Par Christian Lescureux, Delphine Leneveu, Laurent Thiery
Né le 23 mai 1892 à Saint-Omer (Pas-de-Calais), fusillé le 5 avril 1944 à la citadelle Arras (Pas-de-Calais) ; chef comptable ; résistant au sein de l’Organisation civile et militaire (OCM) et du réseau Zéro-France.
Fils de François, Isidore Revel et d’Anna Satyre, marié avec Jeanne Deremetz, domicilié à Saint-Martin-au-Laert (Pas-de-Calais), François Revel était le chef comptable à la sucrerie Cotillon de cette commune.
Il fut membre de l’OCM à partir du mois de novembre 1942 et prit le commandement du secteur de Saint-Omer. Il entra dans le réseau Zéro-France au mois de juin 1943. Il était plus particulièrement chargé de fournir des renseignements sur les terrains d’aviation de Bruyères, Fort-Rouge et Clairmarais. François Revel était en liaison avec Gustave Chevalier, responsable OCM pour le secteur de Saint-Omer, et Pierre Baudel, ancien chef départemental du mouvement. François Revel fut arrêté le 7 janvier 1944 par les membres de l’antenne de la Geheimfeldpolizei 716, la police militaire de « l’ange gardien des V1 », installée au château de Cotillon, à Saint-Martin-au-Laërt, avant d’être transféré à Arras.
Après une journée au château de Cotillon, François Revel fut transféré à Arras, à la prison Saint-Nicaise, puis dans les dépendances de l’Hôtel du Commerce, un des sièges de l’Abwehr d’Arras. Elle y avait rassemblé les principaux responsables de l’OCM, dont Ernest Prarond, et les a confrontés tour à tour avec Roland Farjon. Celui-ci, responsable de l’OCM pour la zone Nord, avait été arrêté le 23 octobre 1943, en possession de la liste des membres de son organisation. Il leur conseilla, pour, dit-il, leur éviter la torture, de ne rien cacher puisque la police allemande était déjà informée.
François Revel fut condamné à mort, vraisemblablement le 18 janvier 1944, par le tribunal du 65e corps d’armée allemand réuni à la caserne Schramm. Cette cour martiale secrète était alors rattachée à « l’ange gardien des V1 ». Il a été fusillé le 5 avril 1944 à la citadelle d’Arras dans le plus grand secret. Son corps fut retrouvé, le 23 octobre 1944, à la suite de sondages, avec celui de onze grandes figures de la Résistance locale et nationale, comme Alfred Touny et Jean Cavaillès, dans une fosse soigneusement dissimulée par les nazis à la citadelle d’Arras.
Par Christian Lescureux, Delphine Leneveu, Laurent Thiery
SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Fonds « Michel Rousseau », La Coupole. – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit., p. 266. – Gilles Perrault, La longue traque, Éd. Lattès, 1975. – Mémorial des fusillés d’Arras. – Laurent Thiery, La répression allemande dans le Nord de la France (1940-1944), Lille, Presses du Septentrion, 2013, p. 239-256. – État civil.— Photo communiquée par René Lesage.