldpolizei (GFP), police de sûreté qui siégeait à l’hôtel Bradford. Comparut-elle le 14 octobre 1942 devant le Tribunal militaire allemand du Grand Paris qui jugea Robert Beck et ses compagnons ? Le parcours carcéral de Frania Friszberg ressembla à celui de Dora Kronfeld et Renée Hogge, or, cette dernière fut condamnée à cinq ans de réclusion.
Le 30 novembre 1942, Frania Friszberg quitta la prison et partit de la gare de l’Est avec d’autres détenues dont Dora Kronfeld, Renée Hogge et Szyfra Lipszyc* pour purger sa peine en Allemagne. Elle fut successivement incarcérée à la prison de Karlsruhe, à Lübeck-Lauerhot, lieu d’application des peines « NN » (Nuit et Brouillard), à Jauer prison de travaux de travaux forcés située au sud-ouest de Breslau (Allemagne). Transférée début 1945 au camp de concentration de Ravensbrück, elle fut libérée le 9 avril 1945 à la frontière germano-suisse, remise à la Croix-Rouge. Elle rentra en France à une date inconnue.
Frania Friszberg a été homologuée au titre de la Résistance intérieure française (RIF), et Déportée internée résistante (DIR).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139180, notice FRISZBERG Frania, [alias LE MOAL Hélène], épouse NEGRIN par Daniel Grason, version mise en ligne le 8 décembre 2017, dernière modification le 30 juin 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77W 385, GB 103 BS2. – Bureau résistance GR 16 P 235725. – Notes de Jean-Pierre Besse. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable