VERRYCKEN Laurent [Dictionnaire des anarchistes]

Par Marianne Enckell

Né le 3 mai 1835 à Grimbergen près de Bruxelles, mort le 6 mars 1892. Ouvrier boulanger, chauffeur de locomotive, libraire. Internationaliste, anarchiste puis socialiste.

Né dans une famille républicaine, Laurent Verrycken s’engagea très jeune dans le mouvement anticlérical et ouvrier. En 1860, il fonda avec Désiré Brismée, Eugène Steens et César De Paepe l’Association Le Peuple, qui devait créer plus tard la première section belge de l’Association internationale des travailleurs. Verrycken fut un des ses propagandistes les plus actifs (il parlait français et flamand) et fut délégué à plusieurs réunions internationales ; il travailla quelques années dans la boulangerie coopérative La Fourmi.

En 1872, après le congrès de La Haye, Verrycken se sépara de ses anciens amis en optant pour la suppression du Conseil général de l’Internationale. Il rejoignait là les positions de Victor Dave*.

Au congrès de l’AIT à Bruxelles en 1874, il déclarait : « Le but de l’Internationale étant de détruire tout gouvernement, tout état quel qu’il soit, tout devra appartenir à la collectivité. Tout travailleur doit être en possession de ses instruments de travail. Ceux qui font les chemins de fer deviendront les maîtres de leur instrument de travail, puisqu’il en sera ainsi pour les autres corps de métier, sinon les uns seraient libres et les autres plus gouvernés que jamais. »

En 1879 il fut parmi les fondateurs de la Ligue collectiviste anarchiste, « contre les tendances funestes du Parti socialiste » créé deux ans plus tôt.

Autour de 1884 toutefois, lui qui avait déclaré une dizaine d’années auparavant que « demander le suffrage universel pour envoyer des nôtres aux chambres, c’est reconnaître la société actuelle que nous renions. Quand le moment sera là, nous ne demanderons rien, mais nous prendrons ce qui nous appartient », changea son fusil d’épaule. Il rejoignit Brismée et De Paepe au Parti ouvrier belge (1885) et devint dès lors un ardent défenseur du suffrage universel.

Il mourut chez son fils à Schaerbeek en 1892.

Voir aussi sa biographie dans le Dictionnaire Belgique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153966, notice VERRYCKEN Laurent [Dictionnaire des anarchistes] par Marianne Enckell, version mise en ligne le 7 avril 2014, dernière modification le 17 octobre 2021.

Par Marianne Enckell

SOURCES : Herre Snijders, site (disparu) du Jan Pellering Fonds — Jacques Freymond (dir.), La Première Internationale, op. cit. — Louis Bertrand, Histoire de la coopération en Belgique, Bruxelles 1902 — Jan Moulaert, op. cit.

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