RICOIS Victor (Charles, Victor) [Dictionnaire des anarchistes]

Par Marianne Enckell

Né le 21 mars 1846 à Orléans ; mort 13 juillet 1903 à Courbevoie (Hauts-de-Seine) employé au Journal officiel  ; gérant de journaux anarchistes en région parisienne.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Victor Ricois, qui habitait 7 impasse Naboulet à Paris (XVIIe arr.), fut le gérant de l’hebdomadaire La Révolution sociale (Saint-Cloud, 56 numéros du 12 septembre 1880 au 18 septembre 1881) dont le rédacteur était le mouchard Serraux* (Egide Spilleux).

En mars 1881, il fut condamné par défaut à 6 mois de prison et 2000 francs d’amende, comme d’autres gérants de presse, pour « apologie de fait qualifié crime » : ces journaux avaient publié des articles saluant la mort de l’empereur de Russie dans un attentat. L’année suivant, le journal Le Radical l’accusa d’avoir dénoncé deux compagnons russes, mais le responsable était en fait Spilleux dit Serraux.

En octobre 1882, il était le responsable avec Eugène Caron du groupe La Panthère des Batignolles.

En été 1883, il fut le responsable de la publication d’un placard, « Anarchie et autorité », dont il réclamait le paiement notamment dans le journal lyonnais La Lutte. Le journal qui prit la succession de ce dernier, Le Drapeau noir, publia dans son premier numéro (12 août 1883) une longue lettre de Ricois à Sauva, rédacteur de la Revue Icarienne, en défense et illustration de l’anarchisme.
En 1887, Ricois fut témoin au procès de Clément Duval, et refusa ainsi que son camarade Bronsin de prêter serment devant l’image du Christ.

En juin 1891, il habitait 204 rue Saint-Antoine (Paris IVe) et fut perquisitionné par la police, qui cherchait probablement des « produits chimiques capables de faire trembler les monuments, édifices publics et autres commissariats de police de Levallois- Perret » mais ne put saisir que « le timbre administratif de la Révolution sociale, journal disparu depuis dix ans ! »

En décembre 1894, il annonçait pour le mois de janvier la parution d’un nouvel hebdomadaire, Le Père Jean, chiffonnier de Paris. « Il administrera, dit le prospectus de lancement, toutes les semaines, des coups de crochet aux patrons, aux propriétaires, aux huissiers, aux détenteurs de monopoles, à la police, à l’administration, aux magistrats, au clergé, aux galonnés de tous grades en un mot, à ce que l’on est convenu d’appeler l’autorité. » Mais ce journal n’a sans doute pas paru.

Ricois donna ensuite des articles au Cri de Révolte (Paris, 1898-1899) et au Flambeau (Vienne, 1901-1902).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156127, notice RICOIS Victor (Charles, Victor) [Dictionnaire des anarchistes] par Marianne Enckell, version mise en ligne le 16 mars 2014, dernière modification le 3 janvier 2022.

Par Marianne Enckell

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES : Listes électorales, Paris, 1891. — La Justice, 7 octobre 1880. — Le Rappel, 20 mars 1881, 26 juin 1891. — L’Etendard révolutionnaire, organe anarchiste hebdomadaire [Lyon], 15 octobre 1882. — Le Droit social, 2 et 23 juillet 1882. — Le Gaulois, 4 mars 1883, 27 décembre 1893. — La Lutte, Lyon, 5 août 1883. — Le Drapeau noir, 12 août 1883. — L’Univers illustré, 22 janvier 1887 (périodiques consultés en ligne). – Album Bertillon, 1894 — René Bianco, Un siècle de presse…, op. cit. – Archives de Paris. État civil.

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