NICOL Émile, Isidore

Par François Prigent

Né le 1er octobre 1911 à Langoëlan (Morbihan), mort le 4 août 1982 à Pontivy (Morbihan) ; instituteur ; secrétaire adjoint de la section SFIO de Ploërdut (1937) ; maire SFIO de Saint-Gérand (1953-1965).

Son père, cultivateur, mourut dans les combats de la Première Guerre mondiale ; sa mère était ménagère. Emile Nicol, pupille de la Nation, devint instituteur et se maria, le 24 juillet 1936 à Cambremer (Calvados) avec Madeleine Chapon, institutrice.

Instituteur en compagnie de Louis Le Bec* à Ploërdut, commune dirigée par Louis Le Bozec*, Emile Nicol figurait parmi les soutiens aux réseaux CGPT animés par la famille Le Coutaller* à la fin des années 30. Secrétaire adjoint de la nouvelle section SFIO de Ploërdut en avril 1937, Emile Nicol incarnait cette génération d’instituteurs trentenaires, très présente dans la fédération SFIO du Morbihan, dont le leader était le pacifiste Louis L’Hévéder*.

Prisonnier de guerre, Émile Nicol était implanté à Saint-Gérand à la Libération. Maire SFIO de cette petite commune d’environ 600 habitants entre 1951 et 1965, Emile Nicol s’avéra présent dans les réseaux SFIO, principalement au moment des campagnes électorales, symbole du décalage entre le nombre d’élus socialistes dans le Nord-Ouest du Morbihan et la faible structuration partisane de cette ancienne région républicaine.

Ainsi, Émile Nicol fut candidat pour la SFIO à Pontivy aux cantonales de 1955, obtenant 9.9 % des suffrages (844 voix). Devancé par le candidat communiste, il se retira dans le cadre d’un accord départemental de désistement entre la SFIO et le PCF, sans succès pour la gauche. Le canton bascula à gauche seulement en 2004 avec Henri Le Dorze, premier adjoint de Jean-Pierre Le Roch. En 1961, le Lorientais Yves Demaine* fut parachuté dans ce canton marqué par un recul de l’implantation militante, recueillant seulement 449 voix (5.5% des suffrages).

Adepte du socialisme municipal, mis en avant pour la défense de la laïcité et la construction d’équipements collectifs, Emile Nicol était membre de la direction fédérale de la SFIO en 1963. Il s’appuyait sur son adjoint Joseph Morice* et les 9 adhérents SFIO du conseil municipal en 1953 (Alphonse Bertho, Joseph Jehanno, François Le Cunff, Antoine Le Masson, Jean le Néchet, François Nicolas, Pierre Philippe et Eugène Rusch). En 1965, ce fut Joseph Morice (SFIO) qui devint maire, avant que la commune ne bascule à droite depuis 1977 avec Yves Le Quéré.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article141962, notice NICOL Émile, Isidore par François Prigent, version mise en ligne le 11 septembre 2012, dernière modification le 2 novembre 2021.

Par François Prigent

SOURCES : Arch. Dép. Morbihan. — Arch. de l’OURS, dossiers Morbihan. — Arch. Fédérales du PS Morbihan. - Le Rappel du Morbihan. — Entretiens avec Jean-Pierre Le Roch et Henri Le Dorze. — Mairies de Langoëlan et de Saint-Gérand. - Christophe Rivière « Les maires du Morbihan (1929-1953), in Les Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, n° 2, t. 113, juin 2006 ». - François Prigent (dir), « Figures militantes et réseaux socialistes dans le Morbihan au 20e siècle », dossier spécial, in Recherche Socialiste, n° 42, mars 2008.— Notes de Jacques Girault.

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