Par Étienne Kagan, notice complétée par Guillaume Davranche
Né le 29 octobre 1866 (ou le 13 février 1869 ?) à Nancy (Meurthe-et-Moselle) ; ouvrier verrier ; anarchiste, antimilitariste et syndicaliste.
Enfant naturel reconnu en 1871, fils d’une couturière et d’un fabricant, Eugène Mariatte était déjà en 1891 gérant de L’Indépendant, journal anarchiste publié à Commercy (Meuse) qui n’eut que trois numéros entre juillet et septembre.
Il milita ensuite au Groupe d’études sociales de Nancy et participa à la création, en juillet 1904, du Cri populaire, journal dont il fut le gérant de 1905 à 1907 et auquel il collabora activement, ainsi qu’à La Vie sociale puis à La Voix sociale. À ce titre, il fut traduit plusieurs fois devant les tribunaux, notamment pour propagande antimilitariste. Il avait en effet créé en octobre 1904, à la bourse du travail de Nancy, une section de l’Association internationale antimilitariste (AIA) qui groupait soixante-dix membres – au nombre desquels Beaurieux, Coffigny, Collongy, Gaertner, Humbert, Ludmann et Marchal – et qu’il dirigea jusqu’en octobre 1906.
Dans ses articles il prônait l’abstentionnisme électoral, attaquait le Parti socialiste et accusa le socialiste Varède d’avoir été corrompu par de Wendel.
En 1908, il collabora à l’hebdomadaire de l’union des syndicats des Ardennes, Le Travailleur des Ardennes, dont le responsable était Alphonse Taffet.
Après 1919, Eugène Mariatte fut secrétaire de la fédération de Meurthe-et-Moselle de la Libre Pensée jusqu’en 1929 et collabora au Réveil ouvrier jusque vers 1935, où il écrivait surtout des articles anticléricaux, signés « le montreur d’ours » et, vraisemblablement aussi, « Grosjean, cul-terreux à Malzéville ». À cette époque, il semble bien qu’Eugène Mariatte ait travaillé à son compte comme maraîcher.
Par Étienne Kagan, notice complétée par Guillaume Davranche
SOURCES : État-civil de Nancy. — Arch. Nat. F7/13567 et 13608. —Arch. Dép. Meurthe-et-Moselle, 4 M 272. — Le Cri populaire, 18 janvier 1908 (photo). —René Bianco, Cent ans de presse…, op. cit. — Note de Rolf Dupuy.