LORTHOIS Élie, Gustave

Par Daniel Grason

Né le 18 février 1893 à Lille (Nord), fusillé par condamnation le 8 février 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; surveillant dans l’administration municipale ; communiste ; résistant au sein des FTPF.

Fils d’Arthur, teinturier et de Clotilde, née Legros, Élie Lorthois demeurait chemin de Bargues à Lille. Il épousa le 11 juillet 1920 Élise Renard en mairie de Lille. Le couple eut deux enfants. Dès 1940, il prit des armes abandonnées lors des combats qu’il entreposa chez lui, puis dans un dépôt dans la carrière de Ronchin (Nord). Il entra dans les Francs-tireurs et partisans (FTP) dans le secteur de Lille en septembre 1942.
Le 21 octobre 1942, vers 22 h 10, deux FTP à vélo, Élie Lorthois et Armel Marsy, passèrent devant « La Taverne lilloise », réquisitionnée par les Allemands et située à l’angle des rues de Béthune et de la vieille Comédie : l’un d’eux lança une grenade contre la vitrine. Deux marins et un employé des chemins de fer allemands, le patron de la taverne et une serveuse furent blessés.
Une enquête conjointe de la police secrète allemande et de la police française aboutit à l’arrestation d’Élie Lorthois le 30 octobre 1942. Une soixantaine de grenades furent saisies sur son lieu de travail dans un local qu’il prêtait à un autre résistant. Son domicile fut perquisitionné et vingt-huit grenades Mills furent découvertes.
Dirigé sur Paris, Élie Lorthois fut livré aux Allemands et incarcéré à Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Il fut jugé le 29 janvier 1943 par le tribunal militaire allemand du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) et il fut condamné à mort pour « actions de franc-tireur ».
Élie Lorthois fut passé par les armes le 8 février 1943 au Mont-Valérien avec neuf autres résistants du Nord et du Pas-de-Calais : Gilbert Betrancourt, Victor Bodelle, Victor Bourle, Georges Capelle, Yves Decugis, Roger Devreese, Maurice Lombart, Armel Marsy et Jean Ochin.
Élie Lorthois fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 8 février 1943 division 47, ligne 1, n°13, puis transféré le 5 juillet 1946 à Lille.
Élie Lorthois fut reconnu Mort pour la France par le Secrétariat général aux Anciens Combattants le 29 novembre 1945. Il fut homologué à titre militaire membre des Forces françaises combattantes (FFC) - groupement libération Nord, membre des FFI et Interné résistant (DIR). Il fut décoré de la Médaille de la Résistance (décret du 7 novembre 1958, publié au JO du 3 décembre 1958)
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146967, notice LORTHOIS Élie, Gustave par Daniel Grason, version mise en ligne le 30 mai 2013, dernière modification le 5 juin 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., BA 2128, 1W 0903, 77W 528. — DAVCC, Caen, Boîte 5 (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 78639 et AC 21 P 566281. — SHD Vincennes GR 16 P 377286 (nc). — Arch. Dép. Nord. — J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit. — État civil. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Memorial GenWeb. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

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