SIMOENS André, Henri, Jean

Par Jacques Girault

Né le 18 juin 1920 à Comines (Nord), mort le 26 janvier 1971 à Comines ; instituteur puis journaliste ; résistant ; militant communiste dans le Nord.

Ses parents étaient des ouvriers du textile, militants communistes. Son père, Léon Simoens, rubannier, avait adhéré en 1921 et devint maire de Comines de 1945 à 1947.

André Simoens entra à l’École normale d’instituteurs de Douai où, adhérent aux Jeunesses communistes à Comines depuis 1935, il fut le responsable du cercle des JC entre 1936 et 1939, tout en étant membre du Syndicat national des instituteurs depuis 1938. Nommé instituteur à Comines en octobre 1939, il fut admis en classe préparant l’École normale supérieure primaire de Saint-Cloud au collège Chaptal à Paris en 1941-1942. Il participa, sous le pseudonyme "Marcel“, à l’organisation clandestine des étudiants communistes à Paris, et fut le responsable du Front national des étudiants, en contact avec Léon Lavallée. En janvier 1942, il fut parmi les élèves qui hissèrent le drapeau tricolore à la porte du collège. Il obtint une licence ès lettres (option histoire-géographie) et un certificat d’études supérieures d’anglais.

Revenu dans le Nord, André Simoens fut nommé en septembre 1942 professeur délégué au collège moderne d’Haubourdin (Nord) où il enseigna principalement l’anglais. Il adhéra au Parti communiste clandestin en novembre 1942 à Haubourdin et milita en direction des professeurs et des étudiants, tout en écrivant des articles pour La Pensée française. En septembre 1942, il devint sous le pseudonyme “Paul Léglise“, le responsable de la région Nord des étudiants (Front patriotique de la jeunesse, Forces unies de la jeunesse patriote, Front national des étudiants). A la suite d’une dénonciation, il fut arrêté et incarcéré à la prison de Loos en novembre 1943. Après plusieurs interrogatoires par les Allemands, il fut libéré au bout de quinze jours. En avril 1944, envoyé dans la région du Pas-de-Calais sous le pseudonyme “Henri Lemire“, il exerça la responsabilité de secrétaire régional des Jeunesses communistes à partir du début 1944, et participa aux combats de la libération à Bruay-en-Artois, du 28 août au 5 septembre.

À la Libération, André Simoens ne reprit pas son métier d’enseignant. Il participa à la fondation du quotidien communiste Liberté, le 6 septembre 1944. Envoyé à l’école de journalisme organisée par le Parti communiste français à Arcueil en janvier-février 1945, il y fut « un des meilleurs élèves », puis il occupa la responsabilité de rédacteur en chef adjoint jusqu’en février 1946 à côté d’André Pierrard. Le journal l’accrédita en avril-juin 1945 pour suivre la conférence de San Francisco.

Secrétaire de la fédération de l’Union de la Jeunesse républicaine française de février 1946 à mars 1948, il fut élu membre du comité national de l’UJRF en août 1946. Il fut candidat aux élections législatives de novembre 1946 en septième position sur la liste communiste dans la deuxième circonscription.

André Simoens effectua son service militaire dans l’infanterie avec le grade de sergent et le termina comme aspirant puisqu’il avait suivi la préparation militaire supérieure à l’ENI.

il se maria en septembre 1944 à Haubourdin avec une institutrice, née Renée Lévêque, née le 13 juillet 1919, militante de l’Union des jeunes filles françaises qui adhéra au PCF en 1951, fille d’un directeur d’école, membre du PCF depuis 1951 et d’une institutrice, sympathisante communiste. Le couple avait deux enfants en 1952 et habitait l’école de filles de Lynde par Hazebrouck où Renée Simoens enseignait.

André Simoens entra au comité et au bureau de la fédération communiste du Nord en juin 1947. Secrétaire départemental de l’association France-URSS de juin 1948 à février 1949, il abandonna cette responsabilité pour devenir correspondant permanent de l’Humanité de mars 1949 (pour suivre la Semaine internationale des jeunes à Prague) à octobre 1951 en Allemagne de l’Est à Berlin et en Tchécoslovaquie, ce qui lui permit d’aller souvent en Autriche pour le journal et d’informer sur le fonctionnement du Kominform. Pendant cette période, il fut aussi envoyé en Belgique lors de la catastrophe minière de Trazegnies, le 11 mai 1950.

Directeur adjoint de Liberté en novembre 1951, il devint responsable des éditions locales et chef du service de vente et propagande en 1956.

Il participa à l’école de quatre mois au début des années 1960. Toujours membre du bureau de la fédération communiste du Nord, secrétaire de la section communiste de Lille centre en 1961, il redevint membre du seul comité de la fédération du Nord en 1965, quand il devint secrétaire national permanent des échanges franco-allemands. Il était secrétaire départemental du Mouvement de la Paix à partir de 1963 ainsi que responsable de Tourisme et Travail.

André Simoens fut le suppléant du candidat communiste aux élections législatives de 1967 dans la dixième circonscription (Armentières). Candidat au Conseil général dans le canton du Quesnoy-sur-Deule en 1970, il arriva en troisième position avec 3 401 voix. Indiqué comme “journaliste“, il fut élu conseiller municipal de Lille sur la liste communiste en 1965.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153274, notice SIMOENS André, Henri, Jean par Jacques Girault, version mise en ligne le 11 février 2014, dernière modification le 24 mars 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., CAC, versement 19960325. — Arch. du comité national du PCF. — Notes de Claude Pennetier.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable