AURILLON André, Georges, Auguste dit Raspail

Par Daniel Grason

Né le 17 avril 1901 à Vierzon (Cher), mort le 5 mars 1945 à Sachsenhausen (Allemagne) ; ouvrier électricien à la SNCF ; conseiller municipal communiste de Savigny-sur-Orge (Essonne) ; déporté.

André Aurillon.
André Aurillon.

Fils de Ernest, employé des chemins de fer et d’Albertine née Gâté, André Aurillon suivit l’école primaire, vint travailler en région parisienne. Il épousa Gabrielle Langeron le 7 juin 1924 en mairie de Juvisy-sur-Orge (Seine-et-Oise, Essonne), le couple habitait dans un pavillon 24 rue de l’Entente à Savigny-sur-Orge dans le même département, une fille naquit en 1925.
Il entra le 1er juin 1926 comme aide-ouvrier à la SNCF région Sud-Ouest à la gare de Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise, Val-de-Marne), il progressa professionnellement au fil des ans, devint ouvrier électricien de 1ère classe au service de la voie. Il adhéra au parti communiste en 1938, fut élu conseiller municipal de Savigny-sur-Orge, membre d’une cellule locale. Mobilisé en 1939, affecté spécial sur son lieu de travail, il cessa toute activité politique. Les élus des trente-cinq municipalités de Seine-et-Oise étaient suspendus le 5 octobre 1939.
André Aurillon fut contacté en 1942 par Blaise Gouzien, militant communiste, il versa de l’argent en faveur des familles des emprisonnés politiques, il fit connaissance avec Raymond Müller qui travaillait aussi à la SNCF. Fin juillet 1942, ce dernier donna rendez-vous à Aurillon et Gouzien le samedi 1er août à 15 heures rue de la Tombe-Issoire dans le XIVe arr. Chemin faisant Blaise Gouzien expliqua qu’ils allaient participer à une manifestation.
Sur place les deux hommes retrouvèrent Antoine Thomas un collègue de la SNCF, tous les trois se dirigèrent vers l’avenue d’Orléans. Dans la rue Ernest-Cresson précédant la rue Daguerre, Müller et Henri Coulombeix les attendaient. Le premier expliqua alors qu’une manifestation de femmes était prévue devant le magasin Félix Potin, rue Daguerre, leur rôle était d’assurer la protection des manifestantes. Müller distribua à chacun une arme, André Aurillon refusa de prendre un revolver.
Le 11 septembre André Aurillon était interpellé par trois inspecteurs de la BS1, emmené à la préfecture de police, il fut interrogé. Il expliqua aux policiers que le 1er août, Raymond Müller distribua aux membres des groupes de protection, il refusa à deux reprises, il affirma qu’il n’avait jamais entendu parler des Tireurs et Partisans (les FTP) et que rue Daguerre, quand il entendit un homme dire « En place » il avait immédiatement compris, il se dirigea rapidement vers la station de métro Denfert-Rochereau et rentra à son domicile en compagnie de Gouzien.
Il fut livré aux Autorités allemandes où il subit de nouveaux interrogatoires. Le 24 janvier 1943, il partit de Compiègne (Oise) dans un convoi de mille quatre cent soixante-six hommes à destination de Sachsenhausen (Allemagne). Après le transport du 6 juillet 1942, composé principalement d’otages communistes, c’était le second, formé de déportés arrêtés par mesure de répression. Il fut affecté au Kommando de Klinker, les déportés travaillaient dans une briqueterie ou à la fabrication de grenades.
André Aurillon matricule 58003 mourut le 22 avril 1945 au camp de Sachsenhausen avant son rapatriement.
Le 16 février 1959 le Conseil municipal de Savigny-sur-Orge décida de donner le nom d’André Aurillon à la rue de l’Entente où il habita. Il a été homologué au titre de la Résistance Intérieure Française, Déporté Interné Résistant et FFI.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article144625, notice AURILLON André, Georges, Auguste dit Raspail par Daniel Grason, version mise en ligne le 2 février 2013, dernière modification le 22 mars 2021.

Par Daniel Grason

André Aurillon.
André Aurillon.

SOURCES : Arch. PPo. BA 2056, BA 2057, Carton 13 rapports des Renseignements généraux sur l’activité communiste, GB 105, GB 107, 77W 416. – SHD, Caen AC 21 P 10726. – Bureau Résistance GR 16 P 23579. – JO n° 079 du 1er avril 2012. – Arch. Mun. Savigny-sur-Orge. – Le Matin du 6 octobre 1939. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Site Internet GenWeb. – État civil, Vierzon.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 140 cliché du 18 septembre 1942.

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